CO- uisine -VID

Jana ABI NAKHLE
Lundi 15 février 2021
Organisateurs


Ce n’est pas par hasard si depuis qu’ont débuté les périodes de confinement dans le monde, un grand nombre de personnes a trouvé du réconfort en cuisinant, ce passe-temps qui gagne énormément en popularité. Psychologues et sociologues sont bien d’accord sur l’effet apaisant que nous procure la cuisine pour contrecarrer les angoisses. Comment s’explique cela ?

Quand tout dérape à plusieurs reprises et que les jours ne cessent de se ressembler, nous cherchons donc à exploiter des terrains neufs afin de s’accommoder mais surtout pour se sentir en sécurité. Il suffit donc de suivre méthodiquement les instructions magiques d’une recette pour se remonter le moral, oublier les surprises inattendues qui surviennent indéfiniment ces derniers temps, se sentir en contrôle et pallier le stress rongeant nos vies virtuelles. Rassurez-vous, on peut bien compter sur ce fleuve culinaire qui afflue de formules et de recettes de toutes sortes car il ne s’assèche jamais !

Scientifiquement, cuisiner est en quelque sorte synonyme de méditation ! Il ne s’agit pas seulement de s’évader : savoir aborder ses émotions, les canaliser pour se focaliser et s’épanouir font tous partie du lot. N’avez-vous jamais réalisé qu’en préparant furieusement un plat, vous finissez par chantonner un air de musique que vous appréciez ? 

Tandis que l'apprentissage d'une nouvelle compétence suscite des sentiments constructifs d'accomplissement, la motivation requise pour répondre à ces besoins est renforcée lors des difficultés. D’où vient donc cette motivation et pourquoi augmente-elle ? Il faudra se référer à la pyramide de Maslow pour comprendre que les motivations d’une personne découlent de ses besoins non satisfaits, besoins – selon sa théorie  –  qui sont hiérarchisés en forme de pyramide dont la base constitue les besoins physiologiques élémentaires de l’homme, comprenant entre autres l’alimentation.   Ainsi, ce besoin alimentaire non assouvi  – faute de restrictions et de manque d’accès aux restaurants durant le confinement  – provoque une flambée de motivation qui pousse l’homme à se procurer ce besoin essentiel et cela, vous l’avez bien deviné, par la cuisine !

De plus, regarder la pâte se lever et se façonner patiemment jouerait un rôle dans la stimulation des centres cérébraux responsables du plaisir. D’autre part, les stimuli olfactifs exquis baignant la demeure déclencherait, selon l’Institut de l'alimentation et de la santé de Dublin, une réponse Pavlovienne qui suscite des « souvenirs odorants » chaleureux d’enfance en plus du sentiment de satisfaction apporté par la récolte des résultats de tout un parcours semé de patience. « On mange pour se souvenir », dit-on.

 

Rien n’empêche de partager cette productivité avec ses enfants pour stimuler leurs sens et booster leur mémoire et potentiels en passant de bon moments en cuisine. Comme le dit si bien Paul Gauguin, « Cuisiner suppose une tête légère, un esprit généreux et un cœur large »