Le samedi 2 janvier 2020, une « œuvre d’art totale » dans la rue Monnot.

Myriam HINDI
Samedi 20 février 2021
Organisateurs


Élevée au rang de Chevalier de l’Ordre National du Mérite en 2006 et Chevalier de l’Ordre de l’Art et des lettres en 2008, la pianiste Elizabeth  Sombart est applaudie aux quatre coins du monde : du Théâtre des Champs-Élysées à Paris au Carnegie Hall à New York, en passant par le Wigmore Hall à Londres et le Suntory Hall à Tokyo, pour n’en citer que quelques-uns. Dès son plus jeune âge, son génie est saisi par le pianiste virtuose Arthur Rubinstein : « Un grand talent, une extrême sensibilité, je lui prédis un grand futur car elle a déjà un grand présent. » Toutefois, Sombart ne se cantonne pas à sa carrière de concertiste virtuose, elle entreprend avec le chef d’orchestre Sergiu Celibidache des études de phénoménologie musicale, en développant particulièrement la Pédagogie Résonnance : la phénoménologie du son et du geste. C’est ainsi qu’elle fonde en 1998, en Suisse, la Fondation Résonnance qui a pour mission « d’offrir la musique classique dans les lieux où elle n’est pas » et donc aux hôpitaux, aux maisons de retraites, aux établissements pénitentiaires etc… L’enseignement que propose la Fondation est gratuit ; en effet, Sombart croit fermement que la musique « savante » ne devrait pas être élitiste, elle devrait être accessible à tout le monde. Cette Fondation est aujourd’hui implantée dans six pays : la France, l’Italie, la Roumanie, le Belgique, l’Espagne et… le Liban ! 

C’est ainsi que grâce au financement de la Fondation Résonnance et de l’Ordre de Malte Liban, Elizabeth Sombart invite le public libanais à un récital de piano  qui se tient à l’église Saint-Joseph des Pères jésuites, rue Monnot, ponctué par des déclamations poétiques par Rifaat Torbey et Jean-Louis Mainguy. Au programme : Bach pour ramener nos esprits à une sérénité primordiale, pour quelques minutes de répit au milieu d’un monde qui ne connaît  pas de repos et Chopin pour déployer les nostalgies mélancoliques d’un ailleurs tranquille et serein dont nous conservons la saveur, même si nous avions longtemps été privés de son goût. Sans oublier Rachmaninov et Granados qui nous emportent vers des milieux exotiques pour compenser l’absence de voyages. Viennent scander ces morceaux les vers de Nadia Tuéni (évocation de poèmes extrait de Vingt Poèmes pour un Amour), Gibran Khalil Gibran (extraits de Rires et larmes), Gabriel Naffah et Ounsi  El-Hage pour n’en citer que quelques-uns. Pour achever cette véritable « œuvre d’art totale “, un merveilleux éclairage aux couleurs chaudes vient rehausser la somptuosité de l’architecture de l’église et plonge le spectateur dans une œuvre d’art portée à l’apogée de la beauté.