Lancement de la revue annuelle de l’ESIB, Excellence

Lundi 22 février 2021

L’Ecole supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB) a organisé, le lundi 22 février 2021, une cérémonie virtuelle pour le lancement de la revue annuelle de l’ESIB, l’Excellence. La rencontre a eu lieu en présence des responsables de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), notamment, de son Recteur, le Pr Salim Daccache s.j., et du Doyen de la Faculté d’ingénierie et rédacteur en chef de la revue, Pr Wassim Raphaël, et a été modérée par Dr Flavia Khatounian et Mlle Tiffany Geara, maitres de cérémonie. La rencontre a regroupé plus de 920 étudiants, anciens, partenaires et amis de l’ESIB du Liban, mais aussi des Etats-Unis, du Canada, de Suisse, d’Allemagne et de France.

Dans son mot de bienvenue, le Pr Wassim Raphaël, a déclaré sa joie de se retrouver avec la famille, les anciens et les amis de l’ESIB « autour de l’excellence, ce thème qui est devenu, toujours selon Raphaël, notre devise à l’USJ, pour célébrer le lancement de la revue annuelle de l’ESIB baptisée « Excellence ». Ce premier numéro, ajoute le Doyen, synthétise en 210 pages, les activités des années 2019 et 2020, qui furent marquées par des évènements tristes et fâcheux, mais qui n’ont pas empêché l’ESIB de continuer à assurer la mission de rayonner et d’exceller ». Pr Raphaël a remercié dans son mot les sponsors CME, Apave, Syden, DEP, EXEO et POTECH, « d’être toujours auprès de l’ESIB pour l’aider à se développer et aller de l’avant » ainsi que les équipes de rédaction et d’édition de la revue composées de Marguerita Mouawad, Juliana el-Rayess, Cindy Iskandar, Nour Habib, Karen Kazan, Flavia Khatounian et Carine Haddad (Spcom, Service de publication et de la communication).

Le Pr Salim Daccache, qui a rédigé l’éditorial de ce premier numéro, a estimé de sa part que «110 ans après sa fondation, l’ESIB demeure un phare lumineux de sciences et de formation d’une élite professionnelle dans le domaine de l’ingénierie. Non ! Le Liban n’est pas tombé, martèle d’emblée le Recteur de l’USJ, dans les bras de l’ignorance et de l’obscurité, grâce à ces hommes de sciences, résistants et résilients ».

« Les théoriciens, enchaine Daccache, professent que les catastrophes s’abattent sur les nations lorsque les institutions ne fonctionnent plus à cause de politiques défaillantes, puis vient le tour de l’économie et du secteur financier, ce qui crée une crise sociale, culturelle et éducative. Il est vrai que nos institutions éducatives et de santé sont plus que jamais menacées dans leur existence. Mais l’ESIB est une illustration de la manière, par laquelle, on peut contrer la destruction d’une nation et d’un peuple. C’est pour dire que nos institutions éducatives qui se respectent, ont déclaré leur désobéissance vis-à-vis des menaces qui veulent les abattre, pour crier haut et fort que nous sommes là, la ligne rouge que personne ne peut contourner. Cette attitude forte et pertinente, était et sera le point de départ du renouveau de notre nation libanaise pour les cents ans à venir », affirme le Recteur.

« L’ESIB a su ces derniers temps se rénover, non seulement en obtenant la fameuse accréditation ABET, mais aussi en s’adaptant aux lois du marché qui subissent aujourd’hui de réelles mutations. Les nouvelles spécialités sont un bon exemple de cette adaptabilité à la loi de la demande. L’ESIB, en conservant ses acquis et sa méthodologie de travail et ses objectifs, a su demeurer cette école humaniste qui continue à former les meilleurs ingénieurs d’aujourd’hui et de demain », conclut Daccache.

Après la première diffusion, pendant la cérémonie, du nouveau film de l’ESIB, S.E. M. Raoul Nehmé, Ministre sortant de l’Economie, a parlé de son expérience qui lui a « vraiment montré l’excellence de l’USJ ». « J’étais moi-même, dévoile Nehmé, étudiant à l’ESIB pendant l’année 74-75, puis j’ai dû quitter le Liban pour intégrer un lycée en France, et j’ai directement remarqué que le niveau de l’ESIB est supérieur. Puis il y avait eu l’excellent travail de l’association que j’ai fondée, Jouzour Loubnan, avec la Faculté des sciences, puisqu’on a planté 400000 arbres un peu partout au Liban ».

« Ma troisième rencontre, avec l’excellence de l’ESIB, enchaîne Nehmé, est liée à l’explosion du Port de Beyrouth qui a gravement endommagé les silos. Un groupe de travail a été formé par l’USJ, l’AUB, Khatib et Alami et d’autres spécialistes libanais et français ; et je dois avouer, que la personne qui nous a le plus aidés, venait de l’ESIB. Il nous a permis de faire plusieurs analyses et une reconstruction 3D, qui nous ont été très utiles chaque fois que nous voulions prendre des décisions ».

Pour célébrer le lancement de la revue, l’équipe éditoriale a tenu à remercier chaleureusement tous les bienfaiteurs de l’ESIB. Dans ce premier numéro, les lecteurs peuvent retrouver l’histoire de quelques fonds de bourses constitués en 2019-2020 et dédiés aux étudiants. Parmi ces histoires, figure celle de Samer Jarmak, décédé en 2020, et dont une bourse annuelle porte désormais le nom. Selon le frère de Samer, Wissam, qui a prononcé un mot durant la cérémonie, la décision d’aider les étudiants de l’USJ à poursuivre leurs études, a été prise par la famille Jarmak « car cette Université a été de tout temps au service de la société, au niveau national et régional, et n’a jamais hésité à coopérer avec nous pour mener à bien cette initiative ».

De son côté, le Professeur Michel Gonin, professeur à l’École Polytechnique et Directeur du concours d'admission de l'X, a évoqué la relation particulièrement privilégiée de l’ESIB avec son Ecole. L’ESIB est en effet un centre régional pour le concours d’entrée à l’X. De plus, les étudiants de Spé Concours ont obtenu, l’année dernière, des résultats exceptionnels avec 12 étudiants admis. Un témoignage touchant, concernant cette belle et exigeante aventure, a été relaté durant la cérémonie par Rind Al Hage, étudiante en 4ème année du cycle ingénieur de l’Ecole Polytechnique.

Emmanuel Durand, ingénieur en génie civil et expert international d’évaluation des dégâts sur site, a témoigné aussi sur son intervention suite à l’explosion du port de Beyrouth avec l’équipe de l’ESIB.

Monseigneur Moussi Silouane, métropolite grec-orthodoxe de Byblos, Botrys et dépendances, et éminent ancien de l’ESIB, a annoncé de sa part sa joie de revoir la communauté de l’USJ après 30 ans. « Ma première rencontre avec les anciens de l’ESIB, enchaine Silouane, date de 2018. J’en ai trouvé une multitude au Liban durant mes visites pastorales, dans un évêché qui s’étend du Chouf jusqu’à Chekka ».

« J’aimerais partager avec vous premièrement ma joie de revenir au Liban et avoir l’opportunité de servir son peuple, au niveau des paroisses, et partager ses luttes ; deuxièmement, ma fierté d’être un ingénieur, une formation qui m’a beaucoup aidé dans la gestion des affaires de l’Eglise, et j’en suis très reconnaissant pour cela envers l’ESIB. Je vous invite aussi à ne pas perdre trois vertus dans la vie : la foi, l’espérance et l’amour, et de faire de l’entraide une mission qui mène vers l’excellence », conclut Silouane.

Durant la cérémonie, Tiffany Geara a également relaté son expérience estudiantine à l’USJ, en particulier, celle de l’USJ Sport. Pendant ses années universitaires, elle faisait partie de l’équipe de basket-ball et était capitaine de la première équipe de cheerleading. « J’ai rencontré, s’enthousiasme-t-elle, les meilleures athlètes et entraîneurs du pays, mais surtout encore une nouvelle famille chère à mon cœur. Être un athlète de l'USJ, ajoute Geara, n'était pas une tâche facile, l'entraînement était stimulant et exigeant mais nous l'avons apprécié. C'était aussi important pour nous que nos cours universitaires. Je crois sincèrement que les compétences que nous apprenons à l’USJ Sport, comme la communication, la responsabilité, l'esprit d'équipe, la gestion du temps et le leadership, sont nécessaires et contribuent à la croissance et au développement du personnel ». Geara a parlé aussi des bourses sportives, voyages et autres tournois.

Outre sa recherche perpétuelle de l'excellence, l'ESIB est connue pour son effort constant de rayonnement vers  les universités américaines, pour négocier des partenariats sous formes de doubles diplômes, de programmes d'échanges, de co-enseignements, et bien d'autres. C’est dans ce cadre-là que le Pr Lanny Vincent, instructeur adjoint à l'Université de Santa Clara, qui co-enseigne actuellement l'innovation et le design thinking à l'ESIB, a parlé durant la cérémonie de l'importance de l'innovation dans le monde de l'ingénierie, et de l'avantage des ingénieurs par rapport aux autres en matière d'innovation.

Clemens von Sachsen, directeur associé d'IDEALworks, filiale du groupe BMW dont font partie plusieurs diplômés de différents programmes de l’ESIB, a parlé quant à lui de la création de cette spin-off et du rôle primordial des ingénieurs de l’USJ dans celle-ci. « Sans ces étudiants, comme l'un de nos collègues, Boulos al-Asmar, vice-président de l'ingénierie, qui a étudié l'électromécanique à l'USJ, explique von Sachsen, toute notre réussite ne serait pas possible ».

M. Jean-Noël Baléo, directeur régional Moyen-Orient de l’Agence Universitaire de la Francophonie, (AUF), a affirmé pour sa part que « l’excellence, la rigueur, l’adaptabilité, sont des valeurs d’exigence que porte la francophonie scientifique. Nous vivons une période difficile. Des ajustements se produiront nécessairement dans le paysage universitaire du Liban, et ceux qui ont fait le choix de l’excellence comme l’ESIB, sont les mieux parés pour résister. Aujourd’hui cette initiative tournée vers l’avenir et marquée par l’absence de compromis, envoie un signal dans ce sens ».       

La présentation des rubriques de la revue et des projets, et les interventions diverses, ont jalonné cette cérémonie placée sous le signe de l’excellence, et qui a été clôturée par une touche humoristique ; car à défaut, par ces temps de pandémie, de se retrouver autour d’un vrai cocktail, les intervenants ont partagé un délicieux gâteau virtuel !