Avec le passeport libanais, est-il encore possible de franchir les frontières ?

Jana ABI ABDALLAH
Mercredi 24 mars 2021
Organisateurs


Franchir les frontières se fait plus ou moins facilement selon sa nationalité. Le Henley Passport Index, dont la dernière édition est parue le 5 janvier, ne tient pas compte des restrictions de circulation temporaires mises en place depuis le début de la pandémie de Covid-19. Le cabinet observe une montée en puissance des pays d'Asie-Pacifique dans le classement. Singapour (2e) et la Corée du Sud (3e) devancent les États-Unis, qui occupent la 7e place.

En première position, le Japon qui a 191 pays accessibles sans visa, en 3ème position vient l’Allemagne et la Corée du Sud puis la Finlande, l’Italie, le Luxembourg et l’Espagne. La question se pose alors de savoir ou se place le passport libanais et quelle force possède-t-il ?

Le Liban a connu une évolution au sens péjoratif du terme. Il était autrefois une porte d’entrée vers l’Occident pour les pays arabes et vers l’Orient pour les occidentaux. Les libanais sont des émigrés très bien intégrés et vus par le monde. Leur main-d’œuvre et leurs talents étaient privilégiés pour les arabes et pour les occidentaux. Mais la politique a jouer son rôle négatif et la place des libanais n’est plus la même dans le monde. 

Le passeport libanais a été classé au 102ème rang sur 110 pays étudiés dans le classement 2021 du Henley Passport Index and Global Mobility Report avec 40 points, à égalité avec le Kosovo et le Sudan.

Les possesseurs d'un passeport libanais ordinaire pouvaient voyager sans visa, ou obtenir un visa délivré dans le pays d'arrivée, vers plus de 46 pays et territoires mais maintenant ce nombre tombe à 40 pays dont plusieurs pays d’Afrique, d’Amériques tels le Cuba, l’Equateur, d’Asie tels l’Arménie, les Maldives et aucun pays d’Europe.

Aujourd’hui, le passeport libanais est le document officiel le plus demandé par les jeunes qui n’ont en tête que la migration pour un pays meilleur qui saura profiter de leurs capacités. Quelque 66 000 Libanais ont émigré en 2019, soit deux fois plus que l’année précédente. Si l’épidémie du coronavirus a momentanément freiné l’hémorragie, l’aggravation de la crise économique en l’absence de mesures spécifiques ne fera que renforcer la tendance.

De ce qu’on est sur est que le Liban n’est plus la destination touristique comme il l’était. De nombreux risques doivent être pris en considération. De même, le Liban subit un désir de migration de cerveaux jamais vue auparavant. Mais reste à savoir si c’est toujours possible de quitter avec cette situation économique désastreuse.

Résumé : le passeport libanais subit une dégradation au niveau de sa force, les détenants du passeport libanais n’ont pas beaucoup de choix et de frontières ouvertes.