Nous allons voir aujourd’hui une autre facette de la dermatologie, loin des infections cutanées et des atteintes mycosiques : les ectoparasitoses cutanées, un groupe de parasites qui conquièrent  notre peau dans le but de proliférer. Néanmoins, ils abusent de notre corps pour ainsi aboutir à des signes cliniques rares de nos jours dans la société mais parfois dangereux .

La gale, infection causée par l’acarien Sarcoptes Scabiei, se transmet par un contact prolongé peau-à-peau avec une personne déjà infectée, par les relations sexuelles ou par le partage des habits. Toutefois  un simple salut par la main ne peut pas transmettre la gale. Cette dernière  se trouve surtout dans les zones surpeuplées, comme dans les prisons ! Aussi, les animaux ne peuvent jamais transmettre la gale aux humains. Le signe le plus fréquent est le prurit nocturne, en d’autres termes, on commence à se gratter intensivement la nuit. D’ailleurs, ce parasite colonise la surface cornéenne de la peau où il vit et pond ses œufs dans des tunnels creusés par la femelle et sont à l’origine de ces démangeaisons. Les sites les plus communs des éruptions cutanées sont l’aisselle, les doigts, le mamelon, le pénis, l’ombilic et les fesses. À  savoir que la tête, les paumes des mains et les plantes des pieds sont souvent épargnées (sauf chez les jeunes enfants). 

Les poux, ou le pediculus humanus capitis, est un parasite qui colonise la tête et le cou chez les êtres humains, plus particulièrement derrière les oreilles et sur la zone occipitale du crâne. Ce genre de parasites n’infectent pas le reste du corps mais ils tiennent fermement, avec leurs six pattes, aux cheveux du scalp et se nourrissent du sang du cuir chevelu. Cette infection ne concerne pas une catégorie bien déterminée de gens, et elle n’est jamais liée à l’hygiène, contrairement à ce que pensent les sociétés ! Mais elle est surtout retrouvée chez les enfants qui fréquentent les garderies ou dans les classes primaires. Pareil à la gale, l’infection aux poux se manifeste  par du prurit nocturne, mais cette fois-ci limité au cuir chevelu.  La personne infectée présente également une irritabilité et une difficulté à dormir puisque les poux sont surtout actifs pendant la nuit. Leur transmission se fait surtout par un contact prolongé tête-à-tête, ou par le partage des casquettes, chapeaux et foulards. Encore une fois, les animaux ne jouent aucun rôle dans la transmission de cette maladie.

Les crabs, ou pubic lice, sont des parasites retrouvés surtout dans la région pubienne ou génitale, mais qui, contrairement aux pediculus capitis, ils peuvent remonter jusqu’aux poils abdominaux, à la poitrine, à la barbe et même aux cils, mais n’atteignent jamais les poils du cuir chevelu, territoire spécifique des pediculus capitis. La transmission la plus commune est par contact sexuel. Ainsi, à la découverte des crabs chez un jeune sexuellement actif, il est nécessaire de dépister chez lui les autres maladies sexuellement transmissibles. À  noter que la présence de ce genre de parasite chez les enfants implique la recherche d’un abus sexuel.

 Enfin, les body lice, ou pediculosis corporis, infection devenue très rare de nos jours, mais qui affectent toujours les classes socio-économiques basses comme les sans-abri, puisque cette infection est liée à une mauvaise hygiène. À  côté du prurit nocturne, le diagnostic de cette maladie se fait en examinant les coutures des vêtements de la personne infectée, et son seul traitement est d’améliorer l’hygiène corporelle.

En conclusion, c’est normal que vous vous sentiez le besoin de se gratter après avoir lu cet article. C’est l’effet psychogène de cette maladie. Mais n’ayez pas peur, vous n’êtes pas infectés !