À l’USJ, des étudiants luttent contre la pauvreté à leur échelle

Face à la misère qui se répand dans le pays, trois étudiants de la FS de l’USJ viennent en aide à de nombreuses familles dans le besoin.
Jeudi 1 avril 2021

Par Edward Sfeir, in L'Orient - Le Jour, jeudi 1 avril 2021.

Face aux crises par lesquelles passe le Liban, trois étudiants de la Faculté des sciences (FS) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) lancent New Hope Foundation, une campagne dont le premier projet intitulé Sawa Mnousal (trad: ensemble, on y arrivera) vise à venir en aide aux familles libanaises démunies. C’est suite à un cours optionnel sur la citoyenneté que les étudiants Abdallah Assi, chimie, 20 ans, Ahmad Chamaa et Anthony Haidamous, tous les deux en 2e année de sciences de la vie et de la Terre-biochimie, révoltés par la misère qui submerge le pays, décident de lancer leur projet. « Au début, c’est Ahmad qui a proposé l’idée ; on avait l’option d’entreprendre un projet en ligne mais nous avons préféré agir sur le terrain en ces temps très difficiles », indique Anthony Haidamous, 20 ans.

Conscients de l’ampleur de la crise et des besoins des familles libanaises, ils ont décidé d’aider à leur échelle en espérant, à terme, pouvoir élargir leur action au reste du pays. L’initiative a commencé en février, dans la région de Barja, au Liban-Sud, avec un budget initial de 1,5 million de livres libanaises provenant des jeunes eux-mêmes dont la première action a été d’aider 20 familles en leur offrant les denrées alimentaires dont elles ont besoin.

Solidarité et entraide

De bouche à oreille, et grâce aux réseaux sociaux, le mot est passé. Des familles dans le besoin se sont manifestées. Mais également d’autres qui souhaitent aider. « Nous recevons parfois des médicaments, des vêtements, de l’argent… », indique Anthony Haidamous.

Outre la somme initiale qu’ont placée les étudiants pour démarrer leur projet, ces derniers ont lancé une campagne d’appel aux dons sur les réseaux sociaux, qui leur a permis de collecter 5 000 000 LL.

Si la majorité des familles aidées sont libanaises, les étudiants affirment étudier chaque cas qui se présente et choisir qui aider selon l’urgence et la gravité des besoins. « Par exemple, une famille dont le père est au chômage et dont la mère travaille passe après une famille où les deux parents sont sans travail », explique Ahmad Chamaa. Les jeunes étudiants ne comptent pas limiter leur projet dans le temps. « Il restera actif tant qu’il y aura des besoins », affirment-ils. Et de conclure : « Le plus beau remerciement que nous avons eu, ce sont les enfants des familles aidées qui viennent nous serrer dans leurs bras ou les larmes de joie des personnes âgées. C’est très gratifiant. »

Malgré tous les défis auxquels font face les étudiants au Liban, ces derniers demeurent l’espoir du pays. Et Abdallah Assi d’ajouter : « Nous espérons aider plus de personnes dans plusieurs autres régions du Liban surtout pendant le mois de Ramadan. »