Un cri de douleur

Nour Moussa
Dimanche 23 mai 2021
Organisateurs


La corruption des autorités libanaises et leur incapacité à faire face aux crises massives auxquelles le pays est confronté sur les plans politique et économique ont entraîné la détérioration la plus dramatique de la situation des droits humains depuis des décennies. Les conséquences de la corruption touchent toute la population libanaise, surtout les jeunes.

Suite à la dévalorisation de la monnaie nationale, les prix des produits primaires ont augmenté rapidement. La crise économique sans précédent, aggravée par la pandémie de la Covid-19, a fait doubler le taux de pauvreté au cours de l’année précédente. Les élèves, forcés à suivre leurs cours à distance, se trouvent sans le matériel essentiel pour pouvoir s’adapter à ce nouveau système. Une grande part de ces étudiants ne possèdent ni un ordinateur portable, ni les moyens d’en acheter un, sans oublier le fait que les prix des livres scolaires et universitaires ont augmenté férocement. De plus, les parents qui obtiennent leur salaire en livres libanaises (1$=1515L.L.), ont les mains taillées et ne peuvent point intervenir pour sauver leurs enfants. En outre, les étudiants sont obligés de trouver un boulot pour augmenter le revenu de chaque ménage et pouvoir faire face à la cruauté de cette situation.

L’incapacité du gouvernement à rembourser aux hôpitaux les fonds qu’il leur doit a jeté le secteur de la santé au Liban dans une crise compromettant la capacité des hôpitaux à fournir des soins urgents et vitaux et à répondre à la pandémie de la Covid-19. En effet, l’aggravation de la crise sanitaire au Liban met les étudiants en position de stress intense, qui est un déjà-vu et déjà ressenti, suite à l’explosion massive au port de Beyrouth qui a laissé la plupart des libanais traumatisés. L’explosion du port, initiée par la corruption, l’incompétence et la négligence des autorités a tué plus de 200 personnes, blessé plus de 6000 et a laissé 300000 sans-abris. Non seulement les étudiants ont vécu un stress insoutenable, sont dans l’obligation de travailler, mais doivent aussi maintenir leur niveau académique pour pouvoir maintenir leur bourse universitaire et suivre leurs études. Plusieurs étudiants possèdent un potentiel énorme mais ne peuvent en bénéficier dans ce pays.

Dans cet état tragique, les élèves de bac français ne peuvent point comprendre la décision discriminative du ministre de l’éducation française, M. Blanquer, et de l’ambassade française et de M. Henry, qui consiste à maintenir l’épreuve du bac sans allègement pour les écoles sans contrat, non homologuées et semi-homologuées, et de l’annuler pour les établissements homologués. Est-ce que les élèves des écoles homologuées ont vécu dans la misère et les élèves des établissements sans contrat, non homologués et semi-homologués ont vécu dans le paradis ?