Eddy Saad, étudiant en 7e année de médecine s’est classé en tête de la première étape de l’examen de licence médicale aux États-Unis (USMLE)

Jeudi 21 avril 2022
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In L'Orient Le-Jour par Micheline Abi Khalil,  le 21 avril 2022

Un Libanais brille à l’Examen de licence médicale aux États-Unis

Eddy Saad, jeune étudiant en 7e année de médecine à l’USJ, a obtenu le score inédit de 277 sur 300 à l’Examen de licence médicale aux États-Unis (USMLE), ce qui constitue le plus haut record jamais enregistré de toutes les années. Photo Dimitri Malychef

L’événement est assez rare pour être signalé. Originaire du village de Ramhala, dans le caza de Aley, Eddy Saad, étudiant en 7e année de médecine à la faculté de médecine (FM) de l’Université Saint-Joseph (USJ), a obtenu le score inédit de 277 sur 300 à la première étape de l’Examen de licence médicale aux États-Unis

(USMLE), ce qui constitue le plus haut record jamais enregistré. Le jeune homme de 24 ans a ainsi été classé premier à cet examen en trois étapes que tout candidat, qu’il soit américain ou international, doit réussir pour pouvoir exercer aux États-Unis.

Un succès qui n’a rien d’étonnant quand on connaît le parcours d’Eddy Saad. Déjà en 2015, lors du concours d’admission à la faculté de médecine de l’USJ, il avait fait des étincelles, se classant en tête du peloton avec une moyenne de 18,64. Brillant bachelier, Eddy Saad s’était également classé premier au Liban au baccalauréat libanais. Une réussite qui lui avait alors valu une bourse du ministère de l’Éducation, qu’il n’a ensuite eu aucun mal à conserver, durant sept ans d’affilée, en sortant major de sa promotion.

Se spécialiser pour mieux revenir

Suivant les cohortes des jeunes Libanais qui partent se former à l’étranger et se chercher un avenir, Eddy Saad, actuellement au service de cardiologie à l’Hôtel-Dieu de France, s’apprête à quitter bientôt Beyrouth pour les États-Unis pour y poursuivre un parcours de recherche. Mais pourquoi quitter le pays à l’heure où il a tant besoin de ses fils et de toutes ses forces vives ? « C’est un vrai dilemme, surtout que notre devoir est de prodiguer des soins et de servir d’abord notre pays », réplique-t-il. « Malheureusement, ce qui se passe dans les hôpitaux est révoltant. C’est vraiment fâcheux de regarder le système de santé libanais imploser, de voir chaque mois des compétences quitter le pays, de voir les hôpitaux jongler avec le manque de soignants, se vider petit à petit de leurs médecins, et les patients rester sans suivi », déplore-t-il. Cependant, motivé par la volonté de faire mieux, de se spécialiser en oncologie ou cardiologie, d’acquérir des connaissances et de vivre une première expérience à l’international, le jeune médecin voit en cette émigration universitaire une véritable opportunité à saisir avant de rentrer au bercail mieux armé et doté d’un solide bagage pour relever tous les défis qu’il a envie de relever. « Je compte retourner au Liban et mettre mon expertise au service de mon pays, de mes compatriotes et de ma nation », assure le jeune praticien qui a déjà prouvé qu’il avait plusieurs cordes à son arc. Simultanément à ses études en médecine, Eddy Saad a suivi un cursus recherche au Laboratoire de biomécanique et d’imagerie médicale LBIM de la FM, décrochant un master recherche avec mention. Primé il y a environ un an par la revue médicale Frontiers in Bioengineering and Biotechnology lors de son symposium virtuel intitulé « L’utilisation des techniques d’analyse du mouvement et de la modélisation musculosquelettique de la colonne vertébrale pour mieux comprendre les troubles de la colonne vertébrale et évaluer les effets du traitement », le futur médecin a par ailleurs participé à plusieurs conférences régionales et internationales, et signé plusieurs articles et publications parus dans des revues scientifiques de renommée. En dépit d’un emploi de temps rempli et d’heures de travail acharné, le jeune homme affirme aimer enseigner. C’est ainsi qu’il s’est engagé depuis des années à accompagner les jeunes pour les préparer aux épreuves du baccalauréat libanais, ou bien au concours d’admission de la faculté de médecine et de médecine dentaire.