La Grande Braderie de livres de l’USJ : une percée d’espoir dans un Liban qui se noie

Jeudi 9, vendredi 10 et samedi 11 juin 2022

Brouhaha dans le Hall du Campus des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ). Trois jours durant, les 9, 10 et 11 juin, les longs couloirs de l’entrée du Bâtiment A ont été jonchés de livres. Plus de 24000 ouvrages à la portée de tous ont été exposés dans le cadre d’une Braderie organisée conjointement par le comité de pilotage de l’Opération 7e jour (O7) de l’USJ et la cellule « Education et Formation pédagogique » de Faculté des sciences de l’éducation (Fsedu). C’est en partenariat avec le Secrétariat général des écoles catholiques (SGEC) et grâce à une donation de la maison d’édition française CRER-Bayard que cet événement culturel a connu un énorme succès. Des Libanais de tous bords, ainsi que des organisations non-gouvernementales, des établissements scolaires privés et publics et des associations se sont rués pour dévaliser les rayons et les stands. Ouvrages philosophiques, spirituels, pédagogiques, de culture générale, de psychologie, d’éveil à la foi, mais aussi des jeux éducatifs ont rassasié un public assoiffé de savoir et d’envie de s’évader à travers la lecture. C’est dire que par les temps qui courent, surtout dans un Liban qui sombre dans une crise socio-économique sans précédent, à quel point le peuple libanais est à la recherche de l’espoir perdu... Un espoir qui a, toutefois, été retrouvé, comme l’ont fait remarquer les visiteurs de la Braderie, grâce à cette initiative, qui a été renouvelée sur plusieurs autres journées, en réponse à la demande grandissante du public. L’USJ a, une fois de plus, réussi sa mission : celle de rendre l’éducation et le savoir accessibles à tous, sans distinction d’âge, de sexe, de religion ou d’appartenance…

Mobilisation au service de la société

Des dizaines d’étudiants bénévoles issus des différentes cellules de l’O7, et plus particulièrement de celle de la Fsedu, ont fortement contribué à la réussite de cet événement, dont l’organisation a été entièrement prise en charge par le coordinateur de l’O7, M. Joe Hatem. De l’installation des stands, à l’accueil et l’orientation des visiteurs, les bénévoles se sont montrés capables de répondre à un appel visant l’engagement citoyen et le service d’autrui. Il serait intéressant de souligner aussi que tous les livres n’étaient pas destinés à la seule vente. Une grande partie a été allouée aux ONG et aux établissements scolaires publics et privés pour qu’ils puissent en user dans le cadre de leurs formations pédagogiques et éducatives, alors qu’une autre a servi à alimenter les bibliothèques de l’USJ. Pour le reste, les livres ont été vendus sur la base de deux critères : afficher des prix extrêmement réduits, surtout que cet achat est devenu synonyme de luxe aujourd’hui, avec la dévaluation de la monnaie nationale et proposer des formules qui permettraient aux visiteurs de profiter de gros lots en bénéficiant d’offres inédites, dans un Campus où la présence d’aucun libraire n’a été relevée, pour éloigner cette manifestation culturelle de grande ampleur de toute empreinte commerciale. Des recettes de cette vente, l’O7, présidée par le Dr. Grace Abi Rizk, pourra continuer de mener à bien sa vocation qui s’aligne sur celle de l’USJ : organiser des missions bénévoles selon la formation universitaire de chaque étudiant, pour répondre, dans une large mesure, aux besoins de la population libanaise.

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