Lancement de l’École supérieure d’architecture de Beyrouth (ÉSAR) et inauguration des nouveaux locaux

Vendredi 26 mai 2023

La Faculté d’ingénierie et d’architecture (FIA) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) a lancé l’École supérieure d’architecture de Beyrouth (ÉSAR) et inauguré les nouveaux locaux, lors d’une cérémonie qui s’est tenue le 26 mai 2023, au Campus des sciences et technologies, en présence notamment du Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ; du Pr Wassim Raphael, doyen de la Faculté d’ingénierie et d’architecture; du Pr Antoine Fichfich, directeur de l’ÉSAR; de S.E.M. Walid Nassar, ministre du Tourisme, des vice-recteurs de l’USJ, du président du Conseil de l’Ordre des ingénieurs et architectes, M. Aref Yassine; du président de l’Ordre des ingénieurs du Nord, M. Bahaa Harb; de députés, de personnalités académiques ainsi que des figures de la société civile, d’architectes de grande renommée, des enseignants de la Faculté ainsi que d’une foule d’étudiants accompagnés de leurs parents. 

Dans son mot d’accueil, le Pr Fichfich a rappelé que l’École « ancrée dans l’histoire de plus d’un trois quart de siècle, se veut un lieu d’excellence, d’échange, de débat, de recherche et de création, qui propose un cursus de cinq années intensives. Nous sommes convaincus, affirme-t-il, qu’à travers les travaux de nos étudiants guidés par les enseignants, nous pouvons développer des projets innovants qui seront au service de la société et qui pourront répondre aux contraintes et exigences du monde contemporain, tout en respectant les valeurs historique, sociale, urbaine, patrimoniale, environnementale et identitaire ».

Le directeur de l’ÉSAR a salué tous les architectes diplômés de cette institution et « qui ont laissé des traces très honorables à travers des projets ancrés à jamais dans la mémoire de chacun d’entre nous »,. De même, il a rappelé aux étudiants que « l’architecture est un métier fascinant qui est très lié à la vie humaine dans tous ses aspects. Une fois diplômés, martèle Fichfich, soyez à la hauteur de votre diplôme, des professionnels à part entière, des décideurs et des combattants pour une meilleure société libanaise ».   

Une table ronde qui a regroupé M. Georges Arbid, Mme Nathalie Chahine, Mme Claude Verney, et modérée par Mme Cynthia Bouaoun, maître de conférences à l’ÉSAR, a remis en lumière les œuvres des ingénieurs architectes diplômés de l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB), Antoun Tabet (promo 1926), Joseph-Philip Karam (promo 1946), Raoul Verney (promo 1954) et Gabriel Kaikati (promo 1951), puisque cette cérémonie ne marque uniquement pas le lancement de l’architecture à l’USJ mais également celui de l’ÉSAR. En effet, cette discipline, selon le Pr Wassim Raphael, a « existé à la Faculté d’ingénierie depuis très longtemps. La table ronde et l’exposition rendent hommage à des ingénieurs architectes diplômés de notre École qui ont joué un grand rôle dans notre pays et à l'international ».

Aux étudiants actuels, les « artisans de cette nouvelle ère architecturale », Raphael a affirmé que l’ÉSAR mettra tout en œuvre pour leur offrir une formation de qualité, les encourager à développer leur créativité et leur sensibilité esthétique et les préparer à devenir les architectes visionnaires de demain. « Et puisqu’on parle du futur de cette discipline, poursuit le doyen de la FIA, il est naturel de s'interroger sur les conséquences que l’intelligence artificielle pourrait avoir sur certaines professions, y compris celle d'architecte .»

« Or, assure Raphael, l'architecture est un art qui combine à la fois la créativité, l'esthétique et la fonctionnalité. Elle nécessite une compréhension profonde des besoins et des aspirations des personnes qui utiliseront les bâtiments, ainsi que des connaissances techniques approfondies pour transformer ces idées en réalité. C'est un processus complexe qui implique également la prise en compte de facteurs tels que l'environnement, la durabilité et les contraintes légales. »

« Par contre, poursuit Raphael, l’IA, et malgré tous ses progrès, reste encore limitée dans sa capacité à reproduire la pensée créative et l'intuition humaine. (…)  Donc, et bien qu'elle puisse offrir des outils et des assistances précieuses, l’IA ne pourra pas remplacer le métier d'architecture, ni les humains. Par contre, je pense que les humains qui utilisent l’IA pourraient remplacer les humains qui ne l’utilisent pas. Pour cela, je suis ravi de vous annoncer aujourd'hui, que nous sommes en train d’intégrer l'intelligence artificielle dans notre programme d'architecture. »

En ce qui concerne les nouveaux locaux, le Doyen a précisé qu’ils « ont été conçus avec soin pour répondre aux besoins spécifiques de nos étudiants et de nos enseignants de manière à favoriser la créativité, la collaboration et l'apprentissage. Des espaces ouverts et lumineux ont été aménagés pour encourager les échanges et les discussions, tandis que des salles de cours, des studios de design équipés des dernières technologies, un fablab, etc. permettront aux étudiants de donner vie à leurs idées les plus audacieuses ».

Après avoir chaleureusement remercié le Pr Salim Daccache, les vice-recteurs, l’équipe qui a commencé ce projet et les enseignants de l’ÉSAR, Raphael a tenu à exprimer sa sincère gratitude envers un sponsor généreux qui joue un rôle essentiel dans le développement et la croissance de l’ÉSAR : Dar el Handassah, Shair and Partners.

Dans son mot lu par le Pr Salim Daccache, S.E. le président Abbas Halabi, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, a avoué que le lancement de l'École représente un grand défi face aux crises vécues par les filières d'ingénierie, « mais je suis pleinement convaincu, assure-t-il, que l'Université est en mesure de transformer l'ÉSAR en une base pour attirer et motiver des étudiants qui seront capables de percer sur le marché du travail ».

Le Pr Salim Daccache a salué de son côté la « dynamique positive des gens de la FIA qui ne connaît point de moments morts ni en quantité, ni en qualité. Il est normal, poursuit-il, de donner ses lettres de noblesse à cette discipline rigoureuse mais qui plonge dans les eaux de l’imaginaire. Reprendre les études d’architecture à l’USJ ne fut point une simple velléité de recherche de satisfaction, mais une prise en compte de notre propre histoire. »

Iliade Sakr, étudiante en 3e année d’architecture, a ensuite présenté le logo sur lequel elle a travaillé et qui a été adopté par un jury pour devenir le logo officiel de l’ÉSAR, incarnant, selon Sakr, l’identité et les valeurs de l’École. Elle a gagné ainsi le premier prix de la compétition qui a été lancée auprès des étudiants de l’ESIB et de l’ÉSAR pour le meilleur logo de l’École. Quant au deuxième prix, il a été remporté par Anthony Boulos, étudiant en 4e année de génie mécanique à l’ESIB.

Ensuite, des plaques de remerciements ont été présentées à M. Charles Malek, directeur du Département de Structures à Dar al Handassah, ainsi qu’au Dr Farah Homsi pour tous les efforts qu’elle a fournis durant les deux dernières années.

Après l’inauguration et la visite des nouveaux locaux et de l’exposition, une très belle soirée, animée par les étudiants, a clôturé la cérémonie avec un buffet dressé sur l’esplanade à l’entrée de l’ÉSAR, dans une très belle ambiance festive.

Consultez l'album photos