Le Monsieur à la cigarette

2017

Maurice Pergnier a reçu la Médaille Joseph Zaarour en 2017. Nous reproduisons ci-dessous le texte rédigé par M. le Professeur Henri AWAISS en hommage à son ami, Maurice Pergnier, dans le livret consacré aux récipiendaires de la Médaille Joseph Zaarour.

C’était au début de mon mandat de directeur de l’École de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth (ETIB). J’étais en visite à Marianne Lederer alors directrice de l’ÉSIT. Elle me parlait des activités de traduction en cours, s’arrêta sur Maurice Pergnier et son colloque tenu à l’Université Paris XII ayant comme titre Enseignement de la traduction et traduction dans l’enseignement du 27 au 30 avril 1997. Le premier jour, la « délégation libanaise » formée de Mlles Gina Abou Fadel et Danielle Chidiac (devenues respectivement Mmes Saad et Azzam), et moi-même, faisait connaissance avec ce monsieur mince au visage accueillant et à la cigarette presque toujours entre les lèvres. Lui et l’adorable Claire, sa femme, nous présentaient à leurs collègues et amis : Hannelore Lee-Jahnke, Martin Forstner, Jean Delisle, Michel Ballard, Elisabeth Lavault et bien d’autres… C’est durant la séance d’ouverture, après la bénédiction de Monsieur Pergnier, que j’ai invité tout ce beau monde à notre premier colloque international du 23 au 25 avril 1998 intitulé La traduction : Approches et théories. Maurice lui-même s’est rendu à Beyrouth, elle sortait de la guerre des 15 ans.

            Son intervention portait sur « La traduction comme exégèse, le cas de la poésie ». L’ETIB venait, selon la très belle annonce de Jean-René Ladmiral à la fin du colloque, d’entrer dans la cour des grands. Puis Maurice fut professeur invité à l’ETIB : cours, séminaires, soutenances de thèse : celle de feu René Chamussy s.j, co-fondateur et ancien directeur de l’ETIB, ancien doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines (FLSH), et recteur émérite de l’USJ.

            L’ami Maurice aimait, aime toujours, Beyrouth. Il appréciait, entre autres, lui le connaisseur, le tabac libanais. Toujours attentif à ce qui se passait, se passe encore, chez nous, Maurice nous écrit, nous envoie ses articles, ses ouvrages : nous sommes sur sa liste intime, dans son carnet tout près du cœur.

            Dans la fumée de ses cigarettes se dessinent des formes. Il y voit peut-être des… signes…lui qui a su que le sens, le vrai, n’habite pas seulement les mots !

 

                     Prof. Henri AWAISS

               Ancien Doyen de la FdLT