Un nouveau doctorat à l’USJ pour créer des leaders en santé publique

Jeudi 6 mars 2025

OLJ / Par Lamia SFEIR DAROUNI, le 6 mars 2025 à 00h00

Lorsqu’il présente le nouveau doctorat en santé publique, le directeur du programme, le professeur Walid Ammar, insiste sur « l’aspect de ce doctorat qui va au-delà des acquisitions et des connaissances théoriques, pour inclure l’apprentissage pratique et englober la gouvernance, le management, le financement et toute la politique du bien-être et de la santé publique ». « Ce doctorat combine les exigences d’un doctorat académique, qui comprend la formation doctorale et les travaux de recherche propres avec publications obligatoires dans des journaux indexés, aux exigences d’un doctorat ciblant les professionnels qui se concentre aussi sur le développement des compétences de leadership en matière d’analyse stratégique, de négociation, de création d’alliances et de mobilisation de ressources », ajoute-t-il. Ce nouveau programme cible tous les professionnels qui travaillent dans divers secteurs de la santé et des institutions sociales, notamment le ministère de la Santé publique ou d’autres ministères, les organisations non gouvernementales (ONG), les agences des Nations unies telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou d’autres organismes internationaux, les industries pharmaceutiques… « L’aspect intersectoriel de ce programme, qui réunit des candidats issus de différents domaines, est très important, dans la mesure où il améliore leurs compétences en négociation et leur capacité à collaborer », affirme le Dr Ammar. Évoquant le concept « Une seule santé » (One Health Concept), apparu dans les années 2000 à la suite de l’émergence et de la propagation de maladies infectieuses, notamment en raison de la mondialisation des échanges, il explique que ce concept repose sur un principe simple selon lequel la protection de la santé de l’homme passe par celle de l’animal et de leurs interactions avec l’environnement, ces trois éléments étant intimement liés. L’approche multisectorielle est également mise en avant pour prendre en compte les déterminants sociaux de la santé dans la formulation et la mise en œuvre des politiques de santé. « Il est donc nécessaire d’entreprendre une collaboration, une communication et une coordination étroites entre les secteurs concernés et de créer des ponts entre les différentes institutions pour une meilleure coordination. Et c’est ce que nous appliquons dans ce nouveau doctorat », affirme-t-il.

Que propose ce doctorat ?

Conformément aux critères d’accréditation du Conseil pour l’éducation en santé publique (CEPH), le doctorat en santé publique, comprenant 180 crédits et étalé sur six semestres, intègre des compétences fondamentales permettant le développement des aptitudes liées au leadership, telles que les compétences en négociation, la gouvernance collaborative, la constitution d’alliances, la gestion des ressources humaines et financières, etc. Il comprend également un apprentissage pratique où les étudiants effectueront des stages obligatoires dans une institution nationale ou internationale et contribueront à un projet qui serait utile non seulement pour eux, mais également pour leur communauté. Et en tant que candidats au doctorat, ces étudiants auront accès à un large éventail de sites de stages et de recherches tant publics que privés, où ils auront l’occasion de participer à des forums nationaux, régionaux et mondiaux. Ils s’engageront aussi dans des expériences de pratique appliquée, en contribuant à des initiatives telles que l’Académie méditerranéenne pour l’apprentissage des systèmes de santé (Medals), née d’un accord tripartite entre l’USJ, l’OMS et le ministère de la Santé publique et en participant à des forums internationaux tels que l’Assemblée mondiale de la santé de l’OMS. « L’apprentissage de ces pratiques, notamment les études de cas, les exercices et les expériences personnelles que les étudiants auront entrepris tout au long de ce programme, leur permettront de les appliquer ultérieurement dans le monde réel », souligne le Dr Ammar qui précise que les cours d’apprentissage en mode hybride sont généralement suivis en présentiel les samedis, tandis que les séminaires sont principalement dispensés sous forme de séances en ligne, en soirée et durant la semaine. Dernière étape de cette formation : la rédaction et la soutenance de thèse, qui s’appuie sur l’aboutissement de recherches menées au Liban ou dans tout autre pays de la région. « Ces recherches, une fois publiées, seront des références qui permettront d’améliorer les performances au sein des institutions dans lesquelles ces personnes travaillent (ONG, hôpitaux, ministères, etc.) d’une part, mais surtout d’avoir un impact favorable au niveau de la santé de la population et de son bien-être », affirme le directeur du programme.

Les critères d’accès

L’admission suit un processus en deux étapes ; une présélection où les candidats devront répondre aux conditions suivantes : avoir un master en santé publique ou l’équivalent et avoir au moins 2 à 5 ans d’expérience dans un poste de direction à temps plein dans le domaine de la santé. Ils devront également présenter une proposition de recherche innovante qui apporte une solution à un problème réel et avoir choisi au préalable leur site de stage, ainsi que leur précepteur qui les conseillera et les supervisera tout au long de leur stage. En fonction du stage et du sujet de recherche choisis, les candidats pourront s’inscrire, à titre d’exemple, dans l’une des deux concentrations suivantes : Leadership en santé mondiale (GHL) et gestion et politique de la santé (HMP). Une fois les conditions remplies, une dizaine de candidats seront choisis et auront la possibilité de bénéficier d’une excellente formation, en particulier grâce à une approche multidisciplinaire et personnalisée, avec un corps professoral composé d’experts de premier plan dans leurs domaines respectifs. Et le Dr Ammar de conclure : « Au-delà des compétences et des acquisitions offertes aux étudiants, ce programme reflète avant tout l’engagement et la mission de l’USJ de façonner de futurs leaders de la santé publique, hautement qualifiés, qui donnent la priorité aux humains, notamment en matière de santé et de bien-être et se consacrent à faire progresser la santé publique à l’échelle nationale, régionale et mondiale. »
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