Découverte fortuitement en 1953, à environ 2 km d’Oum el-Amed (sud du Liban), lors de travaux agricoles effectués sur une propriété privée, cette stèle en pierre ramleh adopte une forme rectangulaire et présente un tenon à sa base. La partie supérieure de la stèle est ornée d’un disque ailé, flanqué de deux uraei et surmonté d’une paire d’ailes épousant le contour arrondi. Un personnage masculin en léger relief, debout, les pieds nus, y est représenté de profil vers la gauche. Il est coiffé d’un béret (une causia macédonienne) et vêtu d’une longue tunique à la grecque, aux nombreux plis tombants. Depuis son épaule gauche pend une longue ceinture à terminaison de tresse. La main droite, levée, exprime un geste d’adoration, tandis que la main gauche tient un coffret, une boite que Chéhab a décrit comme la représentation d’un temple ou naos, tandis que Dunand et Duru y ont vu un contenant pour encens ou pour les clés de la porte du temple. La particularité de cet objet réside également dans son couvercle en forme de volatile ou de canard. Ce qui pourrait en faire une offrande. La sacralité du monument est attestée par le personnage vêtue d’une longue robe, levant la main droite dans un geste d’adoration, et pourrait faire référence à un rituel.
À la base de la stèle, deux lignes d’inscription phénicienne sont gravées. On y lit : « A Ba’alshamar, préposé aux portes, fils de ‘Abdosir, monument commémoratif qu’a érigé à ‘Abdosir le préposé aux portes ».
Bibliographie : M. Dunand & R. Duru, Oumm El ‘Amed. Une ville de l'époque hellénistique aux échelles de Tyr, Etudes et Documents d’archéologie, t. IV.1962, Pl. LXXXVIII bis ; M. Chéhab, 1956, BMB XIII, 43-52 ; C. Doumet Serhal et al., Pierres et Croyances : 100 objets sculptés des antiquités du Liban, 1990, p. 134-135, no.90.