Première cérémonie de remise du DU en crises humanitaires, solidarités et coopération internationale

Mardi 8 juillet 2025

 

L’École libanaise de formation sociale (ELFS) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) a organisé, le mardi 18 juillet 2025, la première cérémonie de remise du Diplôme universitaire en crises humanitaires, solidarités et coopération internationale. Cette formation innovante est le fruit d’un partenariat entre l’USJ, l’Institut Bioforce et la Direction de la Coopération Internationale du gouvernement princier de Monaco.

La cérémonie s’est tenue au Campus des sciences humaines, en présence du Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’USJ ; du Pr Myrna Gannagé, Doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines Ramez G. Chagoury ; de Mme Dorothé Lintner, Directrice générale de Bioforce ; de M. Elias Abi Aad, Coordinateur pour le Liban de la coopération internationale monégasque et du Pr associé Rima Mawad, Directrice de l’ELFS, ainsi que les diplômés et leurs parents.

Dans son allocution, Pr Rima Mawad a affirmé que ce diplôme représentait « un engagement pour la justice, la collaboration et l’action », soulignant que le travail humanitaire est porteur de défis constants, exigeant « résilience et patience ». Elle a exprimé sa confiance dans la capacité des diplômés à relever ces défis, quel que soit le domaine qu’ils choisiront, que ce soit « la politique, la recherche ou le plaidoyer ». Elle a ajouté que leur engagement et leur compassion seraient « la différence dont ce pays a besoin », se déclarant convaincue de leur préparation à assumer cette responsabilité.

S’adressant à l’assistance en ligne, Mme Dorothé Lintner a rappelé que c’était « un grand honneur et un grand plaisir » d’assister à cette première remise de diplôme, même à distance. Elle a insisté sur la richesse de cette première coopération entre Bioforce et l’USJ, exprimant l’espoir qu’elle ait été « enrichissante, utile et impactante » pour le parcours professionnel des participants. Elle a tenu à saluer leur détermination à apprendre, « malgré le contexte très difficile » et leur persévérance à mener à bien tous leurs engagements. « J’ai vu les résultats, j’ai vu les projets que vous avez mis en place, et je voudrais vraiment féliciter la réussite », a-t-elle déclaré, rappelant que « l’engagement est absolument la clé » pour contribuer durablement aux organisations et aux communautés.

De son côté, M. Elias Abi Aad a exprimé « une grande joie » de prendre la parole au nom du gouvernement de la Principauté de Monaco, aux côtés de ses partenaires de l’USJ et de Bioforce. Il a rappelé que Monaco est « un pays très engagé en faveur de la paix et du développement inclusif et durable », notamment en Méditerranée, où « 30% de ses moyens annuels sont consacrés à l’accès à l’emploi, la sécurité alimentaire, la santé et aujourd’hui l’éducation ». Il a souligné que le Liban est « un pays partenaire prioritaire depuis près de vingt ans », et que la coopération monégasque s’efforce d’appuyer les priorités nationales en portant « une attention particulière aux populations vulnérables ».

Revenant sur les cinq dernières années marquées par de nombreux défis, il a rappelé que « l’appui de la principauté s’est renforcé afin de répondre aux différents défis qu’ils ont fait souvent ici ». Il a salué la naissance de ce « projet pilote et stratégique » de diplôme universitaire et s’est réjoui de voir déjà « le premier groupe de diplômés ». Il a adressé à ces derniers ses vœux les plus sincères, espérant que ce parcours « sera pour vous un tremplin vers un emploi au service des autres ».

Dans son allocution, le Pr Salim Daccache s.j. a exprimé « une immense joie » de se réunir pour célébrer le succès de ce diplôme universitaire, un programme qui « incarne la mission sociale de l’USJ » et s’inscrit dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire de l’institution. Il a rappelé que ce diplôme avait vu le jour « en réponse aux défis urgents et complexes que traverse le Liban », et que l’USJ avait choisi « de répondre, de persévérer et de transformer les défis en opportunités ». Il a précisé que l’objectif était d’« équiper les acteurs humanitaires avec les outils nécessaires pour répondre efficacement, éthiquement et professionnellement ». Pour lui, la création de ce diplôme « était un rêve » qui est devenu « un vrai programme ».

Le Recteur a insisté sur la valeur des « pratiques humanitaires ancrées dans une économie solide et des fondations pratiques », qui bénéficieront sans aucun doute aux institutions et aux communautés vulnérables. Il a tenu à souligner la contribution essentielle de l’ELFS, qu’il a qualifiée de « pilier d’excellence et d’engagement » ayant apporté « profondeur et signification à cette initiative » grâce à sa connaissance de la réalité sociale du Liban et son attachement aux valeurs de solidarité et de justice. Il a également salué « l’alliance remarquable entre les trois institutions », l’USJ, la Direction de la Coopération Internationale de Monaco et Bioforce, dont la collaboration a permis de produire « non seulement un programme académique, mais aussi un symbole de responsabilité et d’espoir ».

Enfin, s’adressant directement aux étudiants, il les a félicités pour leur « remarquable résilience et leur engagement », soulignant qu’ils avaient poursuivi leurs études malgré des conditions particulièrement difficiles. « Votre dédicace à vos études et à vos valeurs humanitaires est vraiment remarquable », a-t-il déclaré, leur souhaitant « tout succès pour l’avenir ».

Après la remise des diplômes, les étudiants ont tenu à partager leur expérience, rappelant qu’ils avaient entamé ce parcours le 19 septembre « alors que la situation sécuritaire autour de nous était déjà difficile ». Ils ont expliqué que, rapidement, le contexte s’était encore aggravé, au point qu’ils avaient eu « l’étrange sensation de commencer un programme sur la crise, le conflit et la protection tout en les vivant en réalité ». Selon eux, cet environnement « a changé tout », car « ce n’était pas seulement une théorie », mais un apprentissage « en temps réel, basé sur l’urgence et l’émotion ».

Ils ont évoqué les difficultés à imaginer comment ces systèmes affectent les populations. Pourtant, ce qui a rendu cette expérience « encore plus puissante » fut le groupe qu’ils formaient : « Nous n’étions pas seulement des étudiants, nous étions des pratiquants », ont-ils souligné, rappelant que chacun apportait « un domaine différent, un secteur différent, une réalité différente ». Chaque semaine, ils prenaient le temps de partager ces réalités en classe, et ont insisté sur le fait qu’ils avaient autant appris de leurs enseignants « avec lesquels nous travaillerons dans le futur » que les uns des autres.

Ils ont reconnu qu’« il n’était pas facile d’étudier dans un temps d’incertitude », avec les notifications constantes sur leurs téléphones à chaque session. Mais ils ont affirmé avec émotion : « Nous pensons tous que cela nécessite un moment d'appréciation car ce n'était pas facile ».

Une réception a clôturé la cérémonie accompagnée d’une exposition des projets réalisés par les diplômés.

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