Le mardi 15 juillet 2025, le Campus des sciences et technologies (CST) de Mar Roukoz a résonné d’émotion et de fierté à l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes des étudiants de la Faculté d’ingénierie et d’architecture (FIA), de l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB), de l’École supérieure d’architecture de Beyrouth (ESAR), de l’Institut national des télécommunications et de l’informatique (INCI), de l’École supérieure d’ingénieurs agronomes méditerranéens (ESIAM) et de l’École supérieure d’ingénieurs agroalimentaires (ESIA), de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ).  

Cet événement s’est tenu en présence de nombreuses personnalités, dont l’invité d’honneur, Son Excellence Monsieur Joe Saddi, ministre de l’Énergie et de l’Eau et président du Haut Conseil de l’USJ, du Recteur, le Professeur Salim Daccache s.j., des Vice-recteurs, des Doyens, de représentants du corps professoral et des anciens.

La cérémonie a débuté par le mot de Mme Christine Omeira Wazen, Directrice du Service des publications et de la communication (SPCOM), qui a rappelé aux diplômés que l’USJ avait été le berceau de leur épanouissement intellectuel et personnel. Elle leur a exprimé une fierté particulière en cette année jubilaire, soulignant que « c’est ici que vous avez grandi, en savoir et en esprit. Et c’est d’ici que vous partez aujourd’hui, appelés à faire grandir le monde à votre tour, avec exigence, responsabilité et amour ».

Le Pr Salim Daccache s.j. a pris ensuite la parole, saluant un moment « profondément symbolique » qui unit la célébration des parcours individuels et le 150ᵉ anniversaire de l’Université. Il a évoqué avec émotion l’effort collectif ayant permis d’atteindre ce jour, malgré les crises successives. « Vous recevez vos diplômes au nom d’une université qui vous a transmis bien plus que des compétences : une mission, une exigence, une fidélité à la vérité et à la solidarité. » Il a insisté sur la conviction qui anime l’USJ de croire en la jeunesse libanaise comme porteuse d’espérance et de renouveau.

Le Recteur a aussi annoncé un projet ambitieux, celui de la création sur le Campus d’une Cité de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies, avec des laboratoires, des espaces collaboratifs, des incubateurs et un grand parking destiné à améliorer le quotidien des étudiants et chercheurs. Il a présenté ce chantier comme un symbole d’un « Liban qui ose construire, même dans la tourmente ».

Il s’est ensuite adressé aux diplômés de chaque discipline, invitant les ingénieurs à devenir des bâtisseurs de solutions durables, les architectes à « dessiner des horizons pour tous », les spécialistes de l’informatique à relier les humains « par la vérité, la sécurité et l’intelligence » et les agronomes de l'ESIA-ESIAM à soigner la terre, nourrir le peuple et sauver l'environnement. Enfin, il a exprimé l’espoir que la nouvelle école vétérinaire, en cours de création avec l’appui d’universités françaises, rejoigne bientôt le Campus de la Békaa.

Prenant la parole en sa qualité d’invité d’honneur, le ministre Joe Saddi a souligné la portée historique et l’exigence de ce moment. Selon lui, le diplôme remis aux lauréats est bien plus qu’un titre académique : il symbolise un engagement constant, une rigueur et un potentiel immense. Il a rappelé que la FIA formait depuis plus d’un siècle des générations qui « construisent, innovent, résistent et réparent ».

Dans un discours teinté d’humanisme et de lucidité, il a mis en garde contre les risques d’un progrès technologique dénué de conscience : « Ce n’est pas la technologie qui posera problème, c’est l’absence de conscience dans son utilisation. » Il a insisté sur le rôle majeur que les diplômés auront à jouer face à l’urgence climatique, la transition énergétique, la souveraineté numérique et la cybersécurité.

Encourageant ces jeunes à conjuguer ambition professionnelle et ancrage éthique, il les a exhortés à « oser innover sans renier vos principes, oser partir découvrir le monde mais aussi oser revenir pour contribuer à la renaissance du pays ».

Le Recteur a ensuite offert au ministre un tableau symbolique représentant l’USJ et le Liban, en hommage à cette fidélité commune aux valeurs de service et de solidarité.

M. Rabih Nassar, intervenant au nom de la Fédération des Associations des Anciens de l’USJ, a témoigné d’un attachement sincère à l’Université où il a étudié, puis installé son entreprise. Il a salué l’héritage des professeurs qui, malgré les années les plus sombres de la guerre, ont continué à transmettre savoir et espérance. « Chers diplômés, soyez fiers de votre parcours. Le Liban a besoin de vos compétences et de votre dévouement. » Il leur a recommandé de rester fidèles à leur vocation initiale, mettant en garde contre la tentation de délaisser leur formation pour d’autres secteurs, et les a invités à cultiver l’esprit d’ingéniosité propre à l’ingénieur et à l’architecte.

Prenant la parole au nom de ses camarades, M. Sergio Matta a exprimé avec humilité qu’aucune voix ne pouvait pleinement représenter la richesse et la diversité de leur promotion. Il a retracé les épreuves rencontrées par cette génération marquée par la pandémie, la crise économique, l’instabilité et la guerre. Malgré ces défis, il a célébré la résilience collective et le soutien indéfectible des enseignants, de l’administration et des familles.

S’adressant aux diplômés, il les a invités à « imaginer des solutions durables, éthiques et profondément humaines » face à l’essor de l’intelligence artificielle. Il a encouragé ses pairs à veiller à ce que le progrès technologique reste toujours au service de l’homme.

Enfin, il a remercié chaleureusement l’USJ « qui depuis 150 ans forme des générations de femmes et d’hommes prêts à agir et à servir », ainsi que tous ceux qui les ont accompagnés jusqu’à ce moment.

Avant la remise des diplômes, la cérémonie s’est poursuivie avec le serment des majors de licence et de master, puis la prononciation du serment doctoral d’intégrité scientifique par M. Elie Aouad, réaffirmant l’engagement de tous les diplômés à exercer leur futur métier avec rigueur, honnêteté et respect de l’éthique.

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