Le mercredi 23 juillet 2025, le Campus des sciences et technologies (CST) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) a vibré au rythme des applaudissements et de l’émotion de l’assistance, lors de la cérémonie de remise des diplômes aux étudiants de la Faculté de droit et des sciences politiques (FDSP), de l’Institut des sciences politiques (ISP), de la Faculté de gestion et de management (FGM) – Beyrouth et Campus régionaux – ainsi que de l’Institut de gestion des entreprises (IGE).
Cet événement s’est tenu en présence de nombreuses personnalités, dont l’invité d’honneur, M. Gilbert Ghostine, membre du Haut Conseil de l’USJ et président de Sandoz ; du Recteur, le Pr Salim Daccache s.j., des vice-recteurs, des doyens, ainsi que de représentants du corps professoral et des anciens.
La cérémonie a débuté par le chant émouvant de Mlle Elya Trad, étudiante à la FGM de Zahlé, puis Mme Christine Omeira Wazen, directrice du Service des publications et de la communication (SPCOM), a pris la parole en évoquant un moment « empreint d’émotion, de solennité et de fierté ». Elle a rappelé que cette cérémonie était la dernière de l’année du 150e anniversaire de l’USJ, une année historique, « tournée tout autant vers la mémoire que vers l’avenir ». S’adressant aux diplômés, elle a souligné que c’est à l’USJ qu’ils se sont construits intellectuellement et humainement, et que c’est à leur tour désormais de bâtir un monde meilleur, « avec rigueur, humanité et passion ».
Le Recteur a ensuite pris la parole pour mettre en lumière la mission fondamentale de l’Université qui forme depuis 150 ans « des hommes et des femmes compétents, libres et responsables ». Il a rappelé que le slogan de l’année jubilaire, Nos racines, notre avenir, ne constituait pas un simple hommage au passé, mais bien un appel à l’action.
Pour lui, ces racines sont incarnées par les valeurs jésuites : le sens du service, la foi dans l’intelligence, la dignité de la personne humaine, la recherche de la justice et du bien commun. Quant à l’avenir, ce sont les diplômés eux-mêmes. « Votre avenir, c’est de faire rayonner l’USJ dans un monde qui a soif de sens, d’intégrité et de dialogue », a-t-il déclaré.
En citant à la fois saint Ignace et Gibran Khalil Gibran, le Recteur a exhorté les jeunes à aimer leur travail, leur pays et la vérité. Il a conclu avec un appel vibrant à servir la société avec noblesse, intégrité et engagement : « Ce Liban de l’amour, de la beauté et des prophètes… vous avez le devoir de le faire exister pour les générations qui suivent. »
De son côté, M. Gilbert Ghostine a livré un discours inspiré, marqué par la sincérité de son parcours personnel. Il a souligné l’importance de cette transition que vivent les diplômés : celle du passage d’un monde balisé à la construction d’un destin propre.
Revenant sur sa propre jeunesse, lorsqu’il était élève au Collège Mont La Salle, il a confié avoir été profondément marqué par l’intervention de deux anciens élèves devenus dirigeants internationaux. Ce moment a été, pour lui, un déclic : « Je leur ai dit : un jour, ce sera moi là-haut. »
Plutôt que de livrer des recettes de réussite, M. Ghostine a préféré partager trois leçons de vie, forgées au fil de son parcours international. D’abord, il a encouragé les diplômés à ne pas chercher des postes, mais des défis. Ensuite, il leur a rappelé que leur histoire, avec ses épreuves et ses singularités, était leur force. Enfin, il a insisté sur l’importance de l’intégrité : « Il n’y a pas de bonne manière de faire une mauvaise chose. »
Revenant sur son engagement envers l’USJ, il a évoqué avec fierté le fonds de bourses fondé avec son épouse pour les étudiants de la FGM et de la Faculté des sciences économiques. Il a exhorté les diplômés à rester fidèles à leur Université : « Quand vous réussirez, n’oubliez pas ce que l’USJ a fait pour vous. Elle aura toujours besoin de vous. »
Le Recteur a remis à M. Ghostine un tableau représentant un cèdre et un olivier, symbole d’enracinement et de paix, scellant ainsi ce moment de reconnaissance et d’unité.
S.E. M. Abbas Halabi, nouveau président de la Fédération des Associations des Anciens de l’USJ, a ensuite pris la parole. Il a salué le courage et la détermination des diplômés, qui ont poursuivi leur formation malgré un contexte national difficile, marqué par les effondrements politiques et économiques.
Il a souligné que le diplôme qu’ils recevaient aujourd’hui ouvrait la porte d’un nouvel espace : celui de l’action, du réel et de l’appartenance durable à la communauté des anciens.
M. Halabi a rappelé que cette communauté s’engage à bâtir un réseau de solidarité et de dialogue au service de l’Université et de la société. Il a insisté : « Celui qui a été formé dans cette Université ne cherche pas la voie la plus simple, mais celle qui est la plus juste. »
Les représentantes des diplômés, Mlle Lynn Zahr (FDSP) et Mlle Lucine Raad (IGE), ont ensuite prononcé un discours à deux voix.
Pour Lynn Zahr, le diplôme n’est pas un simple papier, mais le symbole d’un choix : celui de rester au Liban, « non par aveuglement, mais par foi ». Elle a rappelé les conditions dans lesquelles leur formation s’est déroulée – entre pannes, tensions et incertitudes – et affirmé que malgré tout, ils ont persisté, convaincus que croire encore est déjà une forme de réponse.
Évoquant ses débuts à la FDSP, elle a cité une leçon marquante donnée par la professeure Marie-Claude Najm, qui leur avait demandé de déchirer un papier mentionnant leur confession : « Ce qui compte, ce sont vos compétences, vos idées, vos valeurs. Soyez ce que vous choisissez d’être. »
Lucine Raad a poursuivi en soulignant que l’adversité avait forgé leur résilience. Elle a décrit comment, à l’IGE et à la FGM, ils avaient été formés non seulement à la gestion, mais à l’adaptation, à la prise de risque et à l’innovation.
Elle a rendu hommage à leur directrice, la professeure Céline Saab, qui leur a transmis que « l’excellence n’est pas un sommet, mais une habitude à cultiver ».
Toutes deux ont conclu en remerciant leurs doyens et professeurs, et en réaffirmant leur attachement à l’USJ : « Nous portons désormais un nom : Anciens de l’USJ. À nous d’écrire la suite. »
Dans un moment solennel, M. Rey Nassif, étudiant de la FGM, a prononcé le serment de promotion, suivi du serment doctoral d’intégrité scientifique par M. Henri Yacoub, de la FDSP, rappelant l’attachement de l’USJ à l’éthique dans la vie professionnelle et académique. Enfin, le moment tant attendu est arrivé : la remise des diplômes. Tour à tour, les étudiants ont été appelés sur scène sous les applaudissements nourris de leurs proches, dans une atmosphère empreinte de fierté et d’émotion.
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