Le 11 septembre 2025, l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) a accueilli une délégation de la Fondation Mérieux conduite par son président, M. Alain Mérieux, et comprenant le Dr Robert Sebbag, membre du Conseil d’administration de la Fondation Mérieux, le Dr François Xavier Babin, directeur de développement, le Dr Josette Najjar-Pellet et M. Hervé Viccini ; ainsi qu’une délégation de l’Université catholique de Lyon (UCLy) composée du Recteur, le R.P. Grégory Woimbee, de Mme Emmanuelle Gormally, vice-rectrice chargée de l’enseignement, de la vie universitaire et de la vie étudiante, de M. Franck Violet, vice-recteur chargé du développement international et de l’Europe, et de M. Adrien Bertrand, chef de cabinet du Recteur.

La journée a été marquée par un riche programme de rencontres et de visites. Après une réunion bilatérale entre le recteur de l’USJ, le Pr Salim Daccache s.j., et le recteur de l’UCLy, le Pr Carla Eddé, vice-recteur aux relations internationales, a accompagné la délégation pour une visite à l’Hôtel-Dieu de France avec son directeur, et des réunions avec le doyen de la Faculté de gestion et de management, et les doyens des Facultés de médecine et de pharmacie, ainsi qu'avec le directeur de l’ETLAM, au Campus des sciences médicales.

Un moment fort de la journée fut la réunion tenue au Campus de l’innovation et du sport (CIS), en présence des deux délégations lyonnaises, des représentants de l’ambassade de France au Liban, du Recteur, des vice-recteurs, du secrétaire général, des doyens et des directeurs de l’USJ.

Le Pr Carla Eddé a ouvert la séance souhaitant la bienvenue aux délégations et en soulignant la valeur stratégique d’une telle rencontre.

Le Pr Salim Daccache s.j. a insisté sur la portée symbolique de cette double visite, affirmant que la présence du recteur de l’Université catholique de Lyon témoignait de l’importance et de la vitalité des relations universitaires qui s’inscrivent dans une histoire féconde de plus de 150 ans. Évoquant également la participation d’Alain Mérieux, il a souligné combien ce partenariat revêt une dimension stratégique et humanitaire, notamment depuis la création du Laboratoire Rodolphe Mérieux à l’USJ en 2011. Pour le Recteur, cette présence rappelle que l’Université ne vit pas en vase clos, mais qu’elle se nourrit de son environnement, de sa communauté et de sa société. Il a insisté sur la proximité de vision qui unit l’USJ et l’Université catholique de Lyon : deux institutions nées dans des contextes différents, mais portées par une même mission, « servir la vérité, former des consciences libres et responsables et inscrire l’action éducative dans l’histoire ».

Dans son allocution, le Pr Daccache a rappelé à quel point la mobilité étudiante constituait un levier majeur pour encourager le dialogue et l’enrichissement mutuel entre les peuples. Selon lui, chaque étudiant qui traverse la Méditerranée et découvre de nouveaux horizons devient un ambassadeur de l’amitié et de l’esprit qui anime l’enseignement catholique. Il a insisté sur la nécessité de redynamiser ces mobilités afin d’ouvrir des perspectives à la jeunesse. S’adressant directement à M. Franck Violet, il a rendu hommage à son engagement de longue date en tant que secrétaire général de la FUCE, la Fédération des Universités catholiques d’Europe et du Liban, affirmant que grâce à son travail acharné, les établissements catholiques se sont sentis soutenus et intégrés dans un réseau académique international porteur.

Le Recteur de l’USJ a également salué l’engagement exceptionnel d’Alain Mérieux, dont le soutien à l’USJ et au Liban à travers le Laboratoire Rodolphe Mérieux est, selon lui, « une bénédiction pour notre Université et pour notre pays ». Ce laboratoire, spécialisé dans l’étude et le diagnostic des maladies infectieuses, a rappelé Daccache, contribue à la surveillance épidémiologique au Liban et soutient des initiatives de santé publique ciblant particulièrement les populations les plus vulnérables. Pour le Pr Daccache, la présence de M. Mérieux incarne la continuité, la fidélité et l’expérience partagée, autant de valeurs essentielles pour construire un monde « plus juste et attentif à la vie humaine ».

Prenant à son tour la parole, le R.P. Grégory Woimbee a exprimé sa profonde joie d’être au Liban, un pays qu’il connaît bien et où il a déjà séjourné à plusieurs reprises. Il a expliqué que ce voyage trouvait son origine dans une conversation avec Alain Mérieux, qui avait suggéré le Liban comme destination prioritaire pour une visite internationale, soulignant l’importance d’être aux côtés du pays dans un contexte marqué par les défis. Il a confié que cette initiative s’était transformée en projet concret grâce à la volonté commune de renforcer les liens entre le monde universitaire et le monde socio-économique, au service d’un objectif partagé : transformer la société et y promouvoir davantage de justice sociale.

Le Recteur de l’UCLy a également évoqué son parcours personnel, rappelant avoir été formé dans des universités jésuites. Bien qu’il ne soit pas jésuite lui-même, il a expliqué combien cette formation avait façonné sa vision de l’éducation et de la place de l’université dans la société. S’inspirant de la tradition éducative jésuite, il a souligné l’importance de conjuguer enracinement et ouverture, héritage et innovation, mémoire et projet, tout en accordant une place centrale à la conscience et à la responsabilité. À ses yeux, ces valeurs expliquent en grande partie la résilience du Liban, pays qui, malgré les crises, continue de tenir debout grâce à son investissement constant dans l’éducation. Il a rappelé que les universités catholiques accueillent aujourd’hui près de six millions d’étudiants à travers le monde, et qu’il est essentiel de développer des synergies internationales pour répondre aux fractures croissantes de la planète. Concluant son intervention, il a exprimé son espoir de voir cette rencontre marquer « le début d’une nouvelle page dans la relation entre nos deux universités » et contribuer à promouvoir l’idéal éducatif que partagent Lyon et Beyrouth. »

Alain Mérieux a, pour sa part, exprimé son émotion et sa joie de revenir au Liban, pays auquel il est profondément attaché et où il a tissé au fil des ans des relations humaines et institutionnelles solides. Il a évoqué ses premières visites au Liban qui l’ont convaincu de l’importance d’un engagement durable. Il a rappelé que la collaboration avec l’USJ, initiée grâce à l’ancien recteur, feu le Pr René Chamussy s.j., avait permis la création du Laboratoire Rodolphe Mérieux au sein du CIS, voué à la lutte contre les maladies infectieuses selon une approche « sans frontières » et sans distinction entre les pays.

Le président de la Fondation Mérieux a souligné que son organisation, active dans dix-sept pays, reste guidée par deux priorités :  le Liban, où les espoirs sont permis, et Haïti, où le désespoir semble l’emporter. Il a rappelé que la Fondation Mérieux a déjà contribué à la formation de centaines de techniciens dans le monde entier et continue de répondre aux besoins spécifiques des pays dans son domaine d’expertise. « Ici, au Liban, je me sens chez moi », a-t-il confié, insistant sur les liens de fraternité qui unissent la France et le Liban et sur l’importance de poursuivre ce travail de solidarité internationale.

Mme Sabine Sciortino, conseillère d'action et de coopération culturelle et directrice de l'Institut français du Liban, a également pris la parole au nom de l’ambassade de France. Elle a exprimé sa joie de voir réunies à l’USJ, l’Université catholique de Lyon et la Fondation Mérieux, qualifiant leur venue commune de « beau symbole ». Elle a rappelé que l’USJ représente le partenaire académique historique et principal de la France au Liban, pour plusieurs raisons : son rôle dans la promotion de la francophonie, son excellence académique reconnue et sa mission sociale héritée de la tradition jésuite qui vise à offrir une éducation de qualité à tous, y compris aux étudiants issus de milieux modestes.

Mme Sciortino a aussi rendu hommage à la résilience de l’USJ qui a su surmonter des crises majeures, de l’explosion du port de Beyrouth à la crise économique persistante, en passant par les turbulences politiques et sécuritaires. Elle a salué la capacité de l’Université à garder le cap grâce au leadership du Pr Daccache et à l’engagement de ses enseignants et de son personnel. Elle a insisté sur l’importance de préserver le « capital humain » du Liban, seule véritable richesse du pays, et a souligné combien la présence des délégations lyonnaises illustrait la solidarité franco-libanaise au service de l’avenir.

Le Pr Salim Daccache a offert au recteur de l’Université catholique de Lyon et à M. Alain Mérieux l’ouvrage Patrimoine, Université Saint-Joseph de Beyrouth – 150 ans d’héritage et d’excellence, en signe de reconnaissance et de mémoire partagée. Des présents ont également été remis aux membres des différentes délégations, témoignant de l’amitié et de la gratitude de l’USJ pour cette visite riche en échanges et en promesses d’avenir. La rencontre s’est clôturée par un déjeuner à l’Atelier, le restaurant d'application de la formation hôtelière de l'Institut de gestion des entreprises de l’USJ. 


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