10e anniversaire de la Chaire « Fondation Diane » pour l’éducation à l’éco-citoyenneté et au développement durable

Jeudi 25 septembre 2025

 

 

La Chaire de « Fondation Diane » pour l’éducation à l’éco-citoyenneté et au développement durable CEEDD a célébré son 10e anniversaire, à  L’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), à l’Auditorium François S. Bassil du Campus de l’innovation et du sport (CIS)., L’événement, placé sous le signe de l’engagement académique et citoyen, a réuni des personnalités académiques, diplomatiques et institutionnelles autour de la conférence internationale « Sustainable Land Health for Human Wellbeing » délivrée par le Dr Mariam Akhtar Schuster, officier du programme intergouvernemental allemand et de l’intervention en ligne de M. Maroun Keyrouz, Directeur du World Economic Forum.

Étaient présents le Pr Nadine Riachi Haddad, secrétaire général de l’USJ représentant le Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’USJ, le Dr Diana Fadel, fondatrice et présidente de « Fondation Diane », le Pr Fadi el-Hage, Délégué du Recteur pour la formation continue, Directeur du Centre de formation professionnelle et Titulaire de la Chaire CEEDD ; de nombreux invités, parmi lesquels Mme Caroline Troth, première secrétaire de l’ambassade d’Allemagne et le P. Youssef Nasser, secrétaire général des écoles catholiques, Vice-recteurs, doyens, directeurs, partenaires, collègues et surtout étudiants, étaient également au rendez-vous.

La cérémonie a débuté par le mot de bienvenue de Hassan Younès, entrepreneur et professeur universitaire, qui a rappelé que la mission de la Fondation Diane met les étudiants au centre de ses actions. Pour lui, cette célébration n’est pas seulement un anniversaire symbolique : elle marque un jalon dans le cheminement du Liban vers un avenir plus durable. Effectivement, au fil des dix dernières années, la Chaire a été un lieu de savoir, de rencontres et d’initiatives qui ont nourri une génération de jeunes engagés. La conférence, a-t-il expliqué, avait pour but de réunir des voix diverses pour réfléchir à un Liban plus agréable à vivre.

Il a insisté sur l’urgence des enjeux environnementaux : pollution des rivières, crise énergétique, mauvaise gestion des ressources, mais aussi sur les opportunités qu’ils représentent si l’on s’oriente vers une économie verte. Celle-ci, a-t-il souligné, n’est pas une utopie : investir dans les énergies renouvelables, l’agriculture durable ou l’entrepreneuriat vert constitue des pistes concrètes qui créent à la fois prospérité et respect de l’environnement. Dans cette perspective, la Fondation Diane veut continuer à inspirer et à guider les jeunes en s’alignant sur les Objectifs de développement durable des Nations unies.

Le Pr Fadi el-Hage a ensuite rappelé le chemin parcouru depuis 2015, grâce à la vision de Dr Diana Fadel et au soutien du Recteur. S’il s’agit de célébrer, c’est aussi l’occasion de mesurer les défis à venir. Il a dressé un tableau clair : au niveau mondial, un million d’espèces menacées, des millions de personnes privées d’eau potable, des événements climatiques extrêmes se multipliant. Et au Liban, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 2,5 millions de tonnes de déchets solides par an dont à peine 8 % recyclés, plus de la moitié des ressources en eau polluées, des forêts décimées par les incendies et l’urbanisation. « Ces réalités touchent notre quotidien, notre santé et notre avenir », a-t-il insisté, rappelant que l’éducation reste le levier principal du changement.

Les gestes concrets – recyclage, panneaux solaires, plantations – ne suffisent pas sans une transformation plus profonde de notre rapport à l’environnement. Pour opérer un changement conceptuel et un nouveau rapport à l’environnement des interventions éducatives, une sensibilisation en profondeur et des activités extracurriculaires sont nécessaires, a ajouté le Pr El Hage. Depuis sa création, la Chaire a multiplié les initiatives : bourses de doctorat, formations sur les ODD, lancement de l’initiative USJ Green, dictées vertes, concours photo, campagnes de sensibilisation dans les villages, projets avec des écoles, sans oublier les programmes liés à l’égalité des genres et à l’autonomisation des femmes. Tout cela, a-t-il rappelé, n’aurait pas été possible sans les partenaires de la Fondation, des ONG et du monde diplomatique. Mais l’avenir reste chargé de défis et nécessite plus que jamais une collaboration entre science, politique et société civile.

Le Dr Diana Fadel a, pour sa part, livré un discours empreint de passion, de sincérité et de lucidité. Elle a dressé un tableau des obstacles structurels qui freinent le Liban : système politique fragmenté, lois discriminatoires, corruption et mauvaise gestion des ressources naturelles. C’est dans ce climat que la Fondation Diane a vu le jour en 2012, avec pour mission de promouvoir l’équilibre entre besoins humains, solidarité sociale et respect de l’environnement. Avec des mots très personnels, elle a évoqué un « cancer environnemental » qui ronge le pays : pollution de l’air et de l’eau, incendies, disparition de la végétation, montée des eaux.

« Nous ne devons pas nous habituer à vivre dans un environnement toxique », a-t-elle martelé, appelant à une véritable prise de conscience nationale. Pour elle, la création de la Chaire s’est imposée comme un outil puissant pour former, sensibiliser et pousser à l’action. Citant Robert Swan – « le plus grand danger pour notre planète est de croire que quelqu’un d’autre va la sauver » – et le président Macron – « il n’y a pas de planète B » –, elle a rappelé que la responsabilité repose sur chacun.

Au nom du Recteur, le Pr Nadine Riachi Haddad a transmis le message du Pr Salim Daccache, qui a replacé la Chaire dans une perspective plus large. Inspirée par la philosophie de Hans Jonas, elle repose sur une conviction : l’éducation est au cœur d’un avenir durable. En dix ans, elle a réussi à unir la recherche, le dialogue interdisciplinaire et l’action citoyenne, devenant une voix pionnière et reconnue. Elle a permis à de nombreux jeunes de prendre conscience de leur rôle et de s’engager pour « sauver la maison commune ». Le choix du thème de la conférence, Sustainable Land Health for Human Wellbeing, illustre cette vision : la santé de la Terre et celle de l’être humain sont indissociables. En conclusion, il a exprimé sa gratitude envers tous les contributeurs et les a invités à transformer cette étape en un nouvel élan, citant l’encyclique Laudato si’ du pape François : « tout est lié ».

La rencontre s’est poursuivie avec les interventions des conférenciers, le Dr Mariam Akhtar Schuster et le Dr Maroun Keyrouz, suivies d’un échange de questions-réponses, avant de se clôturer par un cocktail et un moment convivial de rencontre entre participants.

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