Aline Kamakian nous plonge dans la cuisine de sa maison d’enfance où, petite fille, elle faisait semblant de cuisiner avec son père. Sa mère était celle qui préparait tous les plats mais son père rêvait d’ouvrir un restaurant arménien. Il est malheureusement décédé avant de pouvoir le réaliser. Son rêve n’est pas mort avec lui, Aline en a hérité ! Pour que ce projet voit le jour, elle a dû s’émanciper en tant que femme, désobéir aux normes sociales qui dictent une vie de mariée puis de mère à toute femme. Elle a ouvert son restaurant et y cuisinait des plats arméniens qui représentent bien plus que de la nourriture : ils sont pour elle une histoire, une culture, une transmission, une voix, celle de tous les arméniens, celle qui raconte le génocide même si certains veulent la faire taire…

En 2020, elle réalise avec l’explosion du port le nombre de personnes auxquels le restaurant tient à cœur, le nombre de personnes qui se donnent corps et âmes à ce travail. Ses 29 employés sont hospitalisés, son restaurant est détruit. Elle ne laisse pas tomber, elle se reconstruit. Son rêve n’est pas mort avec la ville...