Le Département de philosophie de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Ramez G. Chagoury (FLSH) organise une rencontre virtuelle avec Romain Debluë, docteur en philosophie de l’université Sorbonne-Paris IV.
Cette rencontre virtuelle intitulée "Poeta theologus : poésie, philosophie et théologie à la fin du Moyen Âge", aura lieu le samedi 8 novembre 2025, de 10h00 à 10h45 heure de Paris (de 11h00 à 11h45 heure de Beyrouth).
À propos de la rencontre
« La poésie ne contredit nullement la théologie. J’irais presque jusqu’à dire que la poésie est une théologie qui vient de Dieu. » Ces mots de Pétrarque, dans la dixième de ses Lettres familières, sont-ils, au XIVe siècle, la marque d’une rupture ou bien au contraire l’épanouissement explicite de la pensée d’un certain Moyen Âge ? Nous voudrions montrer que la deuxième hypothèse paraît être la bonne, et qu’une tradition florissante qui traverse les XIIe et XIIIe siècles, prépare cette expression célèbre des noces de la spéculation théologique avec la poésie. Ainsi, le poète Albertino Mussato pouvait-il écrire, dans la quatrième de ses Lettres versifiées : « Ils sont privés de raison, ceux qui ont de la haine envers la poésie / qui fut autrefois l’autre Philosophie ». Notre intervention n’aura pas l’ambition de retracer, de cette tradition, une généalogie complète ; mais simplement d’indiquer quelques jalons, entre le siècle de saint Bernard et celui de Pétrarque, permettant de mettre en lumière quelques éléments essentiels pour la compréhension de nombreux auteurs médiévaux dont la pensée non pas ignore mais – puisqu’il y eut débats ! – exclut très consciemment et très résolument toute séparation (ce qui ne signifie pas : toute distinction) entre la spéculation philosophique et théologique, et l’activité poétique. Mais alors, quelle place pour « l’inspiration » en théologie et en philosophie ? Et inversement, quel type de pensée s’énonce poétiquement ? D’un mot, c’est donc de l’unité profonde de la parole humaine qu’il en va, et de l’identité avec soi du verbe, humain ou divin, à travers toutes ses manifestations.
Romain Debluë
Romain Debluë, né en 1992, est docteur en philosophie de l’université Sorbonne-Paris IV. Sa thèse portait sur la connaissance de l’être chez Thomas d’Aquin et Hegel. Outre divers articles dans plusieurs périodiques, il a publié un recueil de textes consacrés à la littérature, la philosophie et la musique (Les Métamorphoses de Protée, Via Romana, 2013), ainsi que deux romans (Les Solitudes profondes, Éditions de l’Aire, 2016 ; La Chasse au Cerf, Éditions de L’Aire, 2023), et une étude intitulée Hegel ou le Festin de Saturne (Beauchesne, 2019). Il a également assumé la responsabilité de l’édition des essais de Bernanos parue dans la collection « Bouquins » (Scandale de la vérité, Robert Laffont, 2019). Sa thèse, intitulée La révélation de l’être – Thomas d’Aquin par delà Hegel, paraîtra bientôt aux éditions Peeters.