Pr Roland Tomb : « Le rôle de l’UPT, c’est d’ouvrir des chemins et d’élargir des horizons»

Jeudi 23 octobre 2025

Organisateur(s)


 

 

Le Pr Roland Tomb est l’invité de La Quinzaine. À travers sa vision de l’Université pour Tous (UPT), il met en avant un projet ouvert sur la société, qui fait du savoir un lien entre les générations et un vecteur de culture, d’inclusion et de vivre-ensemble

 

Quelle est, selon vous, la mission principale de l’Université pour Tous au sein de l’USJ aujourd’hui ?

Tout est dans son nom :  l’Université Pour Tous est ouverte à toutes et à tous, sans exigence de diplôme, sans prérequis ; elle s’adresse à tous les âges, à des gens venus de tous les horizons. Sa mission principale, au sein de l’USJ, est de constituer un véritable hub culturel où toutes les institutions de l’USJ pourraient se retrouver, à travers leurs enseignants et leurs étudiants, et brasser entre elles des disciplines très diverses ou très éloignées.       

Comment envisagez-vous de développer l’UPT dans les prochaines années pour répondre aux besoins d’un public toujours plus diversifié ?

Mon ambition est de sortir du cloisonnement social, d’ouvrir l’UPT à des secteurs de la société qui n’en avaient pas entendu parler, d’attirer beaucoup plus de jeunes, notamment à travers les optionnelles ouvertes que nous offrons aux étudiants de l’USJ.  Déjà, nous avons accueilli quelques dizaines d’étudiants de l’Université libanaise dans les disciplines historiques, archéologique, et épigraphiques.

L’UPT se distingue par son approche inclusive, notamment envers les personnes à besoins spécifiques. Quels projets comptez-vous renforcer ou initier dans ce domaine ?

L’approche proprement inclusive constitue une branche distincte de notre activité, puisqu’elle accueille, pour une formation diplômant qui dure deux ans, des jeunes à besoins très spécifiques qui ne bénéficieraient pas autrement d’une place à l’université. Le but n’est pas seulement de leur délivrer un diplôme, mais de compléter leur formation de façon à les intégrer dans le marché du travail. C’est pourquoi nous avons signé des conventions de stage avec plusieurs sociétés qui finissent par embaucher ces jeunes : c’est là l’un des signes d’une inclusion réussie.

Quels types de programmes ou de thématiques souhaiteriez-vous introduire ou élargir afin d’enrichir l’offre éducative ?

Nous avons déjà introduit beaucoup de thématiques nouvelles et nous avons réanimé, dans un cadre renouvelé, les ateliers artistiques qui avait été abandonnés ces dernières années. Par ailleurs, notre offre a été étoffée par les collaborations que nous avons instituées avec l’Institut français du Proche-Orient, l’École pratique des hautes études et bientôt avec le Collège de France. Il s’agit non seulement de proposer une offre diversifiée, mais de viser l’excellence, avec des enseignants connus et reconnus dans leurs disciplines respectives.

 

Quelle place accordez-vous à la dimension citoyenne et culturelle dans les activités de l’UPT ? 

Par son caractère unique, l’UPT, se place au service de la société et du pays. Quant à la « dimension culturelle », il ne s’agit pas d’une dimension, mais d’une immersion totale dans un bain culturel où chacune et chacun pourront retrouver la voie d’un accomplissement personnel. Notre mission consiste à ouvrir des chemins et élargir des horizons.

Comment évaluez-vous l’impact des cours et ateliers de l’UPT sur la communauté ? Disposez-vous d’indicateurs ou de retours spécifiques ?

Nous ne disposons pas à proprement parler d’indicateurs spécifique en dehors du fait que le bouche-à-oreille fonctionne merveilleusement, puisque nous avons triplé le nombre de nos auditeurs par rapport à l’année dernière et que beaucoup de personnes s’inscrivent en ligne, notamment celles qui se trouvent à l’étranger.

En tant qu’ancien doyen de la Faculté de médecine, comment pensez-vous que votre expérience académique et scientifique pourra inspirer et enrichir votre nouvelle mission à l’UPT ?

En tant que doyen, pendant 12 an, de la Faculté de médecine, j’ai tenté de développer, autant que faire se peut, l’offre culturelle à la Faculté et j’en ai retiré une expérience très enrichissante, quant à la façon d’approcher ces jeunes étudiantes et étudiants qui ne s’attendaient pas a priori à faire autre chose que de la médecine au sens strict. Mais l’UPT est un monde radicalement différent de la Faculté de médecine, dans la mesure où il brasse des populations fort différentes et dont les seuls points communs sont la soif de culture et l’enthousiasme à suivre des formations innovantes.



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