Le Vice-rectorat à la recherche (VRR) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) a organisé, les 30 et 31 octobre 2025, les premières Journées des doctorants, en collaboration avec les écoles doctorales de l’Université. L’événement, tenu à l’Auditorium François S. Bassil du Campus de l’innovation et du sport, a réuni doctorants, encadrants, chercheurs et enseignants autour d’un objectif commun : célébrer la recherche, encourager le dialogue interdisciplinaire et valoriser les jeunes chercheurs.
Dans son mot d’accueil, la maîtresse de cérémonie, le Dr Régina Geitani Dib, a évoqué son propre parcours de doctorante, en rappelant l’émotion ressentie à l’époque — ce mélange « d’excitation, de peur et de fierté » — et souligné combien ces Journées sont une occasion unique « de créer des passerelles entre la théorie et l’action ». Elle a insisté sur la vocation de l’USJ à produire « une science utile au service de la société », en valorisant la recherche et en favorisant la commercialisation des résultats scientifiques pour que les travaux menés dans les laboratoires « trouvent place dans la société, dans les entreprises et dans les politiques publiques ».
Le Pr Richard Maroun, Vice-recteur à la recherche, a ensuite pris la parole pour souligner la portée de cette première édition, qu’il a décrite comme « une étape importante dans la vie scientifique de notre Université ». Ces Journées, a-t-il expliqué, sont conçues comme « un espace de valorisation, de dialogue interdisciplinaire et de rencontres humaines et intellectuelles entre chercheurs en formation, encadrants et membres de la communauté scientifique ».
Il a tenu à rendre un hommage appuyé au Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’USJ, saluant « la sagesse, la vision et la résilience exemplaires » dont il a fait preuve durant ses treize années à la tête de l’USJ. Grâce à son leadership, a-t-il rappelé, « l’Université n’a pas seulement tenu bon face aux crises, elle a su se renouveler, se développer et innover ».
Le Pr Maroun a ensuite mis en lumière la vitalité du corps doctoral de l’USJ, qui compte désormais 555 doctorants, un chiffre « à la fois indicateur de vitalité et source de fierté ». Ces jeunes chercheurs, venus de tous les domaines — sciences et technologies, santé, droit et sciences politiques, sciences humaines, économie et gestion — incarnent, selon lui, une ambition commune : « penser autrement, explorer le réel avec rigueur et ouverture, et contribuer à un avenir meilleur pour le Liban et pour le monde ».
Il a également annoncé une avancée majeure : la nouvelle édition du Code de l’enseignant et du chercheur qui reconnaît désormais pleinement le statut du doctorant comme acteur essentiel de la recherche. L’introduction du contrat doctoral, a-t-il précisé, marque une étape importante dans la professionnalisation du doctorat à l’USJ. Désormais, le doctorant « est reconnu comme un chercheur en formation lié à l’Université par un contrat spécifique » et bénéficie d’une rémunération mensuelle valorisant son apport scientifique.
Cette mesure traduit, selon lui, la volonté de l’Université d’« assurer de meilleures conditions de recherche et de vie aux doctorants » et de reconnaître la thèse comme « un métier exigeant et noble, au service de la science et de la société ». Le vice-recteur à la recherche a ajouté que ces Journées s’inscrivaient pleinement dans cette dynamique de reconnaissance et visaient à offrir aux doctorants un cadre d’échange, d’ouverture et d’apprentissage.
Abordant le thème de l’éthique, il a rappelé que cette dimension est « le cœur battant de la recherche », garantissant la confiance de la société envers les chercheurs. Il a annoncé qu’un atelier sur l’éthique de la recherche serait proposé à tous les doctorants, réaffirmant que « la formation à l’éthique fait partie intégrante du parcours doctoral, au même titre que la méthodologie ou la pratique scientifique ».
Le VRR, a-t-il conclu, poursuit un objectif clair : « renforcer la visibilité, la qualité et l’impact de la recherche » à travers la valorisation du doctorat, les collaborations interdisciplinaires et internationales, la publication scientifique et le transfert de technologie. Ces Journées « traduisent la conviction que la recherche est un acte collectif, une œuvre partagée entre générations et disciplines ».
Prenant à son tour la parole, le Pr Salim Daccache s.j. a salué cet événement qu’il a qualifié de « moment important dans la mission scientifique de l’Université ». Il a retracé le développement des écoles doctorales de l’USJ, passées de deux en 2012 à cinq aujourd’hui, couvrant désormais l’ensemble des disciplines enseignées à l’USJ.
S’adressant directement aux doctorants, le Recteur a exprimé « une affection particulière » pour ceux qu’il considère non plus comme de simples étudiants, mais comme « des chercheurs à part entière, engagés dans un travail de créativité, d’analyse et de réflexion critique ». Leur présence, a-t-il ajouté, témoigne du dynamisme de la recherche à l’USJ, nourrie « par leur énergie, leur passion et leur foi dans le savoir ».
Le Recteur a également insisté sur la responsabilité du chercheur, rappelant que la recherche « ne se réduit pas à la quantité de publications », mais repose avant tout sur « la qualité, la profondeur et la pertinence du travail scientifique ». La recherche, a-t-il poursuivi, « vise à produire non seulement du savoir, mais du sens », un savoir « qui éclaire la société, qui contribue à la justice et à la dignité humaine ».
Pour lui, l’ambition de l’USJ est d’unir « quantité et qualité », car « la valeur d’une université ne se mesure pas seulement au nombre de ses productions, mais à leur capacité à transformer le réel et à élever la pensée ». Ces Journées doctorales, a-t-il conclu, symbolisent « la vitalité d’une université en mouvement, rassemblée autour d’un même idéal : la recherche au service de l’homme et de la société ». Il a enfin rappelé que la recherche est avant tout « un acte d’espérance », une foi dans la jeunesse, dans le Liban, et dans « la puissance du savoir à transformer notre monde ».
La séance inaugurale a également été marquée par un hommage aux chercheurs de l’USJ classés parmi les 2 % des meilleurs scientifiques au monde, selon le classement annuel de l’Université de Stanford et de Elsevier : le Pr Walid Ammar (Institut supérieur de santé publique), la Pr associée Amal Dabbous Soubra (Faculté de gestion et de management), le Pr Louis Hardane, le Pr Nadim Baba et le Pr Ghassan Yared (Faculté de médecine dentaire) et le Pr Hadi Kanaan (Faculté d’Ingénierie et d’Architecteur- ESIB)
Rendant hommage à ces chercheurs, le Pr Maroun a salué « leur parcours exemplaire et leur contribution au rayonnement académique de l’USJ ». Cette distinction, a-t-il souligné, honore à la fois « leurs réalisations individuelles et l’ensemble de la communauté scientifique de l’Université ».
Enfin, une conférence plénière intitulée « Rebuilding Trust, Reigniting Growth: Economic Pact for Lebanon Through Reconciliation and Privatization », présentée par le Pr associé George Andréa (Faculté des sciences économiques) et modérée par le Pr Joseph Gemayel, Doyen honoraire de la même Faculté, est venue clore la séance inaugurale.
La séance de clôture a eu lieu le 31 octobre à la fin des Journées, le Pr Daccache, le Pr Maroun et les Directeurs des Écoles Doctorales ont distribué les prix des meilleures présentations orales et posters présentés par les doctorants des cinq Écoles Doctorales.
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