Mot du professeur Salim Daccache s.j.

A l'occasion de la réunion des partenaires du CEUZB
Samedi 22 juin 2013
18h00
Campus de Zahlé et de la Békaa

1. Je tiens à vous souhaiter à mon tour la bienvenue, au risque d’une répétition, à cette rencontre des partenaires du Centre d’études universitaires de la Békaa de l’Université Saint-Joseph. La bienvenue est une porte d’entrée pour vous dire notre reconnaissance à vous partenaires et hôtes, celle du recteur, de l’Université et de sa direction, des doyens et des directeurs, des enseignants de son Centre de cette région si chère à notre cœur, celle des étudiants qui sont notre raison d’être, et encore celle de la directeur du centre, Monsieur Jean Mourad. Je vous dis notre reconnaissance pour trois gestes que vous manifestez, chers partenaires, et que nous apprécions : en premier lieu votre confiance en l’Université Saint-Joseph, dans ses programmes et dans ses diplômes qui viennent qualifier le parcours d’un étudiant, en deuxième temps, votre affection que nous ressentons pour ce Centre et au-delà pour l’Université et qui m’est communiquée par vos remarques et vos conseils et en troisième temps les messages d’encouragement que je n’ai cessé de recevoir depuis le début de mon mandat pour que le Centre de la Békaa continue à s’acquitter de sa mission sinon à renforcer cette mission et que l’Université prenne les initiatives pour élargir ses programmes et son audience. Vous nous dites qu’une éducation qui vise l’excellence est toujours désirée plus que d’autres types d’éducation ; tenant compte de cela, nous espérons les années à venir répondre à votre souci et désir pour que l’USJ continue à être présente et mieux enracinée dans ces terres de la Békaa au service de son développement et son unité. Normalement, durant cette manifestation annuelle de l’USJ dans la Békaa, les vice-recteurs chacun dans son domaine faisaient une présentation de l’Université, ses formations et ses nouveautés. Cette année je me retrouve seul devant vous et je serai la vedette de la parole, Monsieur le Directeur ayant pensé que le nouveau recteur pouvait dominer tous les sujets et apporter de bonnes nouvelles pour l’avenir du centre. C’est ainsi que dans ce mot j’aborderai les points suivants : Le rôle du CEUZB dans le développement de la région, les grandes nouveautés de l’USJ et le message que veut transmettre l’USJ au niveau libanais.

2. chers Amis, Messieurs les vice-recteurs et les doyens, Révérend père Aziz Hallak, président du Conseil du Centre, Monsieur le directeur, Madame Maya Kharrat directrice des deux écoles d’ingénierie de l’agriculture, j’ai bien dit que notre éducation vise l’excellence c’est à dire cherche à former des personnes compétentes professionnellement, fortes et bien armées moralement, engagées au service d’une belle cité et d’une grande région si chère à notre cœur. Les poètes ont nommé Zahlé « la fiancée de la Békaa », sinon « son épouse » (3aroussat al Bika3) et les historiens ont donné à la plaine de la Békaa le nom du « réservoir en blé de l’Empire romain». Comment l’Université Saint-Joseph peut-elle penser sa présence au Liban sans qu’elle ne continue à être au service d’une bien aimée épouse qui a tant donné à notre pays, des poètes et des hommes de lettres, des hommes de science et de foi, et d’une « plaine nourricière » jusqu’à nos jours célèbre par ses vignobles et ses alcools, ses arbres fruitiers et son histoire qui fait en partie la gloire de notre pays, des ressources humaines ? C’est un fait que l’Université s’est installée à Zahlé en 1977 il y a exactement 37 ans afin d’être au service de la formation de la jeunesse et du développement de la communauté si variée de la ville et de la plaine. A ce moment elle était bien seule l’USJ dans la Békaa, bravant la guerre et ses méfaits, n’hésitant pas à donner le meilleur d’elle-même pour assurer la formation de ses étudiants ? Il est vrai que les temps ont changé puisque pour certaines formations le Centre subit la concurrence d’autres diplomations universitaires et les facilités assurées de tous genres. Pourtant est-ce une raison suffisante pour abdiquer et se retirer de la scène et dire aux étudiants désireux de poursuivre leurs études de nous rejoindre à Beyrouth, ce que font certains pour des formations à concours ou d’autres qui n’existent pas au Centre ? Il est évident que les contraintes pour continuer sont multiples comme le test de français, l’éloignement de la ville, les scolarités à payer. Je sais par ailleurs que vous êtes nombreux à demander de nouvelles formations à Zahlé. Toutefois nous ne voulons pas ici à Zahlé aller à l’aventure, mais avec vous nous voulons faire les choix qui s’imposent, sachant qu’une réflexion de fond est engagée au niveau de l’Université afin de mieux réfléchir l’engagement e l’Université dans les régions, au Nord, au Sud et évidemment dans la Békaa. Récemment des contacts ont été pris avec nous afin de reprendre la formation d’infirmières, d’installer des masters professionnels dont la région a besoin en gestion et en économie et ressources humaines ; nous serons à votre écoute pour faire les bons choix, sachant que certains mettent en cause l’emplacement de l’Université en dehors de Zahlé, ce qui compromet les déplacements et de ce fait l’inscription à l’USJ.

3. Mais malgré les difficultés, nous avons continué à assurer la licence en gestion et management, l’une des formations les plus recherchées à l’USJ et le diplôme le plus reconnue par les entreprises libanaises car il prépare des dirigeants en gestion, en comptabilité et en ressources humaines. Je salue à cet effet les anciens diplômés de gestion de l’USJ qui occupent à Zahlé et dans la Békaa des positions importantes de direction et de moralité et qui sont les dignes témoins et ambassadeurs de l’USJ. Qu’il me soit permis de dire ma reconnaissance à toutes les entreprises, les industries, les institutions commerciales et les établissements sociaux qui donnent leur préférence aux diplômés de l’USJ pour l’embauche et n’hésitent point à devenir des terrains de stage pour eux. Cette relation n'est point marginale mais dans notre regard, il s’agit d’un partenariat que nous voulons conserver et promouvoir. De même, j’adresse mes remerciements aux directrices et aux directeurs des établissements scolaires de l’ensemble de la région pour leur excellente collaboration en matière du test de français dont il faut qu’on en parle avec vous et en matière d’orientation vers les facultés de l’USJ. En plus de cette licence, une autre formation à licence a été introduite l’année passée et qui est prometteuse : la licence en publicité et ventes qui forme des acteurs de la vie économique et financière, mobiles et efficaces, dont les entreprises et les industries ne peuvent se passer aujourd’hui. Je n’ai pas besoin de présenter les spécialisations en ingénierie agricole à l’ESIAM en industrie agroalimentaire à l’ESIA, mais je voudrai lancer un appel concernant ces spécialisations qui exprès ont été placées dans la Békaa dans le domaine de Tanaïl : cette formation est destinée avant tout pour la Békaa, pour les jeunes de cette région, et nous sommes assez déçus qu’elles ne trouvent pas suffisamment d’adeptes qui se forment à l’ingénierie agricole en vue de développer cette région. J’ai été bien satisfait l’autre jour lors d’une visite que j’ai faite à la Faculté de voir des jeunes ingénieurs bien heureux dans leur engagement professionnel, car il y actuellement à faire dans ce domaine. Sachez que l’Université donne la priorité pour aider ceux et celles qui veulent s’engager dans ces formations agricoles par des bourses d’études. Je voudrai que vous soyez porteurs de ce message aux jeunes de vos écoles et de la société de Zahlé et de la Békaa. Qu’ils sachent que sur les 4 millions de Libanais, il y a 2 millions qui vivent de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire, le travail de qualité ne manque pas donc, ni ici, ni dans le monde. En termes d’octroi de bourses sociales, il m’est un devoir d’annoncer que déjà 3200 étudiants des 12 300 étudiants de notre Université profitent annuellement de bourses sociales ou de prêts octroyés par le Service social et que cet octroi de bourses n’est point dans notre philosophie une réduction sur les scolarités ou sur des profits que nous pouvons réaliser, mais ce sont réellement des bourses que l’Université par une large action auprès de ses Amis et de ses Anciens obtiennent afin de financer le budget annuel qui dépasse les 10millions de dollars américains.

4. chers Amis, l’histoire du Centre de Zahlé et de la Békaa est à placer dans un cadre plus large, celui de l’histoire de l’Université Saint-Joseph fondée en 1875 pour des raisons multiples comme le service de l’éducation de la jeunesse qui n’avait point d’établissement d’enseignement supérieur, le service des valeurs chrétiennes et la formation des prêtres de l’Eglise catholique et le service de la culture française. Cette année, l’Université vit une année de mémoire et de célébrations d’anniversaire de fondation de la faculté de Médecine qui est à sa 130ème année (1883), le Droit (1913) et l’ingénierie (1913) dont nous fêtons les centenaires cette année. Cela nous rappelle une évidence que la formation supérieure d’excellence et sans but lucratif était le principal objectif dans la mesure où il fallait répondre aux besoins essentiels de la population : ainsi le médecin devait soigner les malades, le juriste défendre principalement dont les droits sont bafoués et l’ingénieur devait construire et structurer. Nous ne pouvons oublier que plusieurs générations d’Anciens de ces facultés, animés par un esprit humain et national, cherchant à développer l’esprit citoyen et de respect du bien public, musulmans et chrétiens, se sont déployées pour participer à la construction du Liban et de sa société que nous avons connus depuis 1920 jusqu’à nos jours. Je saisis ainsi l’occasion pour saluer les Anciens de l’USJ et plus particulièrement ceux de Zahlé et de la Békaa. En effet depuis sa fondation, l’USJ a contracté un mariage bien maronite avec les régions, spécialement avec la ville de Zahlé où les jésuites avaient placé l’une de leurs premières écoles à Mo3allaqa confiée depuis aux SSCC. Dans ce contexte, je salue aujourd’hui les centaines d’anciens de l’USJ de la ville de Zahlé et de la Békaa qui ont été les dignes témoins et ambassadeurs de leur Université, leur disant que leur Université est proche d’eux car ils sont des partenaires de notre mission et non point des spectateurs parfois indifférents. Nounous voulons leur dire que nous gardons le cap et nous renouvelons, à l’issue de ces centenaires, notre engagement à continuer l’œuvre de formation supérieure à la professionnalisation et aux compétences de qualité dont nos sociétés ont grandement besoin.

5. En célébrant ces trois centenaires, l’USJ vit l’expérience de rétrospection, non pas en regardant le passé comme un musée où différentes œuvres d’art inertes sont exposées mais en rendant vivant cette mémoire, nous voulons faire de ce retour au passé une expérience vitale pour nous aujourd’hui. Il ne s’agit pas de faire l’éloge de ce passé et de marquer notre fierté, mais d’en être reconnaissant en étant fidèles à l’esprit de cet important héritage. Au cours des décennies passées, ni la guerre ni la dure situation économique ne nous ont empêchés d’avancer et de se développer ; ceci nous sert de témoignage pour avancer et pour nous rappeler que notre Université est un espace résistant au service du développement du pays. En fait, notre Université a appris comment allier tradition et modernité ; cette perception lui a permis de se développer sans tomber dans le piège du changement tous azimuts ce qui peut déstabiliser inutilement, sinon pour le plaisir d’innover. C’est dans cet esprit que l’Université a évalué le Système de crédits européens transférables (ECTS) qu’elle a appliqué depuis 2003 dans toutes les disciplines et Facultés de l’USJ afin de mieux l’adapter aux exigences de la pédagogie universitaire active qui met désormais l’accent sur les compétences à acquérir en fin de parcours, sur le fait que l’étudiant soit au centre de l’éducation et qu’il se procure une autonomie dans ses études et dans ses travaux de recherche et enfin sur le sens donné aux études par l’acquisition des compétences, du savoir-faire et du savoir-agir. C’est ainsi que nos programmes sont en train d’être réétudiés en fonction de ces données afin de les adapter au processus de Bologne. Je vous dispense de citer la liste des formations et des diplômes mais je m’arrêterai sur quelques-uns importants par leur signification stratégique. Ainsi l’USJ a lancé au début de l’année 2012-13 le Master en sécurité routière dans le cadre d’une collaboration avec la Fondation Renault. Ce Master, fort de ses objectifs, répond à des besoins qui s’étendent du Liban aux pays arabes, ce qui a encouragé plusieurs étudiants à l’entamer étant dotés de bourses universitaires provenant de la Fondation Renault. L’USJ veut rendre un service loyal à la société et à la police pour que la sécurité routière soit renforcée et que les accidents tragiques diminuent. Dans la tradition propre à l’USJ et partant du rôle du Liban dans le domaine de la francophonie et du plurilinguisme, une Faculté de langues a été lancée cette année. Cette Faculté offre plusieurs langues à apprendre mais cherche surtout à offrir des formations complètes comme la Licence, le Master et le Doctorat en langue espagnole ; l’italien doit être prochainement introduit. A la Faculté d’ingénierie, sera lancé en septembre prochain un Master « oil and gaz » alliant les technologies de la production et les techniques de distribution. La société géante de pétrole « Total » apportera un appui à ce Master ainsi que l’IFP. La langue adoptée pour ce cursus est l’anglais. L’Orient-le-Jour dans son article sur a qualifié cet événement d’un partenariat entre deux géants. En dernier lieu conjointement avec l’Association des banques, il a été fondé au Campus des sciences sociales à Huvelin, l’Institut supérieur d’études bancaires. Il sera opérationnel en octobre 2013 et ses licence et master seront donnés en deux filières : l’arabe et le français et l’arabe et l’anglais.

6. Pour terminer cet exposé, il convient de souligner à l’occasion de la célébration de ces centenaires de l’USJ que notre Université sera toujours, comme elle l’a toujours été au service de l’excellence de l’éducation et de la recherche, le Liban du pluralisme et de l’unité de son peuple, le Liban des libertés fondamentales. Malheureusement aujourd’hui c’est le chacun pour soi, le repli sur le confessionnel, la peur de l’autre et attiser cette peur de l’autre, les guerres entre les confessions, la disparition latente de l’Etat au profit des intérêts particuliers, le gaspillage de nos richesses et la corruption généralisée qui prend l’habit de la défense des droits communautaires, tout cela met en question la pertinence d’un discours sur l’éducation à la citoyenneté et au respect du vrai pluralisme communautaire. Il n’y a jamais eu autant de manipulation de la religion et de la communauté par la politique, ce qui risque de mettre le feu aux poudres et mener la nation à sa perte.

7. Pourtant, c’est aujourd’hui, au cœur même de cette grande crise qui menace notre identité libanaise et arabe, qu’il faudra relever le défi s’il l’on veut sauver les nations, leurs idées fondatrices et le vivre-ensemble des peuples et des individus. Dans ce contexte, je m’arrête à grands traits sur notre histoire ancienne et récente de l’USJ afin d’en dégager quelques constats. Déjà le fait qu’à Beyrouth, nos campus social, médical, littéraire, de l’innovation et le rectorat lui-même soient situés au centre même de la ville et sur la route de Damas est plus que significatif. L’USJ est et a été une institution dont l’une de ses missions est d’unir et de mettre les gens en relation et en dialogue au cœur de la capitale et de la ville. Ce n’est qu’à contrecœur que durant la guerre étrangère sur le sol du Liban certaines de nos facultés comme les médicales ont été contraintes de quitter leurs locaux car leur campus centenaire fut complétement détruit et plusieurs fois reconstruit. Plusieurs pères jésuites et des laïcs engagés dans l’Université ont dû payer le prix du sang et sont tombés martyrs à Beyrouth pour que la mission d’union et d’excellence continue contre vents et marées. Hier la route de Damas n’était que désolation, aujourd’hui et comme je viens de le souligner quatre des cinq campus de l’USJ sont situés sur cette route, dont un nouveau campus celui de l’Innovation et des Sports qui vient de naître, espérant que prochainement un nouveau et cinquième campus qui verra le jour en face du Musée national, ce qui a mené l’un des amis de l’Université à me dire ; il faudra débaptiser la route de Damas et la nommer la route de l’USJ, la route de l’Excellence et de l’Unité. Dans ce contexte je voudrai attirer l’attention sur l’excellent travail qu’entreprend l’ISSR qui a lancé en arabe deux formations à Beyrouth, au Nord et Okaïbé au Kesrouan, l’une qui s’intitule le diplôme credo ou2min ou bien les fondamentaux de la foi chrétienne et le diplôme de la pastorale de la santé qui vise à former des aumôniers pour les hôpitaux. De même, à l’IEIC, existe un diplôme de formation au dialogue islamo chrétien destiné spécialement aux enseignants, car ce dialogue et l’apprentissage à ce dialogue est nécessaire pour que notre Liban soit un message de pluralisme et de bonté. A la Faculté des sciences religieuses, un nouveau diplôme médias et religions a été lancé cette année afin de rendre l’image de la religion plus significative et attirante. Pourquoi ne pas délocaliser ces formations à Zahlé surtout que ces diplômes profitent de bourses qui peuvent être octroyés aux étudiants qui ne peuvent pas s’autofinancer et ainsi devenir des agents de transformation sociale et même politique ?

8. Messieurs Mesdames, tout récemment j’ai publié un travail de recherche intitulé : pluralisme, citoyenneté et vivre ensemble, le salut vient-il de l’école ? l’étude de projets éducatifs de réseaux scolaires chrétiens et musulmans. Dans cette étude je démontre que nous avons beaucoup de valeurs communes qui peuvent former nos jeunes au vivre ensemble. En fait, si l’école du Liban cherche à réaliser sa mission éducatrice en promouvant le respect du pluralisme et la citoyenneté, que dire alors du devoir de l’Université ou des Universités libanaises dont l’USJ, qui ne peuvent se proclamer Universités s’ils ne cherchent pas à transformer les valeurs citoyennes, humaines et intellectuelles en des objectifs éducatifs et des actions de la communauté universitaire et en premier lieu les étudiants. Déjà notre action dans ce domaine est multiple et nous sommes conscients qu’il faut la multiplier à l’avenir : à titre d’exemple, citons l’action citoyenne appelée le 7e jour qui fut lancée durant l’agression israélienne en 2006 et elle ne cesse de se développer grâce au volontariat des enseignants et des étudiants. Notre action pour Achrafieh blessée lors de l’attentat contre le général al Hasan où les étudiants se sont mobilisés pour organiser un grand concert pour collecter des fonds et hier un autre concert pour venir au secours d’un étudiant atteint d’une grave maladie, des cours d’appui scolaire à des enfants de l’école publique, ce sont des exemples qui montrent jusqu’à quel point nous sommes engagés dans la formation au lien social. Actuellement une formation optionnelle au dialogue islamo chrétien se fait aux étudiants volontaires à Saida, Beyrouth et Tripoli. Demain cette formation sera élargie à d’autres disciplines comme l’histoire du Liban, la connaissance des religions, l’éthique, l’éducation à la citoyenneté, la philosophie et la psychologie, feront l’objet d’un tronc commun important de telle manière qu’un étudiant qui suit la licence à l’USJ devra obligatoirement choisir l’un ou l’autre cours, car pour nous l’Université de par son nom devra donner à chaque étudiant une éducation globale et une ouverture à l’autre et non seulement une éducation qui se restreint à un parcours technique et professionnel de la matière.

9. Pour conclure chers Amis, je ne pensais pas consacrer autant de mots et phrases à ce sujet, mais pour nous et pour l’avenir de notre pays, il s’agit d’un sujet passionnant qui est la formation intellectuelle et morale de notre jeunesse. Telle est la leçon qui nous a été léguée par nos Anciens, surtout cette multitude de personnalités qui ont fait les trois facultés centenaires de l’USJ : l’éducation est votre capital, comme le Liban est votre capital. Si vous perdez l’une ou vous la rabaissez à un papier de diplôme et si vous n’en faites pas une formation, vous risquez de perdre l’autre, c’est à dire l’âme libanaise faite de respect de l’autre et volonté d’être excellent et de construire en commun la société d’aujourd’hui et de demain. C’est ensemble que nous continuons à relever le défi pour que vive l’Ecole du Liban, pour que vive notre Université et toute autre université consciente de la mission d’éduquer à l’excellence et pour que le Liban continue à être plus qu’un pays, un messager de respect mutuel, de paix, d’amour et de liberté.