Table ronde autour de l’ouvrage

Une table ronde s'est tenue autour de l’ouvrage « Cohabitation et conflits dans le Bilâd al-Châm à l'époque ottomane »
lundi 29 septembre 2014
17h
Bâtiment C, 5e étage, Salle Polyvalente - Campus des sciences humaines

Une table ronde s'est tenue le 29 septembre 2014, au Campus des sciences humaines, autour de l’ouvrage "Cohabitation et conflits dans le Bilâd al-Châm à l'époque ottomane - Musulmans et chrétiens à travers les écrits des chroniqueurs et des voyageurs ». A cette table ronde étaient présents les intervenants suivants : Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’USJ, Pr Christine Assaf, doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines, Pr Georges Nahas, vice-président de l’Université de Balamand, Dr Astrid Meier, vice-directeur de l’Orient-Institut Beirut, Dr Nadine Meouchy, responsable des publications de l’Institut français du Proche-Orient, Dr Carla Eddé, chef du département d’histoire – Relations internationales. Pr Salim Daccache s.j. a notamment souligné que : « Cohabitation et conflits dans le Bilâd al-Châm à l'époque ottomane » est un ouvrage préparé collectivement par trente et un écrivains chercheurs suite au colloque qui a eu lieu en 2009 et qui a été organisé par deux universités et deux instituts : l’Université de Balamand et l'Université Saint-Joseph, et deux instituts orientalistes : l'Institut français du Proche-Orient et l’Orient Institut. Cet ouvrage ne se réduit pas à une série de conférences ou d'articles seulement, il rassemble la sève de ce qu'ont élaboré des chercheurs, des savants et des professeurs de différents horizons, de multiples orientations et de diverses sciences, historiques, humaines et religieuses dans leur lecture des chroniqueurs autochtones, en particulier ceux du Bilâd al-Châm (Le Levant ou la Grande Syrie) et des voyageurs occidentaux quand ceux-ci s'attardèrent au sujet de la coexistence dans le Bilâd al-Châm et ce que celle-ci a produit comme moments d'harmonie, de jours de paix ainsi que de temps difficiles » « Nous savons aussi, sous un autre angle, combien les écrits des voyageurs occidentaux et des chroniqueurs autochtones sont la principale source de l'historiographie libanaise dont on retrouve certaines de ses traces dans les manuels d'histoire scolaire, y compris les tournois et les tragédies de tel ou tel groupe. Il ne fait aucun doute que la structure des thèmes de l’ouvrage qui sont les suivants : les dimensions démographiques, le descriptif de la vie des groupes, la comparaison entre les voyageurs et les rédacteurs, les conflits et la violence, représentent le reflet de ces chapitres fondamentaux vécus par de nombreux groupes religieux à cette époque. Ainsi, le défi le plus important auquel l'historiographie fait face est de confronter le passé qui n’a pas pu disparaître dans le passé, selon les deux auteurs de l'introduction de l’ouvrage, Dr Souad Salim et Dr Carla Eddé. Car les anciens souvenirs sont récupérés, violemment et intensément, par la mémoire présente, dans la mesure où ces souvenirs ont été réprimés par la force des autorités politiques ou par l'oubli qui n'a pas atteint la substance et l'entité intérieure individuelle et collective. », a-t-il précisé. Et d’ajouter : « Dans certaines conférences, nous découvrons comment le recensement était très important par rapport aux autorités existantes, et peut-être la raison était qu’il était nécessaire d'avoir une base numérique pour imposer des taxes sur les personnes et les recueillir et ainsi, nous nous rendons compte que ce recensement était probablement vrai et nous donne une idée sur la réalité démographique de ce temps, au moment où nous évitons aujourd’hui le recensement parce qu’il cache une idée confessionnelle et une intention conflictuelle. » Pr Daccache a aussi indiqué que le sujet des relations entre les communautés était la préoccupation primordiale des historiens, qu’ils soient de l'Orient ou de l'Occident : « Il est clair que ceux-ci ont rédigé l’histoire de ces relations comme elles étaient dans les jours de paix, les temps de crise et les temps des guerres, en particulier celles qui se sont déclenchées entre 1841 et 1860 » Et de conclure : « on ne peut qu’être prolixe en parlant de cet ouvrage référence, par les informations, les opinions, les références et les analyses qu’il contient, ainsi que la révision des aléas du temps des fils d'Osman et ce qu’il a laissé d’ouvrages vénérables et de tragédies lourdes pesant sur le passé et sur la mémoire au fil des années et des jours. Il y a sans doute beaucoup de questions liées au cours des événements, à la réalité des personnes et des communautés et à l'évolution de la vie des pays et des régions lointaines. Par la lecture de ses textes certainement scientifiques et qui est cependant une lecture facile, le lecteur trouvera peut-être dans ce livre, beaucoup de réponses qui sont d’un grand intérêt pour le lecteur et peut-être aussi pour les responsables à l'université, à l'école et au gouvernement, le cas échéant, bref, aux responsables de la religion, du monde et de la société en vue d'établir une nouvelle culture, celle de la connaissance, du pardon, du respect mutuel et de la coexistence. »