L’Institut d’études scéniques, audiovisuelles et cinématographiques (IESAV) a organisé un colloque sur « penser le numérique » en collaboration avec le Centre d'études du monde arabe moderne - UIR Web Science, les 4 et 5 décembre 2014 au théâtre Béryte du Campus des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Lors de la séance d'ouverture, M. Elie Yazbeck, directeur de l'IESAV, a souligné l'importance du numérique qui occupe une place de plus en plus prépondérante dans le domaine des arts ; le cinéma, la photographie et le théâtre en particulier. Mme Christine Babikian Assaf, Doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines, a pour sa part, estimé que le numérique est aussi un moyen d'expression et non seulement un outil de recherche. Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l'USJ, a d’abord souligné que « la révolution a été entamée et bien entrée dans les mœurs. Elle s’appelle la révolution numérique ou bien l’avènement du numérique qui a bousculé nos habitudes et a ouvert la porte à une nouvelle culture, radicalement nouvelle, celle du numérique, s’introduisant un peu partout ». Puis il a posé la question suivante : « Comment « penser le numérique » à un moment où le numérique nous empêche de penser tellement son emprise est forte, manipulatrice et contraignante. » Et d’ajouter : « Aujourd’hui plus que jamais nous devons faire l’acte de « penser le numérique » comme penser tout fait social. Ce colloque j’en suis sûr abordera cette problématique et essaiera de mettre l’accent sur ce qui se passe, ne fut-ce qu’en grandes lignes. Il ne suffit plus d’être consommateur mais aussi et surtout un consommateur critique et un producteur d’un métalangage et d’une métacognition dont nous avons besoin afin de donner des orientations de juste utilisation et de production du numérique. » Par ailleurs, la conférence magistrale de M. Yves Gonzalez de Quijano a exposé les différents sens de la Nahda (résurgence) intellectuelle arabe de la fin du 19e siècle et a tenté de définir le lien que cette 1ère Nahda entretient avec celle que vivent les pays arabes de nos jours, cette fois-ci non pas au niveau de la publication des écrits mais au niveau du numérique, en particulier des réseaux sociaux. Le colloque s'est poursuivi avec les interventions de plusieurs conférenciers internationaux, experts dans le domaine du numérique.