La réforme protestante et le Moyen-Orient

Une conférence internationale intitulée « la réforme protestante et le Moyen-Orient ». a débuté le 18 mars 2015.
mercredi 18 mars 2015
18h30
Amphithéâtre B - Campus des sciences médicales
Collaborateurs


La Faculté des sciences religieuses a organisé, en partenariat avec le Near East School of Technology (NEST), Le National Evangelical Church of Beirut (NECB), le Evangelische Gemeinde Zu Beirut (EGB) et le Akademische Forum Beirut-Berlin (AFBB), et avec la collaboration de l’ambassade de la République Fédérale d’Allemagne, une conférence internationale intitulée « la réforme protestante et le Moyen-Orient ». Cette conférence qui se déroule jusqu’au 22 mars 2015 a pris son coup d’envoi le 18 mars au Campus des sciences médicales de l’USJ. Etaient notamment présents Pr Georges Sabra, président du NEST et SE M. l’ambassadeur d’Allemagne M. Christian Clages. À cette occasion, Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’USJ, a prononcé un mot de bienvenue dans lequel il a précisé que cette conférence sur « la réforme protestante et le Moyen-Orient » est dans le cadre de la décade 2007-2017 de célébration de l’affichage, selon la légende, des 95 thèses du moine augustinien Martin Luther sur la porte de l’église de Wittemberg le 31 octobre 1517. Pr Daccache a souligné : « Il y a un siècle et plus, il était impensable que les jésuites de Beyrouth, soldats du Pape, accueillent au sein de leur université une telle manifestation puisque l’une des raisons de la fondation de l’Université Saint-Joseph à Beyrouth consistait à endiguer les effets de la présence de la mission des protestants biblistes anglo-saxons sur les rangs chrétiens et catholiques dans la région. Je pense qu’il y a une date importante qui a modifié les contours de cette culture : en fait, lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, il devenait impossible pour les jésuites français et européens ressortissants des pays alliés de demeurer à Beyrouth, l’Université et ses locaux ayant été expropriés par les Ottomans. Pour ne pas quitter tout de suite pour l’Europe, les Jésuites en question ont trouvé refuge chez M. Bliss au Syrian Protestant College, futur American University of Beirut en 1920. Deux années après en 1916 avec l’entrée des Américains dans la guerre, jésuites et américains ont dû quitter tous ensemble pour l’Europe à la demande des Ottomans. Depuis le vent amical de La rencontre œcuménique jusqu’au Concile Vatican II se chargea de modifier la donne. » Et d’ajouter : « le titre de votre conférence mobile d’un lieu à un autre est l’impact de la Réforme protestante au Moyen-Orient. Mais la question serait plutôt : que peut dire la Réforme protestante à nous aujourd’hui au Proche et Moyen-Orient à la lumière des thèses affichées il y a 500 ans ou presque ? Cette réforme initiée par ses 95 thèses, ainsi quelque part la spiritualité d’un autre réformateur Ignace de Loyola, s’est voulue une opposition ou une protestation contre la manipulation dogmatique et moralisante de la religion et un rejet du bureaucratisme de l’Église tel que cela se pratiquait en ce début du XVIe siècle lorsque le ciel s’achetait avec de la monnaie sonnante et trébuchante. La réforme de Luther a invité à la création d’un espace de liberté et de circulation de la parole au sein de l’Église et en cela elle nous provoque aujourd’hui ici dans cette région afin de privilégier la conscience critique de soi, promouvoir le pluralisme culturel, religieux et social et sa gestion dans le dialogue. Plus que jamais, en insistant sur la foi qui justifie, Luther nous interpelle afin de nous délester de notre orgueil individuel et communautaire et faire la place pour la parole de Dieu afin de mieux la méditer et en faire une voie de rencontre avec l’autre au lieu de la monopoliser et de la manipuler dans notre propre intérêt le plus sordide. » Il a enfin conclu que le Moyen-Orient a tout intérêt à méditer la parole de Réforme en s’engageant dans ses différentes institutions sur la voie de la Réforme et du renouveau.