6e journée libanaise de psychomotricité

L’Institut de psychomotricité a organisé, le 21 mars 2015, une journée sur l’identité du psychomotricien d’aujourd’hui .
samedi 21 mars 2015
Auditorium François S. Bassil - Campus de l'innovation et du sport

L’Institut de psychomotricité de l’Université Saint-Joseph a organisé la 6e journée libanaise de psychomotricité intitulée « L’intervention psychomotrice dans ses divers champs, quel psychomotricien sommes-nous aujourd’hui ? » le 21 mars 2015 au Campus de l’innovation et du sport. Cette journée a été un moment et un lieu d’échanges et de communication entre les différents acteurs qui évoluent dans le champs de la psychomotricité et ceux de la réadaptation en général. Elle avait pour but de permettre des rencontres entre étudiants et professionnels, de s’informer mutuellement des changements et des innovations, de la diversification des champs d’intervention et des pratiques. À la séance d'ouverture, Pr Salim Dacccache s.j., Recteur de l’USJ, a prononcé un mot dans lequel il a précisé que la psychomotricité est une science et un art : « Science car elle a pour fonction d’améliorer la motricité globale et fine de la personne en travaillant sur ses aptitudes afin qu’elle trouve un équilibre corporel et psychique à partir d’expériences sensorimotrices, émotionnelles, affectives et cognitives selon des lois et des règles bien définies. Il s’agit d’un art car le psychomotricien doit s’adapter à chaque personne et trouver ce dont elle a besoin au niveau de ses comportements moteurs, en lien avec la vie psychique, affective, relationnelle du sujet. Les techniques ne sont pas limitées car éducation, rééducation, thérapie psychomotrice, relaxation, psychothérapie à médiation corporelle, graphothérapie... sont autant de médiations dans la boîte à outils du psychomotricien. Elles demandent autant la science que l’art manuel et intellectuel pour s’acquitter d’une telle mission.” Et d’ajouter que : « Le psychomotricien est autant un agent de guérison et d’amélioration des capacités psychomotrices du corps de chaque patient ou personne qu’un artiste qui doit être capable de s’adapter à chaque situation et savoir s’insérer dans tout contexte spécifique comme le contexte libanais et arabe traversé par beaucoup de problèmes et d’ignorances en matière d’unions consanguines que de négligences de certaines malformations ou de maladies discrètes qui font beaucoup de mal et de dégâts ». Puis Pr. Roland Tomb, doyen de la Faculté de médecine, a pris la parole et a souligné que : « Le plus jeune des instituts rattachés à la Faculté de médecine n’est pas le moins dynamique ni le moins innovant. En effet, l’Institut de psychomotricité s’est progressivement affirmé comme un élément indispensable dans la formation de certains membres de la grande famille des acteurs de la santé. La formation qui est donnée aux jeunes étudiants en psychomotricité intervient tout aussi bien dans le vaste domaine de la santé que dans ceux de l’éducation et de la recherche. Depuis sa création, il y a 15 ans, l’Institut de psychomotricité s’est donné les moyens de proposer à la population libanaise, de véritables professionnels de la santé qui disposent de toutes les compétences nécessaires pour assurer leur mission, une mission fondamentale dans le milieu médical. » Dr Tomb a aussi précisé que cet Institut n’a pas arrêté de se développer et n’a pas arrêté d’élargir son champ d’intervention puisqu’il s’est récemment ouvert vers la population adulte et âgée et qu’il s’est également ouvert vers le milieu hospitalier mais qu’il s’est aussi tourné vers la recherche qui est devenue une préoccupation majeure de l’Institut avec la création d’outils d’évaluation, l’étalonnage des tests et des protocoles. Enfin, Mme Carla Matta Abi Zeid, directrice de l’Institut de psychomotricité, a indiqué que l’Institut de psychomotricité a 15 ans aujourd’hui et qu’il passe de la période de l’enfance à celle de l’âge adulte : « Il est maintenant adolescent et à l’image de l’adolescent l’Institut de psychomotricité a besoin de trouver en face de lui un adulte qui tienne debout, qui soit clair et cohérent dans ses croyances et son fonctionnement, , un adulte qui réponde à son désir d’autonomie, à sa quête existentielle, à son goût du risque, à sa quête de l’absolu. Dans la mesure où l'adulte représente un havre de sécurité, l'adolescent traverse cette période de manière organisatrice, il fait face à des réalités nouvelles, à des questionnements, à une recherche identitaire. Cette phase de consolidation identitaire par laquelle passe l’Institut n’a pas pu se faire sans l’appui extrêmement solide de ses repères parentaux et leurs accompagnements et ce, dès sa conception. » Elle a souligné que l’Université a soutenu le cheminement de l’Institut dès ses premiers pas et a assuré les fonctions parentales de sécurité, de stimulation cognitive, affective et relationnelle et également été garant de son évolution Identitaire. Mais quelle Identité ? Selon Mme Abi Zeid, cette journée se veut être « un moment de réflexion autour de cette quête Identitaire pour un Institut et une profession qui s’autonomisent de jour en jour visant un avenir d’adulte avisé, affirmé et libre. » « Parce que les personnes changent, parce que les contextes sociétaux évoluent, nos cadres d’intervention bougent aussi. L’intervention du psychomotricien aujourd’hui doit s’adapter et évoluer avec l’avancée scientifique d’une part et la diversité et l’élargissement du champ d’intervention du psychomotricien d’autre part. Avec cette diversité de champ d’intervention l’identité du psychomotricien est-elle toujours la même ? Le psychomotricien est-il le même quand il travaille dans une école, dans une institution, dans un hôpital, en libéral ? Ses références restent-elles les mêmes ? Ses outils sont-ils similaires ? Quel psychomotricien sommes-nous aujourd’hui ? Quelle psychomotricité nous travaillons ? » a-t-elle conclu.