Séminaire « les jeunes et le numérique »

Le séminaire « les jeunes et le numérique » était organisé par Francophonia Liban et la Faculté des sciences de l’éducation de l’USJ.
mercredi 6 mai 2015

Le séminaire « les jeunes et le numérique » était organisé par Francophonia Liban et la Faculté des sciences de l’éducation de l’USJ en partenariat avec l’Institut français, l’Agence de l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Il a eu lieu le 6 mai 2015 sous le double patronage des Académies des sciences de France et du Liban. À la séance inaugurale, Pr Salim Daccache s.j., a tenu à s’arrêter sur quelques mots qui lui viennent à l’esprit lorsque ce thème de la jeunesse et du numérique est évoqué. Le premier terme est celui de maîtrise. En fait ce qui marque la culture numérique des jeunes ne se limite pas à la maîtrise technique des outils ; leur maîtrise des formats de communication socialement admis au sein de l’univers des jeunes est plus importante. D’où la question suivante: comment le jeune peut vivre dans le virtuel sans s’y noyer et s’y perdre ? Le second terme est celui d’addiction : la nécessité d’avoir en permanence l’écran en compagnon, car une bonne partie de sa vie est désormais liée à l’écran comme miroir de ses désirs et de ses besoins, de ses rêves et de ses projets. D’où la question : mais quel rôle l’adulte peut assumer afin d’aider à faire cette distance nécessaire entre l’objet et le sujet ? Il a ensuite souligné que l’écrit francophone, entre autres, est en crise car « cet écrit suit le mode phonétique et ne se préoccupe plus des règles de grammaire, ce qui mène à un nouveau texte et surtout à un nouveau style ainsi qu’à une nouvelle logique. Cela devient même difficile pour les études à l’Université. » Pr Daccache a aussi relevé que le Web et ses outils nourrissent des inquiétudes très élevées chez les jeunes. Ces craintes concernent les virus, les vols de données personnelles et les escroqueries pour ne pas parler du harcèlement, des insultes, des menaces, des moqueries, des suicides suite à des informations privées révélées sur le net et des questions indiscrètes. Les jeunes craignent aussi la dissémination de fausses informations. N’y a-t-il pas ici une importance du rôle des parents et des éducateurs en matière de prévention des risques et de résolution de problèmes ? » Et de conclure que ces points soulignent l’intensité des pratiques numériques des jeunes et invitent à au moins réfléchir sur cette multitude de questions d’ordre scientifique, sociologique et psychologique et que la compréhension du fonctionnement du web et de ses dérivés appelé numérique reste un enjeu éducatif essentiel pour nos civilisations.