Les Printemps de la Faculté de médecine – II

Ce congrès international, qui s’est déroulé du 21 au 23 mai 2015, a été dédiée à l’éthique médicale et à la bioéthique.
du jeudi 21 au vendredi 23 mai 2015
Campus des sciences médicales
Organisateurs


Après le succès considérable de la première édition des Printemps de la FM, consacrée à la médecine de première ligne, cette année la 2e édition de ce congrès international intitulée : « Les Printemps de la Faculté de médecine – II, l’Éthique médicale », qui s’est déroulée du 21 au 23 mai 2015 dans le cadre des célébrations du 140e anniversaire de l’USJ, a été dédiée à l’éthique médicale et à la bioéthique. Ce congrès s’est fait en partenariat avec le Centre universitaire d’éthique de l’USJ, dirigé par le R.P. Michel Scheuer et avec le Comité Consultatif National Libanais d’Éthique (CCNLE), ainsi qu’avec la participation des rapporteurs et de membres du Comité International de Bioéthique (CIB) et du Comité Intergouvernemental de Bioéthique (CIGB) de l’UNESCO, Paris. À noter que les plus grands noms de la bioéthique de France, d’Europe et du Maghreb ont fait le déplacement jusqu’à Beyrouth pour animer ce congrès et partager leur expérience. Médecins, médecins en formation, infirmières, sages-femmes, cadres de santé, paramédicaux, juristes, religieux, étudiants de toutes les disciplines étaient aussi présents, notamment Pr Roland Tomb, doyen de la Faculté de médecine, Pr Salim Daccache, s.j. , Recteur de l’Université Saint-Joseph, représenté par le R.P Michel Scheuer, S.E. M. Adnan Mroueh, Président du Comité Consultatif National Libanais d’Éthique, S.E. M. Marwan Hamadé, ancien Président du même Comité, S.E. M. Patrice Paoli, ambassadeur de la République Française, représenté par M. le conseiller Henri Lebreton, M. Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Pr Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d’éthique de France. Une vingtaine d’intervenants étrangers, venus de France, de Belgique, de Pologne, de Tunisie et du Maroc, les experts nationaux et internationaux en bioéthique ont animé les débats auxquels ont pris part plus de 600 participants : une première pour un colloque sur un tel sujet dans notre pays. À la séance d’ouverture, l’auditorium avait peine à contenir toutes les personnes présentes qui ont dû investir les gradins. Pr Roland Tomb, doyen de la Faculté de médecine, a souligné que ce colloque scientifique va se pencher sur l’éthique médicale et la bioéthique en précisant que l’éthique n’est pas une science « car si l’éthique a ses raisons, ce ne sont pas des raisons scientifiques. Ce sont des raisons auxquelles on peut opposer d’autres raisons à partir desquelles va nécessairement émerger un débat contradictoire. » ; que l’éthique n’est pas non plus la déontologie « il convient de ne pas confondre la déontologie qui est la condition de survie d’une pratique avec le questionnement éthique qui naît d’une situation de crise générée par un conflit entre des valeurs. Car l’éthique est un questionnement : elle émerge quand nous sommes mis en demeure de hiérarchiser nos valeurs : quelle est celle à laquelle nous tenons le plus ? À situation et niveau d’informations équivalentes, deux médecins ne prendront pas les mêmes décisions. » ; que l’éthique est marquée du sceau de l’embarras « Elle procède d’une inquiétude, au sens littéral du terme : perte d’une situation antérieure de quiétude. L’éthique commence là où s’achève la paisible insouciance. » Puis Pr Tomb a posé la question de la distinction entre morale et éthique, que Paul Ricœur s’était posée en indiquant que la première session de ce colloque est intitulée « Éthique et morale ». Pr Tomb a aussi rappelé que la Faculté de médecine, qui est pionnière en bioéthique depuis des lustres, se devait de rassembler ses ressources propres et celles de ses nombreux amis, au Liban comme à l’étranger, pour offrir un tel menu. Enfin, il a souhaité que ce congrès puisse constituer un moment de retraite (au sens spirituel du terme) et un lieu d’échanges féconds. De son côté, Pr Michel Scheuer, a annoncé que « comme toutes les universités à travers les missions de recherche, d’enseignement et de service qui leur sont assignées par la société, l’Université Saint-Joseph est appelée à former des hommes et des femmes compétents dans leurs disciplines, bien évidemment, mais aussi ayant fait l’expérience de la recherche, soucieux de l’universel, capables d’assumer des postes de responsabilité et surtout éveillés au sens critique, ouverts aux questions de sens » Il a aussi remercié la Faculté de médecine d’avoir osé prendre l’éthique médicale pour thème de ce congrès. Et ceci à un moment où tant de nouveaux défis interpellent tous les acteurs de la santé ; « qu’il nous suffise d’évoquer toutes les questions relatives au début ou à la fin de vie, les perspectives ouvertes par les progrès de la génétique, les grands débats de société autour du diagnostic prénatal ou de la sédation. Dans notre petit pays, retenons les initiatives ministérielles récentes en matière d’accréditation des comités d’éthique hospitaliers, les stratégies d’encouragement au don d’organes et l’encadrement renforcé des greffes avec donneur vivant. » Après la séance inaugurale, le film « Toubbiyeh » a été projeté afin de découvrir l’histoire plus que centenaire de la Faculté de médecine. À noter que la conférence inaugurale intitulée « de l’éthique médicale à l’éthique humanitaire » a été donnée par Pr Jean-François Mattéi, ancien ministre de la Santé en France, Président honoraire de la Croix-Rouge française, Membre de l’Académie de médecine. La deuxième journée a été marquée par quatre sessions sur : l’éthique et la morale, la fin de la vie et les interrogations actuelles, les nouveaux enjeux éthiques de la sexualité et de la fécondation humaine, et l’universalité des valeurs, des textes et des règlementations. La troisième journée a entamé une 5e session sur les enjeux éthiques dans le handicap et les maladies mentales et une 6e session très interactive sur la bioéthique et l’enseignement à laquelle ont participé les intervenants libanais et internationaux et un nombre impressionnant d’étudiants, visiblement passionnés par le débat.