1ère rencontre de viticulture et d’œnologie : « Terroirs libanais, qualité du vin et valorisation des coproduits »

L’événement a lieu à l’Auditorium Francois Bassil du Campus de l’Innovation et du Sport, et a réuni 41 organisations
vendredi 27 novembre 2015
9h
Auditorium François S. Bassil - Campus de l'innovation et du sport
Organisateurs


La Faculté des sciences et L’Ecole Supérieure d’Ingénieurs d’Agronomie Méditerranéenne de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth ont organisé conjointement , le 27 novembre 2015, la 1ère rencontre de viticulture et d’œnologie sous le thème : « Terroirs libanais, qualité du vin et valorisation des coproduits ». L’événement a lieu à l’Auditorium Francois Bassil du Campus de l’Innovation et du Sport, et a réuni 41 organisations, entre industries de vin, viticulteurs, sociétés de packaging et accessoires, centres de recherche au Liban et en France. À la séance inaugurale, Mme Kharrat Sarkis, directrice de l’ESIA-M de l’USJ a d’abord pris la parole et a souligné que cette première rencontre de Viticulture et d’Œnologie organisée conjointement par la Faculté des Sciences et l’Ecole Supérieure d’Ingénieurs d’Agronomie Méditerranéenne et d’Ingénieurs Agroalimentaires de l’Université Saint Joseph a été le fruit d’un énorme travail de recherches, perpétrées pendant des années, au sein des deux institutions, regorgeant de savoir, d’innovation, de découvertes. Estimant que les producteurs les représentants des instances publiques en sont les premiers bénéficiaires. Elle a aussi rappelé que : « pour le pays, c’est désormais un produit national prioritaire : plus que 45 caves de production, 2000 ha alloués à la culture du raisin de cuve, plusieurs cépages adoptés pour des milliers d’arômes et de saveurs différents. De plus, la renommée mondiale croissante du vin libanais, favorisant les relations commerciales avec des pays européens, américains, asiatiques, a permis de réinstaurer notre pays, avec place d’honneur, sur la carte mondiale des échanges commerciaux. » Puis Pr Fadi Geara, doyen de la Faculté d’ingénierie de l’USJ (ESIB), a indiqué que les problématiques des terroirs libanais ne sont pas les mêmes que celles des terroirs français : « Dans notre contexte plus sec, certains choisiront l’irrigation des vignobles, d’autres demanderont aux vignes de se surpasser et d’aller puiser dans les sous-sols l’eau nécessaire à leur croissance. La principale menace est la canicule estivale. Je citerai ici les vins du millésime 2010 qui, avec plus de deux semaines à 45°C, sont plus généreux et opulents, avec pour certains des saveurs de fruits cuits. » Par ailleurs, pour, M. Richard Maroun, doyen de la Faculté des sciences de l’USJ, « quand nous parlons du vin nous pensons surtout à l’Université Saint-Joseph et son implication dans la recherche appliquée et à la collaboration académie-industrie qu’elle encourage ; Des 14 laboratoires de recherche de la FS cinq sont directement impliqués dans des thématiques qui concernent le vin et la viticulture, depuis la qualité de la vendange, en passant par les techniques et les procédés fermentaires et par la qualité du vin fini et pour boucler la boucle jusqu’à la valorisation des coproduits de l’industrie vitivinicole. Depuis 2003, sept thèses de doctorat en cotutelle ont été soutenues dans le cadre de collaborations avec différentes universités françaises. Ces travaux de recherche ont abouti à une quarantaine de publications parus dans des journaux à impact factor très élevés dans le domaine et à une cinquantaine d’articles et d’abstracts présentés dans des congrès internationaux. Ce beau bouquet de résultats, ou cette belle grappe de résultats, témoigne clairement de notre implication et notre sérieux dans la collaboration avec les caves du vin au Liban. » Et d’ajouter : « nous pouvons clamer haut et fort qu’à l’Université Saint-Joseph la Faculté des sciences et l’Ecole Supérieure d‘Ingénieurs d‘Agronomie Méditerranéenne sont pionnières à l’échelle du pays et de la région dans le domaine de la recherche, de l’innovation et de la valorisation au niveau de la viticulture et de l’œnologie. Nous souhaitons que cette 1ère rencontre à laquelle vous participer aujourd’hui, et qui est une première au Liban, soit la 1ère d’une longue série de rencontres scientifiques durant lesquelles chercheurs, scientifiques, œnologues, viticulteurs et étudiants se concertent et discutent de thématiques innovantes et indispensables pour le développement de ce secteur qui depuis des années rencontre un bel essor au Liban et à l’international. » M. Mouin Hamzé Secrétaire Général du CNRS-L, a estimé qu’au Liban « le rôle de l’université et du système de recherche et d’innovation se complètent mutuellement et a salué l’Université Saint Joseph, sa faculté des Sciences et les organisateurs de cette conférence pour avoir choisi ce sujet d’actualité au Liban. « Nous avons bien réalisé que l’industrie viti-vinicole a connu un grand essor au cours des deux dernières décennies. De plus en plus de producteurs se convertissent à cette culture afin de diversifier leurs investissements. Il est donc essentiel de mettre à leur disposition les renseignements et les techniques dont ils pourraient avoir besoin notamment sur le plan des études pédologiques et chimiques. À ce propos, permettez-moi de vous signaler un important projet du CNRS-L, les cartes d’utilisation des sols « Land use maps », réalisés pour le compte du CDR et du Ministère de l’Agriculture et qui sera bientôt à votre disposition. » De son côté, M. Hervé Sabourin, Directeur du Bureau du Moyen-Orient de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) a souligné que l’idée de provoquer une synergie entre les viticulteurs, les œnologues, les producteurs de vin et les chercheurs est de fait particulièrement séduisante, surtout si elle permettait de plus d'aboutir à la création d'un réseau fédérant les initiatives et les compétences autour de cette thématique. Il a ajouté que le bureau régional Moyen-Orient de l'Agence Universitaire de la Francophonie est « résolument engagé dans l'accompagnement de ses établissements-membres à chaque fois qu'il s'agit d'œuvrer pour l'innovation et la recherche et cela sur deux axes majeurs : réformer les méthodes d'apprentissage en ayant recours à de nouveaux concepts comme celui de l'approche par compétences et en favorisant le lien entre le monde académique et le monde socio-professionnel, apporter un appui fort et durable aux équipes de recherche, à travers notamment le soutien aux projets innovants et aux thématiques qui répondent aux besoins des pays de la région. » Enfin, Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’USJ, a d’abord rendu hommage à ces générations de Pères et de frères jésuites qui ont apporté, en 1857, les premiers cépages au Liban pour les planter dans les domaines de Ksara et de Tanaïl. Puis il a souligné que de nos jours, il devient de plus en plus évident que les vins libanais ont acquis une qualité qui leur permet de se mesurer à la concurrence internationale. « Mais pour aller plus loin et figurer parmi les grands vins du monde, il leur faut se singulariser, selon Jean Luc Etiévent, l’un des chercheurs passionnés militants de la promotion des cépages locaux. Comment ? L’un des moyens repose sur la valorisation du patrimoine local. Cela passe d’abord par l’identification des cépages autochtones. Ensuite, sans doute, par la mise en place d’indications géographiques ou d’appellations contrôlées. Le même expert se pose ainsi la question: les Libanais sont-ils prêts à accepter ce cadre alors que, pour être crédible, cette démarche doit s’accompagner de contrôles sérieux ? » « Le Liban est parvenu aujourd’hui à un seuil qualitatif qui lui sera difficile de surpasser. C’est pourquoi une journée académique comme celle d’aujourd’hui conçue par l’ESIA-M et la FS de l’USJ avec les Domaines et Châteaux de vins libanais et ayant pour objectif principal de favoriser l’échange entre l’institution académique et l’industrie viti-vinicole et le renforcement de cet échange, devra aider à mieux comprendre et établir les enjeux actuels et à venir d’un élevage devenu une industrie incontournable. » a-t-il estimé. Durant la rencontre, plusieurs sessions scientifiques ont été présentées ; ces dernières ont été animées par des intervenants français spécialistes dans le domaine ainsi que par des chercheurs de l’Université Saint-Joseph. Les présentations ont traité l’état de l’art de la recherche concernant la caractérisation des terroirs, les outils pour une prévision optimale de la vendange, les étapes fermentaires durant la vinification et la valorisation des coproduits de l’industrie vinicole. En fin de journée une table ronde a eu lieu au cours de laquelle tous les participants ont manifesté leur grande satisfaction quant à la qualité et le contenu de toutes les présentations. Des échanges d’idées ont eu lieu et les industriels présents ont salué vivement l’initiative de l’Université Saint-Joseph qui est une première à l’échelle du pays. Des conclusions et des recommandations ont été annoncées et tous les participants se sont mis d’accord à réitérer cette expérience réussie annuellement et se sont donnés rendez-vous l’année prochaine pour la 2e rencontre de Viticulture et d’Œnologie. En fin de journée, a eu lieu une séance très cordiale de dégustation de vins libanais gracieusement offerts par les Domaines et Châteaux participant.