Les Printemps de la Faculté de médecine – III

Cette 3e édition intitulée « ensemble pour le patient : la collaboration multidisciplinaire » s’est déroulée du 13 au 14 mai 2016 au Campus des sciences médicales
Du vendredi 13 au samedi 14 mai 2016
Campus des sciences humaines
Organisateurs


Après le succès considérable des deux premières éditions des Printemps de la Faculté de médecine, consacrées d’abord à la médecine de première ligne, ensuite à la bioéthique dans tous ses aspects, cette année est dédiée à un format original associant, d’une part, l’importance de la multidisciplinarité d’une médecine basée sur le patient et, d’autre part, la mise en relief des différents dispositifs pédagogiques, dont la simulation, pour assurer un plus haut niveau d’éducation aux étudiants, internes et résidents de l’USJ. Différentes interfaces ont été discutées: onco-urologie, onco-pneumologie–médecine interne, maladies infectieuses–dermatologie–gastroentérologie, grossesse–immunologie clinique, sans oublier aussi le volet consacré à la médecine des adolescents. Cette 3e édition intitulée « ensemble pour le patient : la collaboration multidisciplinaire » s’est donc déroulée du 13 au 14 mai 2016 au Campus des sciences médicales (rue de Damas). À noter que les intervenants sont venus de loin, notamment de France des Pays-Bas, pour animer ce congrès et partager leur expérience et certains de l’assistance de Belgique, du Canada et même de Suisse. Médecins, médecins en formation, infirmières, sages-femmes, cadres de santé, paramédicaux, juristes, religieux, étudiants de toutes les disciplines étaient présents à la cérémonie d’ouverture, notamment Pr Roland Tomb, doyen de la Faculté de médecine, Pr Salim Daccache, s.j., Recteur de l’Université Saint-Joseph, représenté par Pr Michel Scheuer s.j., vice-recteur. À cette occasion, Pr Roland Tomb a d’abord souhaité la bienvenue aux intervenants et personnes présentes notamment l’arrière-petit-neveu du père Lucien Cattin, chancelier de la Faculté de médecine à qui on doit la construction de cette Faculté de médecine et de l’Hôtel-Dieu de France et, sur le plan national, la construction du sanctuaire de Notre-Dame de Harissa « Il est venu honorer sa mémoire et nous aidera à lui rendre hommage avec une belle exposition consacrée à une tranche fascinante de l’histoire de notre université et de celle du Liban. » Pr Tomb a par ailleurs rappelé les différents chantiers, entrepris par la Faculté. D’abord, le chantier de l’accréditation que nous avons entrepris de mener de concert avec les grandes Facultés de médecine de notre pays. Ensuite, le grand chantier de la simulation qui est enfin sorti de la couveuse et dont nous donnons le coup d’envoi à l’occasion de ces Printemps. Et le troisième chantier, le plus grand, celui dont la presse s’est fait l’écho, c’est la nouvelle Faculté de médecine dont les plans se dessinent, avec plus de précision, jour après jour. Remontant le temps, il a ensuite eu une pensée pour ces valeureux jésuites qui ont entrepris de construire en périphérie de Beyrouth une Faculté de médecine notamment le Père Cattin et le Père Ducruet. « Je me devais, a-t-il souligné, en inaugurant ces printemps avec vous, de vous faire part de nos projets. Mais notre projet annuel, c’est d’organiser à chaque printemps une édition différente de ce congrès. Après les soins primaires et la médecine de première ligne en 2014, après l’éthique médicale et la bioéthique en 2015, nous consacrons ces deux journées à deux thèmes, la simulation et la collaboration interdisciplinaire. La simulation se développe largement depuis quelques années pour améliorer la formation initiale et continue des professionnels de santé. (…) Nous n’avons pas attendu ces jours-ci pour lancer l’enseignement par simulation dans notre faculté, car il y a divers types de simulation : la simulation organique, la simulation synthétique comprend les simulateurs procéduraux (apprentissage de technique : pose de perfusion, intubation...), la simulation numérique. Notre deuxième thème est la collaboration, qui est l'acte de travailler ou de réfléchir ensemble pour atteindre un objectif commun, en l’occurrence ici, le bien du patient. Malheureusement, depuis la Seconde Guerre mondiale, le terme collaboration est doté d'un sens fortement négatif, c’est pourquoi j’ai préféré insister sur le qualificatif même de cette collaboration, l’interdisciplinarité qui est l'art de faire travailler ensemble des personnes issues de diverses disciplines scientifiques. L'intérêt étant de parvenir à un but commun en confrontant des approches différentes d'un même problème. » Prenant la parole à son tour Pr Michel Scheuer a précisé que Pr Salim Daccache s.j., aurait tant voulu être présent à l’occasion de ces troisièmes « printemps » de la Faculté de médecine mais qu’il a malheureusement retenu par une réunion importante à l’étranger. Puis il a remercié les collègues européens qui ont accepté ce déplacement à Beyrouth pour partager leur expertise et leur enthousiasme. Pr Scheuer a souligné que les deux thématiques très complémentaires choisies pour cette édition lui tiennent particulièrement à cœur « la collaboration multidisciplinaire et l’approche par la simulation. En effet, si la réflexion relative à une pratique multidisciplinaire de la médecine s’impose plus que jamais aujourd’hui, c’est dès la formation des futurs praticiens que cette perspective doit être développée. Vous avez à juste titre baptisé la première thématique : « Ensemble pour le patient : la collaboration multidisciplinaire ». Et en effet, la pratique de la médecine est déjà, et le sera toujours de plus en plus, une pratique collective au sein d’une équipe où les spécialités et sous-spécialités dialoguent entre elles pour une meilleure compréhension globale du patient. Vous ne le savez que trop bien, et l’expérience que peuvent en faire les patients que nous sommes à un moment ou à un autre de notre vie nous le confirme parfois de façon douloureuse, Il ne suffit pas d’étaler côte à côte les rapports des différents spécialistes dont les examens ont été requis pour un même patient ; encore faut-il nouer la gerbe, en faire la synthèse, en dégager des pistes thérapeutiques qui tiennent compte de la réalité d’une personne unifiée, d’une personne souffrante et peut-être inquiète, voire angoissée, d’une personne qui ne s’identifie jamais à une pathologie ni à tel ou tel organe malade ou déficient. » Et d’ajouter : « l’approche par la simulation, la seconde thématique de ces deux journées, manifeste à l’évidence le souci de renouvellement pédagogique qui anime notre communauté universitaire et qui s’est déjà concrétisé de bien des manières au sein de la Faculté de médecine. L’enjeu est important et l’investissement financier nécessaire à sa réalisation ne l’est pas moins ! Ce projet constitue un défi formidable qu’il nous faudra relever tous ensemble, tant sur le plan pédagogique que matériel. Car nous le savons bien et nous en sommes tous très conscients : il ne suffira pas de construire ou d’aménager un bâtiment et d’y installer tout l’équipement nécessaire ! Le plus important sera l’engagement de chaque enseignant dans cette nouvelle pratique pédagogique, dans cette nouvelle manière d’initier l’étudiant à tant de gestes qu’il devra poser demain sur des patients en chair et en os, souffrants, stressés, inquiets ou découragés. »