La célébration de la remise du Prix du Président Élias Hraoui au Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’Université Saint-Joseph, a eu lieu le 11 juillet 2016 à l’amphithéâtre Pierre Abou Khater du Campus des sciences humaines. Et ce, en présence de Mme Mona Hraoui, présidente du comité de commémoration du souvenir du Président et de nombreuses personnalités notamment S.E Monsieur l’ancien Président de la République Michel Sleimane, Mme Randa Berry représentant le Président du Parlement, Mme Lama Salam, représentant S.E le Premier ministre, Mgr Boulos Matar représentant sa Béatitude le Patriarche. Pr Salim Daccache a d’abord prononcé ses vifs remerciements pour avoir été choisi s’adressant surtout à Mme Mona Hraoui, « Et comme je reviens à la signification du Prix, j’y vois, y compris les connotations morales et matérielles, un hommage de la part de Son Excellence, le Président d’une République qui a lutté et lutte toujours pour la vie de ses enfants, j’y vois un chaleureux hommage à ceux qui ont consacré leur âme, leur esprit, leur cœur et toutes leurs compétences, depuis des décennies, pour construire les édifices de l'éducation libanaise scolaire et universitaire dès le milieu du XIXe siècle, par leur foi en elle et en ses implications » a-t-il déclaré. Pr Salim Daccache a estimé d'après ce qu’il a déchiffré récemment dans la lecture des mots et des attitudes du Président Hraoui, « que l'éducation au Liban est dotée de quatre missions et objectifs : l'excellence et la qualité, la ténacité à la Charte, la foi en l'État qui est une foi effective et non seulement proclamée, et la lutte pour le partage et la démocratie. » Et d’ajouter : « Je dirais premièrement que l’éducation et l’enseignement au Liban sont ou bien basés sur l’excellence et la qualité ou ils ne le sont pas, même si nous fixons notre attention sur une autre base, celle du droit de tous d’apprendre et d’acquérir des connaissances et c’est ce que font plusieurs institutions privées, entre autres notre université jésuite et c’est un devoir national envers lequel elle doit s’acquitter. Et deuxièmement, je dis qu’il n’y a pas de vraie éducation dans mon pays que celle qui croit au Pacte national qui rassemble les Libanais dans le cadre du partenariat et de la justice, cette éducation et ces éducateurs qui travaillent à construire les ponts solides en tout temps convenable afin que les futures générations s’y rencontrent ainsi que ceux qui interdisent la construction de clôtures qui empêchent l'homme de rencontrer son voisin. Je dirais, troisièmement, que l’éducation et l’enseignant, et nous en avons des modèles proches de nous, sont le secret de la réussite de l’État qui est au service de tous à condition que chacun de nous soit son serviteur non pas par les paroles et les mots seulement mais aussi par les actes. Et quatrièmement, je dirais que le Liban et la démocratie se ressemblent comme des jumeaux et que l’éducation continue, à la démocratie, est l’une de sa mission, et c’est ce que nous avons expérimenté et nous l’expérimentons chaque année, ici même dans notre université où l’exercice de la démocratie et de la liberté de choix est pratiqué en un jour sacré du mois de novembre de chaque année, jour où les étudiants appliquent le système électoral proportionnel de vote. » Par ailleurs Mme Mona Hraoui a souligné que « ce prix décerné cette année au Révérend Père Salim Daccache, Recteur de l’USJ, acquiert des dimensions encore plus profondes, d’autant plus qu’il s’adresse à travers lui à la nouvelle génération libanaise et son éducation, sa mémoire nationale et son engagement vis-à-vis de la Charte libanaise et des valeurs constituantes du Liban, le Liban-message. » « Nous commémorons en ce jour le dixième anniversaire de la disparition du Président Elias Hraoui et la remise de son prix annuel, et nous ressentons plus que jamais le besoin de retrouver les valeurs de la République et d'honorer ceux qui les ont adoptées et défendues, en paroles et en actes ; ceux surtout qui les ont inculquées aux nouvelles générations. Le Président de la République, Elias Hraoui a pu mettre fin aux guerres multiples qui ont ensanglanté le Liban et porté atteinte à la Charte Libanaise ; il a œuvré de toutes ses forces pour l’établissement du Pacte National, et la réédification des institutions de l’Etat en vue d’accéder à une Charte libanaise plus authentique, plus moderne et surtout profondément enracinée. Son Prix annuel est conçu à son image. Il porte dans sa dixième édition un regard avant-gardiste et visionnaire, basé sur trois constantes fondamentales pour notre avenir: construire la culture de pacte, soutenir l'éducation et promouvoir la modernisation du système libanais. » a-t-elle poursuivi. Et s’adressant au Pr Daccache « Au nom de cette loyauté que vous portez dans votre cœur et votre conscience, et qui se traduit dans votre action éducative et nationale, nous vous présentons en toute loyauté aussi, le Prix du président Elias Hraoui, non seulement pour honorer votre personne, mais aussi en signe de reconnaissance des hautes valeurs que vous incarnez et diffusez, les valeurs qui sont à l’origine même de la philosophie de ce Prix. »