Table ronde des Anciens USJ Paris : « La Francophonie et l'économie numérique »

L'Association des Anciens - Alumni France- de l'Université Saint Joseph a organisé le 1er décembre 2017, une table ronde intitulée : « La Francophonie et l'économie numérique »
Vendredi 1 décembre 2017

L'Association des Anciens - Alumni France- de l'Université Saint Joseph a organisé le 1er décembre 2017, une table ronde intitulée : « La Francophonie et l'économie numérique » à la Mairie du 5e arrondissement en présence du Pr Salim Daccache s.j, recteur de l'USJ, des personnalités du Conseil exécutif de l'Université ainsi que S. E. M. l'ambassadeur Khalil Karam.

Après le discours de bienvenue de,  Mme Florence Berthout, maire du 5e, M. Noum Abi-Rached, président de l'Association a souhaité la bienvenue et présenté le programme de la soirée en insistant sur le danger de cette révolution technologique des réseaux sociaux même dans la politique : l'économie numérique est-elle un vecteur stratégique à la croissance des Etats? Va-t-elle remplacer les secteurs traditionnels ?; la place du E-commerce, E-Banking, la mondialisation : vente à distance avec une meilleure flexibilité, réduction des coûts et baisse des prix à la consommation, ubérisation du secteur bancaire, paiement en ligne, opérations bancaires avec le smartphone, l'arrivée sur le marché bancaire des opérateurs mobiles ou des multinationales (orange- Amazon etc.- Les effets sur l'emploi, un changement drastique ; Où en est-on avec l'intelligence artificielle et la robotisation et si le médecin de demain serait un robot ou un programme informatique, l'intelligence artificielle dans le secteur de la santé est en plein boom. Ce sera divisé en 3 secteurs : éducatif et la place de l'Université avec Pr Loubna Al Saghir, que doit faire la BDL avec ce défi et les moyens mis à disposition avec Dr Andary.


La séance a débuté avec la présentation technique et brillante du Pr Loubna Al Saghir Oueidat- Maître de conférence à la Faculté de sciences économiques de l'Université Saint-Joseph : « L’Université dans les méandres du numérique ou la course contre la machine! »
On parle désormais d’une 4e révolution industrielle, celle de l’intelligence artificielle où des algorithmes d’apprentissages exécutent des tâches cognitives et des robots dotés de capteurs effectuent des tâches manuelles assez complexes. Une révolution qui, comme les précédentes, promet un bouleversement total des structures de l’économie et des transformations aussi bien économiques que politiques et sociales ; bref une « rupture avec le passé ». Et comme les révolutions précédentes, les changements se font à un rythme effréné et non sans engendrer beaucoup d’interrogations, des inquiétudes, voire même craintes. »


Et d’ajouter : « Ces talents semblent rares sur le marché du travail ; les employeurs insatisfaits faisant état d’un écart grandissant entre les compétences qui sont cruciales pour leur développement et celles qui sont disponibles sur le marché (le skill-gap). Cette situation est d’autant plus problématique que les jeunes à la recherche du premier emploi se trouvent le plus souvent occupant des emplois qui ne correspondent pas à leurs attentes d’où un sentiment de frustration généralisé.
L’Université, dans cette course contre la technologie a certainement un rôle fondamental à jouer et particulièrement en favorisant une meilleure employabilité des jeunes sortants. Une réforme s’impose au niveau des méthodes d’apprentissage qui doivent devenir plus actives et permettant de développer chez l’étudiant une compétence critique pour réussir dans sa carrière : celle « d’apprendre à apprendre ». Aussi, une autre façon de rendre service à l’étudiant serait de l’immerger très tôt dans le monde numérique et virtuel dans lequel il serait amené à exercer son activité et sa carrière professionnelle. L’enseignement numérique, le e-learning, serait une expérience extrêmement enrichissante en ce qu’elle permettrait de développer chez l’apprenant non seulement des compétences disciplinaires mais aussi un ensemble de compétences non-techniques du fait de l’interaction dans un monde virtuel ; des compétences hautement sollicitées dans le milieu du travail. »
 

Pr Sami-Paul Tawil, Prix de l'Académie Française, a ensuite pris la parole avec le sujet « Numérique, Intelligence Humaine et Intelligence Artificielle ». Le cerveau de l’Homme livre de plus en plus ses secrets : la biologie, la génétique, l’imagerie cérébrale y participent largement.
Cabanis disait que « le cerveau sécrète la Pensée comme le foie sécrète la bile ».
La pensée est un concept complexe qui comporte des facteurs divers, mais qui entrent en dialectique dans ce que les chercheurs ont baptisé récemment de « sciences cognitives ».
La pensée et son corollaire, l’intelligence, sont liées à des fonctions sophistiquées comme l’attention, la concentration, la mémoire, la capacité d’abstraction… Mais, l’intelligence humaine est de plus en plus concurrencée par l’intelligence artificielle qui impacte peu à peu toutes les sphères de notre existence. Est-ce un duel entre ces deux formes d’intelligence ? Nous le concevons plutôt comme une collaboration pour un avenir plus radieux de l’Homme qui tout compte fait est LE concepteur de l’intelligence artificielle.

Dr Andary, vice-gouverneur de la Banque Centrale du Liban, anglophone a entamé son intervention en français. Il a rappellé le partenariat de la BDL avec l'Université soulignant : « si le Liban est fort, c'est grâce à des institutions comme la vôtre en en forgeant l'enseignement supérieur et en approfondissant la diversité culturelle dans le pays. » Dr Andary est passé ensuite à la langue de Shakespeare en expliquant le rôle de la Banque Centrale depuis 2009 dans les domaines sociaux, culturels et commerciaux. Un retour aux origines où les Phéniciens développent une plateforme économique, des échanges commerciaux avec les ^pays de la Méditerranée. L'Alphabet était le vrai précurseur de l'économie numérique actuelle. Le Gouverneur Salamé avait décidé depuis 8 ans, de suivre une nouvelle initiative en stimulant et en encourageant la création de nouvelles start up. Avec le circulaire 331 la BDL a commencé à supporter  les entrepreneurs dans le secteur technologique et de la communication avec le financement de capitaux propres. La BDL a mis à disposition 650 millions de dollars en garantissant 75% de l'investissement. Dernièrement le Gouverneur a annoncé que la BDL évaluera les options de monnaie numériques, avec la " token crypto- currency" en utilisant les nouvelles technologies interbancaire pour la livre libanaise.  La BDL joue à fond cette nouvelle révolution, demandant aux partenaires bancaires de mettre au point le E banking system. 

M. Naoum Abi-Rached a clos cette table ronde avec ces questions : cette évolution va tellement vite qu'il est difficile de la contrôler.

1- L'armée Française dispose actuellement d'une entité spécialisée dans la défense numérique comme les autres pays.

2- Nouvelles professions: Chasseur de prime (hacker éthic), découvrir les brèches et les failles et encaisser les primes.

3- Il y a dix ans un hacker était poursuivi en justice, aujourd'hui c'est un business
Que doit-on faire que doivent faire les Etats etc... Le temps est aux questions réponses judicieuses.
 

M. Naoum Abi-Rached a donné rendez-vous aux jeunes avec plusieurs événements sur les technologies nouvelles avec eux comme intervenant, des jeunes chefs d'entreprise. 
L'entreprenariat est dans l'ADN du libanais.

Il a par ailleurs remercié M. Zafer Chaoui du "Chateau Ksara" qui a offert le vin
La soirée s'est terminée par un vin d'Honneur