Dialogue autour de la situation des réfugiés syriens au Liban

Le séminaire USJ / Jesuit Refugee Service sur les projets de recherche sur la situation des réfugiés syriens au Liban a eu lieu le 27 septembre 2018 à l’amphithéâtre Gulbenkian du Campus des sciences sociales
Jeudi 27 septembre 2018
Campus des sciences sociales

 «Voyageons ensemble » est le titre des résultats d’une étude effectuée entre l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) et le Service Jésuite des Réfugiés (Jesuit Refugee Service - JRS) portant sur la situation des réfugiés syriens au Liban. Ces résultats ont été présentés par le Père Cédric Prakash s.j., avocat régional des réfugiés et conseiller en communication du JRS lors du séminaire qui s’est tenu à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth le jeudi 27 septembre 2018 (Amphithéâtre Gulbenkian, Campus des sciences sociales).

Le sujet d’actualité de ce séminaire a réuni ambassadeurs, membres du corps diplomatique, représentants de l’UN, académiciens, chercheurs et humanitaires.

L’objectif de cette étude était d’engager les différentes parties prenantes (communautés qui accueillent les réfugiés et ces derniers) au Liban, qui s’occupent des réfugiés syriens, dans un dialogue constructif.

À cette occasion le Père Nawras Sammour s.j., directeur régional du Service Jésuite des Réfugiés (MENA) a souligné l’importance des dimensions spirituelles, éthiques et politiques de la mission des jésuites.

De son côté, Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ a d’abord salué l’idée du P. Cedric Prakash d’avoir organisé ce séminaire qui « à l’origine, devait uniquement présenter les résultats d’une enquête à laquelle s’est associé l’Institut des sciences politiques sur les rapports parfois problématiques entre Libanais et réfugiés syriens ». Puis il a souligné : « Le séminaire que nous lançons aujourd’hui comme Université Saint-Joseph de Beyrouth, avec le Service jésuite des réfugiés, autour d’un projet de recherche scientifique sur l’accueil du réfugié et ses perceptions sur la terre libanaise, suivi d’une présentation des projets de recherches entrepris par les chercheurs sur les différents aspects de la situation des réfugiés et, plus explicitement, la présence des réfugiés syriens, ce séminaire est un signe des temps. Ce n’est pas tellement pour se vanter du nombre important des projets de recherches, quelques 60 projets entrepris durant les quatre dernières années mais c’est pour dire que cette présence n’est pas passée inaperçue pour une Université comme la nôtre,  fille de son temps et de son milieu et que c’était une manière pour s’intéresser au statut du réfugié, au drame qu’il vit et qu’il a vécu, à son éducation comme à son comportement ainsi que les effets d’une telle présence sur la réalité libanaise dans plus d’un aspect. »

« Il est un fait qu’il faudra tout faire afin d’engager le retour des réfugiés à leur terre et à leurs villes, non pas qu’il faudra s’en débarrasser ou s’alléger d’un poids mais il faudra regarder ce retour comme un droit pour le réfugié de revenir en sécurité dans sa terre et un devoir pour nous de l’aider à rentrer chez soi. À ce niveau, nous devons militer pour que le rôle du Service jésuite des réfugiés et celui des organismes soit une défense sinon une plaidoirie en vue du retour du réfugié comme un droit pour lui et un devoir pour les institutions de l’aider à se réinsérer dans son tissu primaire. » a-t-il ajouté.

 

À propos du Service Jésuite des Réfugiés

L’idée charismatique du R. P. Pedro Arrupe, supérieur de la Compagnie de Jésus, dans les années 1960-1970, venait d’un constat : lors d’un voyage en Asie, en fin d’année 1979, il est profondément ému par ce qu’il voit : la détresse des « boat-people » du Vietnam. À son retour à Rome il écrit une lettre aux supérieurs provinciaux jésuites leur demandant de l’aide et des suggestions pour une réponse corporative de la Compagnie de Jésus au problème des réfugiés. La réponse est très positive, non seulement en aide matérielle et argent : des Jésuites en personne offrent également leur service et leur compétence. En novembre 1980, le Service jésuite des réfugiés est officiellement fondé pour coordonner et soutenir cette œuvre créée d’abord auprès des réfugiés du Vietnam. Dans sa lettre, Arrupe explique qu’il considère ce service comme une forme tout à fait moderne d’apostolat, inspiré de plus par l’engagement de la Compagnie de Jésus à œuvrer pour « une foi qui travaille pour la justice » dans le monde (32e Congrégation Générale). Aujourd’hui, père Cedric Prakash, père Nawras Sammour et tant d’autres Jésuites avec des milliers de laïcs se donnent pour la cause des réfugiés dans quelques trente points chauds de la planète. Certains jeunes, personnel de l’administration et enseignants de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth ont rejoint les lieux où cette aide éducative, sociale, humanitaire se fait dans un climat d’affection et de gratuité.

Cliquez ici pour voir l'album photos