Dans une ambiance décontractée, S.E. le Président de la République libanaise de 2008 à 2014, le général Michel Sleiman, a partagé avec les étudiants du Département d’histoire-relations internationales (Faculté des lettres et des sciences humaines) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), le souvenir des moments forts de sa présidence, et ce en présence notamment, du Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ, du Pr Christine Babikian Assaf, doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines, de M. Christian Taoutel, chef du Département d’histoire, des députés Nadim Gemayel, Imad Wakim, Eddy Abillama et Jean Talouzian, et des anciens ministres Alice Chabtini, Nazem el-Khoury et Sajaan Azzi. Ce moment de partage a eu lieu dans le cadre du lancement d’une série de rencontres autour du thème « 24h dans la vie de », initiée par le Département d’histoire.

M. Christian Taoutel a commencé par remercier le président Sleiman « qui n'a pas hésité un instant à accepter d’inaugurer la série de rencontres avec des personnalités publiques intitulée « 24h dans la vie de » et a accepté d’être interrogé par 15 étudiants et étudiantes. » M. Taoutel a salué dans son mot la mémoire de Gibran Tueni « martyr de la parole libre et de la liberté, et tous les martyrs qui sont morts assassinés ».

Une présentation photographique retraçant les principales étapes de la vie du président a ensuite été projetée. Une notice autobiographique a été présentée aussi par l’ancien Président, dans laquelle il s’est arrêté sur ses choix scientifiques et professionnels et les circonstances qui l'ont conduit à l'école militaire en passant par l'obtention de son diplôme en sciences politiques, la poursuite de son service militaire pendant 41 ans jusqu’à son élection à la présidence de la République.

« J'ai fait de l'armée libanaise une armée de la patrie et du peuple, affirme l’ex- commandant de la grande muette, pas une armée du régime. J’ai agi par conviction notamment au niveau de la lutte contre le terrorisme, la préservation de la liberté d'expression surtout pendant les manifestations du 14 mars et des valeurs humanitaires », a-t-il notamment annoncé.

Concernant la phase présidentielle, il a déclaré: « J’ai établi des relations diplomatiques entre le Liban et la Syrie et j’ai veillé au retour du Liban sur l’échiquier mondial, car c’était la tutelle syrienne qui dictait indirectement nos relations internationales. La Déclaration de Baabda a transformé la Charte nationale en un document international capable de persuader les décideurs de créer le Groupe international d’assistance au Liban, dans le but de soutenir notre pays politiquement, économiquement et militairement. La Stratégie nationale de défense a été présentée et je m'empresse de dire que le Liban doit l’adopter. »

« La situation du Liban sur la scène internationale, enchaîne le Président Sleiman, a renforcé considérablement l'économie et nous avons atteint un taux de croissance de 9,5% en 2010. Nous avons également consolidé les forces de sécurité (ce qui nous a permis de détecter des réseaux d’espionnage et de terrorisme), adopté des lois importantes et affermi le rôle du pouvoir judiciaire. Plus d’un juge a été limogé et nous avons achevé pour la première fois des formations judiciaires sans ingérence politique. »

S’adressant aux jeunes étudiants, il déclara : « Vous devez vous rebeller contre les discriminations et la frustration, vous engager dans la vie politique, démolir les bastions sectaires. De ma part, je demande que l’âge de la majorité électorale soit abaissé à 18 ans et j’annonce que j’ai eu l’honneur de choisir des femmes pour assumer des portefeuilles ministériels. Mais au lieu de progresser davantage sur la question du quota des femmes, j’ai malheureusement constaté une régression à ce niveau. »

Le président Sleiman a répondu ensuite aux questions des étudiants, qui portaient sur le volet personnel, la vie militaire et la phase présidentielle, et les décisions que le Président Sleiman avait prises.