Par Chantal Eddé, in L'Orient-Le Jour (Samedi 14 décembre 2019)

INNOVATION De l’Université Saint-Joseph à l’Université de Stanford Un groupe d’étudiants visitera la Silicon Valley, dans le cadre du programme international University Innovation Fellows.

Sélectionnée parmi 40 étudiants de l’Université Saint-Joseph (USJ), candidats au programme international University Innovation Fellows (UIF) de l’Université de Stanford (SU), l’équipe admise, formée de Charbel Abou Younes, Joséphine el-Balaa, Élio Gerges et Tatiana Wakim, a retenu, dès le départ, l’attention du comité de sélection. Leur candidature a montré « un potentiel de changement, de collaboration et de leadership », souligne Ursula elHage, enseignante et sponsor du programme. Cet avis a été confirmé lors de la dernière phase de sélection, durant laquelle un représentant de SU a interviewé en ligne les étudiants. « Cette phase m’a donné plus de confiance en moi vu qu’on m’a sélectionnée, avec 3 autres, parmi tous les candidats », confie Tatiana Wakim, étudiante à l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB). Au cours de ce programme, l’équipe retenue développera un projet qui favoriserait l’esprit d’innovation des étudiants des différents campus de l’USJ. « Les objectifs du programme UIF sont de créer des occasions permettant aux étudiants de développer un esprit d’entreprise et une confiance créative, de saisir les opportunités, de définir des problèmes et de relever des défis mondiaux », ajoute Mme Hage.

Une fois sélectionnés, Charbel Abou Younes, Joséphine el-Balaa, Élio Gerges et Tatiana Wakim ont, tout d’abord, durant six semaines, suivi une formation en ligne autour des notions de processus de conception ou design thinking. « Le but de cette formation est de nous transmettre une méthodologie de résolution de problèmes, en l’appliquant en long et en large dans notre université », explique Tatiana.

Durant la première semaine, il fallait rencontrer des personnes inspirantes. « Ceci nous a appris à être courageux et à aborder les gens d’une façon simple, confie Élio Gerges, étudiant à l’Institut de gestion des entreprises (IGE). Il fallait aussi rechercher des personnes que nous inspirons. Et ceci figure parmi les points les plus importants. Si l’on veut être un agent de changement, on doit inspirer les autres. »

Renforcer la relation entre étudiants et anciens de l’université

Au cours de cette formation, des recherches sur le terrain ont été effectuées, en quête d’idées. « Nous avons pu découvrir les difficultés rencontrées par les étudiants dans chaque campus, nous renseigner à propos des différentes entités de l’université et organiser une séance de remue-méninges pour lancer plusieurs tentatives de résolutions des problèmes identifiés », poursuit Tatiana. À partir de là, les étudiants ont proposé plusieurs idées, en utilisant des techniques de prototypage et de design thinking, afin de les tester. Ils ont enfin choisi celle qui est la plus valide pour développer leur projet, celui de renforcer les relations entre les étudiants et les anciens de l’université.

« Notre projet consiste à aider les étudiants à dépasser les frontières des salles de classe. Parce que nous vivons une époque de défis, même si la théorie est très importante à acquérir, les étudiants doivent être prêts à entrer sur le marché du travail. Pour réussir, ils doivent acquérir les connaissances des générations plus anciennes », note Charbel Abou Younes, étudiant à l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth. Pour cette équipe, il s’agit d’organiser des discussions entre anciens et étudiants, à travers des activités d’interaction et de coaching, « pour inspirer les étudiants et leur offrir une vision claire du futur et des opportunités qui s’offrent à eux », affirme Mme Hage.

Outre la conception du projet, ces six semaines de formation ont contribué au développement personnel de chaque membre de l’équipe. « J’ai appris à me prendre en main, à prendre des décisions et exprimer mes idées », confie Élio, avant d’avouer que cette expérience l’a encouragé à devenir la personne qu’il aspire à être. De même, Tatiana explique que la formation l’a « rendue apte à être initiatrice de changements, non seulement à l’université, mais dans tout (son) entourage », et lui a permis de développer son « esprit innovateur, managérial et entrepreneurial, et de renforcer (son) sens du travail en équipe ». Étudiante à la faculté de médecine dentaire, Joséphine el-Balaa ajoute que, grâce à cette formation, elle a appris à établir « des connexions avec le corps administratif de l’université ».

En plus de la formation, le programme UIF comprend trois mois d’exécution du projet, ainsi que la visite, en mars, à la Silicon Valley où les étudiants recevront une formation à l’Université de Stanford et à Google, sur l’innovation et le design thinking. Une opportunité pour ces jeunes étudiants de l’USJ « de rentrer en contact avec des étudiants de différents pays du monde et de se partager les expériences », comme le dit si bien Joséphine.

Lire en ligne : 
http://photos.usj.edu.lb/pdf/pdf_3013-5144.pdf