Tribune Libre - Dr Siham Rizkallah

L’economie libanaise est aujourd’hui au centre des débats et à la Une des médias.

L’Economie libanaise est devenue aujourd’hui au centre des débats et à la Une des médias, devançant presque tous les sujets politiques qui l’avaient longtemps dominée aussi bien dans les programmes électoraux que dans les émissions médiatiques ou les rencontres/débats en société. Partout où nous nous trouvons en tant qu’économistes et spécialistes en politique monétaire, une question centrale nous est adressée: Quel est l’avenir de la Livre Libanaise? La Livre Libanaise n’est pas une simple devise qui supporte les contraintes de la dollarisation, l’endettement public, l’ancrage du taux de change, le déficit de la balance extérieure, les défaillances de la politique budgétaire, la hausse du ratio de la dette publique à 150% du PIB et la baisse du taux de croissance de l’ordre de 8% avant 2011 à moins que 0% aujourd’hui… La Livre Libanaise est la monnaie nationale du Liban et le symbole de sa souveraineté économique! La Livre Libanaise est le signe de l’unité de l’économie libanaise qui a pu résister durant la guerre de 1975-1990 contre toutes les tentatives de scinder la Banque Centrale en deux entités et de séparer la monnaie nationale en deux devises distinctes lorsque toutes les institutions du pays se divisaient en deux entre Beyrouth Est et Beyrouth Ouest.

La Livre Libanaise est notre drapeau économique qui se pliait face aux tempêtes de l’hyper inflation des années 80 et la dépréciation amenant le taux de change de 2.5 LBP / 1 USD avant 1975 à plus de 2500 LBP/ 1 USD en 1992…puis se redressait sans toucher aux réserves en Or malgré toutes les pressions de les liquider… C’est vrai que le Liban n’était pas endetté, c’est vrai qu’avant 1975 notre budget était équilibré et notre production d’électricité permettait de couvrir nos besoins et d’exporter vers la Syrie et l’excédent de la balance des capitaux permettait de plus que compenser le déficit commercial extérieur… Mais ce qui est également sûr et certain c’est que la Livre Libanaise est la monnaie nationale du Cèdre combattant, d’un pays résistant, qui se plie mais ne se casse pas, qui se blesse mais ne se déchire pas, qui souffre mais qui ne meurt jamais!

Ce n’est pas de la poésie, c’est de l’Economie, mais pas de l’Economie théorique se référant à des modèles empiriques de pays connaissant des difficultés économiques semblables… c’est de l’Economie appliquée particulièrement au cas du Liban car son modèle est tout simplement incomparable! Un message distingué à toute l’humanité! Un Phénix consumé dans les flammes d’aujourd’hui mais renaissant pour sûr sous le soleil de demain!