Comment positiver en temps de crise ?

25 mai 2020

J’envie mes étudiant·e·s car il·elle·s ont eu la possibilité d’achever l’année académique tant bien que mal. Faisant partie de la génération qui a vécu la guerre, je n’ai pas pu m’empêcher de me rappeler les longs mois que nous avions passés à attendre inlassablement la reprise des cours.

J’envie mes étudiant·e·s car leur sécurité (sanitaire) a été la priorité absolue. Cela leur a permis d’assister aux cours dans le confort de leur foyer et sans devoir se déplacer. Inutile de rappeler les multiples dangers auxquels nous étions exposé.e.s en temps de guerre (francs-tireurs, obus, voitures piégées, etc.) quand nous étions obligé.e.s d’assister, coûte que coûte, aux cours.

J’envie mes étudiant·e·s car, malgré le confinement, il·elle·s ont accès non seulement à des cours en ligne mais aussi à une variété de ressources et de plateformes qui leur permettent de consolider et d’approfondir leurs connaissances.

J’envie mes étudiant·e·s car, malgré le confinement, il·elle·s peuvent rester en contact avec le monde extérieur et surtout avec les enseignant·e·s et les responsables qui sont disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Qui de nous n’a pas répondu au message envoyé par un.e étudiant.e à minuit ou un dimanche ?

J’envie mes étudiant·e·s car il·elle·s ont eu droit à des « cours particuliers » quand il·elle·s avaient de la difficulté à comprendre une notion ou quand les pannes de courant (ou du générateur) les avaient empêché.e.s de suivre la session de groupe.

J’envie mes étudiant·e·s car leurs enseignant·e·s ont essayé de s’adapter en un temps record à l’enseignement à distance. Expliquer par écran interposé n’est pas une chose aisée surtout quand il faut initier des étudiants à l’utilisation d’un logiciel. L’enseignant ne peut pas se contenter d’exposer les étapes à suivre mais il doit aussi trouver les solutions appropriées quand le logiciel ne réagit pas comme prévu. Pousser une classe nombreuse à interagir n’est pas non plus évident mais les enseignant·e·s ont épuisé toutes les ressources disponibles pour relever ce défi. 

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, j’envie mes étudiant·e·s non pas par frustration mais pour les encourager à positiver en faisant contre mauvaise fortune bon cœur.

Cependant, je reconnais que, pour nous tou.te.s, rien ne vaut un cours en présentiel même par masque interposé !

 

Lina SADER FEGHALI

Professeur associé