Beyrouth, ville de mille et une pandémies

Mardi 22 septembre 2020

Une grande révolution, une crise économique, un virus mondial fatal, une hyperinflation des prix, une pauvreté croissante, un gouvernement absent, et maintenant, une nouvelle catastrophe à inscrire dans nos livres d’histoire.

Comme me l’a décrite Aya, une jeune fille de 16 ans qui habite à Karantina, « vivre au Liban, c’est vivre une minute au paradis, et la seconde en enfer ». Mais comment une jeune fille de 16 ans pourrait-elle prononcer une telle phrase et en connaître le sens?

Au Liban, tout est possible.

Durant mes semaines de volontariat à Beyrouth, j’ai rencontré beaucoup de personnes gravement atteintes, aussi bien physiquement que moralement, par l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020. Toutes les rencontres et tous les entretiens que j’ai eus avec ces personnes m’ont prouvé que les Libanais survivent… d’espoir : l’espoir demeure la seule arme capable de combattre la négativité, le mensonge et la corruption ; sans espoir, tout combat demeure inutile et inefficace. 

 Je me suis rendu à Beyrouth 2 jours après l’explosion : j’ai retrouvé mes ruelles préférées - remplies de beaux souvenirs et de moments sacrés- totalement détruites !

Il est vrai que Beyrouth sera reconstruite bientôt, mais la reconstruction de la pierre ne saura, malgré tout, rendre à ma ville chérie son charme défiguré et son âme perdue. 

                                                          Carl Saad

                                                           ETIB/ L3