Une idolâtrie passionnée!

Camélia SAADÉ
Lundi 16 novembre 2020
Organisateurs


“Un jour, j’écrirai mon autobiographie, je voudrais l’écrire moi-même afin de mettre les choses au clair. Il y a eu tellement de mensonges sur moi…”

Le 30 Octobre 2019, le rêve de “la Callas” se concrétise enfin, avec la parution d’un ouvrage exceptionnel : Lettere e memorie (Lettres et mémoires), qui regroupe plus de 300 lettres inédites, dévoilant ainsi les mystères de la vie de la cantatrice.

Réalisateur du film “Maria by Callas”, photographe, acteur, producteur, commissaire de l’exposition éponyme, et auteur de deux volumes d’iconographie inédite, Tom Volf est reconnu aujourd’hui comme étant l’un des plus grands spécialistes de l’artiste. N’oublions point de mentionner qu’il est également à l’origine du Fonds de dotation Maria Callas dédié à la préservation des archives personnelles de la gréco-américaine.

“C’était un soir de Janvier 2013 à New York que tout a commencé” : c’est ainsi que ce dernier introduit sa découverte du belcanto dans sa lettre du premier juin 2019, dont le destinataire n’est autre que le rossignol à la voix d’or. Remarquable, non? Six années d’idolâtrie, de passion, d’admiration, cinq années de recherches, parcourant le monde sur ses traces ; pourtant, c’est la première fois qu’il lui écrit…

Connue sous le nom de “Maria Callas” ou “Mary Callas”, Maria Anna Cecilia Sophia Kalogeropoulos ne tarde pas à faire preuve de son talent inné. D’ailleurs, son père raconte qu’elle lançait des vocalises et des aigus si insolites pour un nouveau-né que même les voisins en étaient stupéfaits. C’est à l’âge de onze ans qu’elle commence à auditionner, mettant de côté ses études secondaires, décision de sa mère, Evangelia, voulant faire d’elle un enfant prodige. Ses débuts se font à  Athènes, au Conservatoire National avec Maria Trivella, puis au Conservatoire d’Athènes auprès de la maestra espagnole Elvira de Hidalgo, qui eut un rôle essentiel dans sa formation artistique. Sous la plume de la coloratura, tout au long de l’histoire, circule une profonde souffrance à laquelle j’attribue un nom : la passion. Eh oui, j’ai bien dit “passion”! Bien sûr, vous vous demandez la raison d’une telle qualification: la coloratura vivait une histoire, autrement dit, sa vie était en perpétuel mouvement, tantôt pour le meilleur et tantôt pour le pire. Que citer? De quoi parler? Des scandales, des épreuves personnelles, de l’amour idéalisé de son mari, jusqu’à son addiction au dénommé Aristote Onassis pour lequel elle n’éprouvait guère de l’amour mais plutôt une passion insatiable?

En somme, l’ouvrage vous emporte auprès de la plus grande voix du XXème siècle, dans son histoire à elle, retrouvant non seulement ses lettres mais aussi ses mémoires, ainsi que des télégrammes voire même son testament. De l’Amérique à Athènes, à l’Italie, à la France; Maria Meneghini Callas était, est et restera à jamais la merveilleuse primadonna du siècle passé.