Un état de vivre… ou mourir ?

Rita HADDAD
Samedi 28 novembre 2020
Organisateurs


Devant le fait que tous les organes, une fois malades, soient rencontrés à mi-chemin par des prières, des donations et du support, à l’exception de l’encéphale traité comme un chien égaré fixé par des yeux dédaigneux, je reste éberluée. Mettez-vous dans la peau d’un individu déprimé… angoissé…languissant…tenaillé par le chagrin, par les plaies sous-jacentes d’un cerveau faillant se fracasser. Ressentez la douleur, la peine qui coule dans ses veines. Ledit encapsulé antipathique ne s’avère être qu’un être attendant silencieusement la fin éternelle qui le libérerait de sa misère. Ne jugez pas. Portez de la compassion envers cet humain. Accourez à sa rescousse. Dans ce poème que j’ai rédigé, j’ai mis en exergue une âme souffrante, négligée, le vide torturant qui la noyait et ce qu’elle planifiait.

Dans les profondeurs de l’abysse,

Gît la carcasse inerte, la matrice,

Libérant la pensée sur les prémisses,

Du machiavélique monde d’Osiris.

 

Impuissante, piégée entre les barreaux,

Harcelée par des ectoplasmes locaux,

Et contre l’emprise suffocante de leurs échos,

La mesquine perd ses forces trop tôt.

 

Tel un félin cisaille, une bête touchée,

Un humain dénué de sa dignité,

Une célébrité négligée, condamnée,

Cette conscience scrute la honnie obscurité.

 

Et dans toutes les directions possibles, 

Est diffusée une cruauté infernale pénible,

Des flots de chaleur avec comme cible,

L’esprit interloqué, délaissé et inaudible.

 

Abandonné sur ce chemin opprimant,

Le souffle ne s’avère point récalcitrant. 

Recroquevillé sous les jets et les torrents,

Résorbé par l’amertume du temps.

 

Réalité ou catastrophe onirique ?

Le vide devient de plus en plus inique.

Les cyclones du mal se rejoignent, maléfiques,

En aliénant l’âme en état critique.

 

Quelle misère l’avait accaparée ?

Quel mystère l’avait troublée ?

Une brusque dérision de santé,

Ou une fantasmagorie, illusion déprimée ?

 

La salvation semblant s’estomper,

L’espoir ne cesse de s’esbigner. 

Personne en vue, à quoi bon s’égosiller,

Pourquoi ne pas succomber ?

 

Le noir de jais aveuglant,

Sevrant ses sens sérieusement,

Ruine son étincelle de vie, résistant,

Altérant l’élucubration à présent. 

 

Pour cette pensée, sans émotions à exhumer,

Sans idées à communiquer,

Sans vie à mener ou partager,

Disparaître constitue l’ultime échappée.