Des maladies sexuelles camouflées

Pas toutes les maladies sexuellement transmissibles sont protégées par les nouveaux moyens de contraception. Quels sont leurs signes les plus fréquents et comment les détecter ?!
Samir GHAFARI
Mardi 15 décembre 2020
Organisateurs


Le sujet des maladies sexuellement transmissibles  est un sujet qui a inquiété l'humanité depuis la nuit des temps. Ce n'est qu’avec l'émergence des nouveaux moyens de contraception que cette inquiétude s'est affaissée. Pourtant, c’est là où réside le grand problème : pour les jeunes, le préservatif permettra la meilleure protection contre le virus d’immunodéficience humaine (VIH), ce dernier étant considéré le seul virus à transmission sexuelle.

Mais attention, si le préservatif nous protège des virus qui se transmettent par l'éjaculat, ce même préservatif n'assure pas la barrière requise contre la transmission d'autres maladies.

Le Gonocoque par exemple est une bactérie qui se transmet par fellation, rapport oral. Il connaît une recrudescence depuis l’an 2000, surtout chez les homosexuels masculins. Ce genre de bactérie cause le plus souvent des urétrites qui se manifestent par un écoulement urétral purulent, jaune verdâtre, et qui peut se compliquer d’une inflammation des testicules, accompagnée de douleur et fièvre.

La Chlamydia trachomatis est une bactérie intracellulaire dont l’infection est asymptomatique dans la plupart des cas. Chez une minorité de contaminés, elle se manifeste par des leucorrhées. Elle représente la principale cause des cervicovaginites et de salpingites chez la femme jeune, se compliquant parfois de stérilité tubaire. Elle pourrait même augmenter le risque d’avoir une grossesse extra-utérine.

La syphilis, maladie contagieuse endémique, a aussi connu une recrudescence depuis l’an 2000, et touche principalement les homosexuels masculins. Elle témoigne d'un relâchement dans la prévention des pratiques sexuelles à risque. Sa transmission se fait essentiellement par contact muqueux, en d’autres termes, d’une muqueuse infectée vers une muqueuse saine. Comme nous l’avons déjà précisé, le préservatif ne peut pas protéger contre la syphilis. Evidemment, il est nécessaire de bien diagnostiquer cette maladie car elle peut passer inaperçue si le patient ne remarque pas des changements dans son corps : une syphilis primaire se caractérise par un chancre au point d’inoculation et par une adénopathie indolore non inflammatoire au niveau du cou (si jamais le pharynx est atteint). Ce chancre apparaît pour trois semaines, après trois à six semaines du rapport sexuel suspect, puis il disparaît, laissant ainsi passer une syphilis non diagnostiquée si le patient ne remarque rien. Quelques semaines après, la syphilis secondaire apparaît avec un rash palmo-plantaire (dans 75 à 100% des cas) et des condylomes dans les régions humides (dans 20% des cas). Cette infection ne s’arrête pas là, mais elle peut se compliquer d’une neurosyphilis, avec atteinte de la moelle épinière, causant ainsi des parésies ou une cardiosyphilis qui perturbe le bon fonctionnement du cœur.

Toutes ces complications peuvent être évitées si l’on détecte précocement les maladies sexuellement transmissibles. Et ceci est faisable par des tests de screening effectués dans les laboratoires ou même à l’aide des quick-tests effectués avec un peu de sang de doigt. Aussi, toutes ces maladies peuvent être épargnées en évitant les facteurs de risque comme la multiplicité des partenaires ou les pratiques sexuelles sous l’effet de substances psychoactives (drogue, alcool, etc…).

En outre de l’importance de la protection contre les MST, il est crucial de se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles, mais  il est aussi fondamental de les détecter précocement, surtout après un rapport sexuel suspect ou des signes alarmants : types de brûlures mictionnelles, douleurs pelviennes ou scrotales et lésions cutanées s’assimilant aux verrues, vésicules ou chancres. Attention chers jeunes, en cas d’inquiétude, n’oubliez pas de consulter votre médecin !