Lancement d’un programme de bourses de l’Université d’Ottawa aux étudiants de l’USJ et de l’UL

Lundi 14 décembre 2020

L’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), représentée par son recteur le Pr Salim Daccache s.j., et l’Université libanaise (UL), représentée par son recteur le Pr Fouad Ayoub, ont signé un protocole d’entente avec l’Université d’Ottawa (uOttawa). L’accord a pour objet la mise en place d’un programme de bourses destiné aux étudiants de l’USJ et de l’UL pour étudier à l’uOttawa, et le renforcement des relations de collaboration académique et scientifique. L’uOttawa désire ainsi contribuer à la formation d’une nouvelle génération de jeunes Libanais talentueux et à répondre aux besoins du pays, tout en renforçant la francophonie, par l’octroi de six bourses d’études dans des programmes de Master et de doctorat en langue française.

La cérémonie de signature du protocole s’est déroulée via la plateforme Zoom, en présence de S.E. Madame Chantal Chastenay, Ambassadrice du Canada au Liban, SE Monsieur Fadi Ziadeh, Ambassadeur du Liban au Canada, de M. Amin Maalouf, membre de l’Académie française, ancien de l’USJ et membre de son conseil stratégique. Y assistaient également nombre de représentants des universités concernées.

« Je ne vous apprendrais rien, lance d’emblée l’invité d’honneur, Amin Maalouf, en disant que nous vivons une année étrange. Jamais par le passé, il y a eu de la sorte, un accident planétaire, qui a ébranlé toute les sociétés humaines, interrompu leurs activités et bouleversé nos habitudes. Il est trop tôt pour dire à quoi ressemblera le monde après 2020, mais nous savons déjà qu’il ne sera pas identique au monde d’avant ».

« Tous les pays, ajoute Maalouf, ont été éprouvés par les évènements de cette année. Et le Liban un peu plus que les autres. Bien avant la crise sanitaire et la gigantesque explosion du port, il traversait déjà une crise économique, financière, politique, social et humanitaire, sans précédent. Une crise profonde, pernicieuse, dévastatrice, et duquel aucun vaccin providentiel ne viendra délivrer ».

« Le Liban, insiste l’écrivain libano-français, a clairement besoin d’une aide massive de la communauté internationale pour sortir de sa crise, pour se reconstruire, et pour recommencer à remplir, dans sa région et au-delà, la mission qu’il a vocation remplir. Celle d’un pôle de développement humain, de modernisation, de démocratisation, de coexistence harmonieuse, et d’excellence. Il a, d’urgence, besoin d’un sauvetage. Mais ce sauvetage arrive à un moment ou le reste du monde a tant d’autres préoccupations. Toutes les nations, même les plus puissantes et les plus riches ont pour priorité de secourir leur économie éprouvée par la pandémie et d’alléger les souffrances de leur administres afin de préserver la paix civile ».

« C’est ce qui donne à votre belle initiative une grande importance. Elle a valeur d’exemple et elle montre le chemin à suivre, à savoir que même dans cette période où chaque pays et chaque institution doivent faire face à une situation délicate, inédite, et éprouvante, il y a toujours une place pour la solidarité et la fraternité, notamment dans le domaine, hautement prioritaire de l’enseignement », conclut Maalouf.

M. Sanni Yaya, Vice-recteur, International et Francophonie de l’uOttawa, a estimé que « ce projet témoigne, d’abord, de notre solidarité et notre empathie à l’endroit du peuple libanais et sa diaspora, et de l’importance que représente la jeunesse libanaise ; car, ajoute Yaya, l’avenir d’un pays est sa jeunesse et c’est son travail et sa volonté de réussir, et surtout son espérance et sa résilience, qui expliquent notre présence à cette cérémonie ».

M. Jacques Frémont, Recteur et vice-chancelier de l’uOttawa, a rappelé que « les relations entre nos deux pays ne datent pas d’hier. La communauté libanaise au Canada, et en Ottawa en particulier, constitue un élément très important de notre mosaïque culturelle. L’Université d’Ottawa est très fière des relations avec les établissements d’enseignement supérieur libanais. Nous sommes tout aussi touché, ajoute Frémont, par les difficultés éprouvées par le Liban à tous les niveaux. Nous voulons aider la jeunesse libanaise à se construire un avenir meilleur, et ainsi contribuer à la reconstruction de leur pays et ses institutions sur des bases solides ».

Le Pr Salim Daccache, rappelant la situation difficile au Liban, affirme que « le fait qu’une institution prestigieuse comme l’Université d’Ottawa décide d’aider des étudiants libanais est quelque chose qui nous fait chaud au cœur, précise-t-il.  Cet accord va ouvrir la porte à une coopération plus riche, et va nous aider à sortir plus fort de cette crise et renforcer notre volonté d’être au service de notre communauté et de notre peuple, de la promotion de la citoyenneté et de la paix, et de la formation d’excellentes ressources humaines ».

M. Fouad Ayoub, Recteur de l’Université Libanaise, a jugé qu’il est « évident que cet accord encouragera les étudiants de l’UL à continuer leur parcours académique à l’université d’Ottawa, en leur permettant d’acquérir les connaissances et la technologie nouvelles, dans un monde en révolution économique, informatique et numérique continue ».

La cérémonie d’aujourd’hui, affirme S.E. Madame Chantal Chastenay, Ambassadrice du Canada au Liban, « que l’étroite amitié qui existe entre nos deux pays continue de porter des fruits. Quoi de mieux, que les secteurs dynamiques de l’éducation et de la recherche universitaire, pour témoigner du renforcement durable des relations canado-libanaises. Il ne fait aucun doute que ces secteurs portent les assises du développement socio-économique de nos pays ».

Monsieur Fadi Ziadeh, Ambassadeur du Liban au Canada, a souligné dans son intervention qu’« offrir l’éducation est non seulement, un merveilleux cadeau, mais également un investissement des plus surs. Je peux vous assurer qu’investir aujourd’hui dans l’éducation des étudiants libanais, serait une décision des plus louables, surtout par les temps que le Liban traverse actuellement ».