Le nouveau cri d’alarme socio-économique du Liban avant le réveillon du nouvel an 2021

Comme l'affirme Salim al-Hoss, « le système a toujours eu beaucoup de liberté mais a souffert d'un manque de démocratie » (Al-Hoss, 1984)
Jean EL KHAWAND
Jeudi 24 décembre 2020
Organisateurs


Le Liban est la maison de beaucoup de demeures divines, où les intérêts extérieurs de ses sectes politiques et religieuses ont freiné le développement de son bien-être socio-économique.  La perte de pouvoir et de contrôle par l'État depuis 1975 a généré de nouvelles formes de pouvoir politique au niveau national qui constituent un défi à l'expansion de l’économie libanaise. Les réformes qui ont été destinées après la période du président Fouad CHEHAB avaient comme but de promouvoir la croissance socio-économique du Liban et de surmonter les conséquences négatives de la guerre civile. Comment était-il possible de concilier l’image généralement acceptée d’un Liban prospère, familier et attrayant dans les années 1960 avec son nouveau visage actuel de la désolation, de l’hostilité, de la corruption et d’un pays surendetté ?

   Malheureusement, les événements historico-politiques et économiques, surtout après la guerre en 2006, ont emporté le Liban vers un état d’affaissement et d’anéantissement de ses structures socio-économiques. La société libanaise a été segmentée par les cinquante dernières années dans les communautés ethniques/religieuses structurées. Les assassinats de plusieurs dirigeants politiques, les guerres (guerre civile, 2006 et Nahr Al Bared en 2007), et les conflits confessionnels en continu alimentés par des puissances mystérieuses continuent à ce jour, provoquant la destruction systématique des ressources de la nation (humaines, naturelles, financières, etc). De même que pour les années 1960, le Liban est toujours à la recherche de solutions à ses problèmes énumérés ci-dessus à travers son mouvement de militantisme dirigé par les acteurs des deux sociétés politique et civile qui forment des forces de changement organisées (les ONG, les syndicats, les partis politiques…).

   Aujourd'hui, le Liban porte le fardeau des retombées socio-économiques du conflit syrien. Une récente évaluation de la Banque mondiale prévoit que le conflit et les flux de réfugiés en cours se traduiront par des pertes énormes dans le commerce et le tourisme au Liban et par une augmentation à la fois de la pauvreté et du taux de chômage. Même avant la crise syrienne, les finances publiques du Liban étaient structurellement faibles et sont en train de devenir à rude épreuve, avec un déficit budgétaire estimé à élargir de 2,6 milliards de dollars sur la période 2012-2014. Aujourd’hui, les chiffres sont alarmants surtout avec la crise de dollars, la dévaluation de la monnaie nationale et la pandémie fatale de la Covid-19 qui ont été jetés comme une malédiction sur tous les libanais comme le sort qui a été jeté sur Prométhée dans le mythe écrit par Platon « le mythe de Prométhée » !  

   Au Liban, l’écologie a gravement souffert de la guerre civile, du développement de l’industrialisation et du problème des ordures. Divers polluants et déchets sont déversés dans la mer et les rivières, et les constructions sauvages ont fleuri un peu partout. L’introduction par l’homme de substances dans l’environnement marin pollue l’eau salée et entraîne de nombreuses conséquences tant sur l’écosystème et le secteur agricole que sur l’homme, l’économie et la société.

  

En conclusion, l'élément le plus essentiel nécessaire pour le développement économique est un gouvernement stable, celui qui est capable de fournir de l'ordre, de protéger les droits de propriété privée, et de superviser l'exécution des contrats d'affaires. Cet État doit être un État providence qui vise une justice sociale et une équité au sein de la société. La stabilité politique et la liberté de véritables démocraties attirent les entrepreneurs, les hommes d'affaires, financiers, industriels qui aiment s'aventurer dans un environnement sécurisé. 

« Vive l’aristocratie des philosophes à la place de la démocratie démagogique des sophistes ! »