Interprétation, version 2.0 : suite et fin

Décembre 2020

Lors du premier confinement général, j’avais chanté les louanges de l’interprétation à distance. C’était avant de m’aventurer dans l’interprétation simultanée. Parfois, il faut savoir reconnaître ses erreurs de jugement. Je ne vais pas y aller par quatre chemins : j’avais tort.

À premier abord, la différence entre l’interprétation classique et la télé-interprétation semble minime voire inexistante. L’interprète est toujours armé de son bloc-notes, de son stylo, de son capital cognitif et auditif pour bien interpréter. L’ordinateur portable n’est donc qu’un outil de circonstance pour véhiculer le message.

Détrompez-vous, la différence entre l’interprétation traditionnelle et sa version 2.0 est grande, voire flagrante ! Lors d’une prestation à distance, l’interprète redouble d’efforts pour assurer un bon rendu. Le temps de concentration est plus court, le rendu devient de plus en plus laborieux et le risque de tomber victime de « l’effet falaise » devient de plus en plus grand.

À mon humble avis, il est plus facile de maintenir la cadence en cabine que derrière un écran. 

En outre, retranché dans sa zone de confort depuis trop longtemps à cause du confinement, l’étudiant-interprète entre dans une nouvelle routine. La négligence, le relâchement et le manque de rigueur deviennent les nouveaux mots d’ordre. Sans le savoir, il tombe sous l’emprise d’un laisser-aller néfaste. Le confinement vertueux se transforme en un cercle vicieux.

Il n’existe qu’un remède à ce fléau : le bon accompagnement académique. Fort heureusement, le corps enseignant au département d’interprétation de l’ETIB n’a épargné aucun effort pour mener à bien sa mission en ces temps difficiles. Merci.

Christian Antoine El Daher

M2- Interprétation