La Faculté des sciences de l’USJ lance deux cours en ligne sur l’économie circulaire et le développement industriel durable

Jeudi 21 octobre 2021
Organisateurs


Sous le patronage de S.E.M. le ministre de l’Industrie, Georges Bouchikian, la Faculté des sciences (FS) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), et en partenariat avec la United Nations Industrial Development Organization (UNIDO), a lancé deux cours en ligne intitulés « Eco-design for a circular economy » et « Introduction to an inclusive and sustainable industrial development and evidence-based industrial policymaking », le jeudi 21 octobre durant une cérémonie en ligne.  

Dans son mot d’accueil, la directrice du master Technologie industrielle, Pr Mireille Kallassi Awad a estimé que « puisque l'économie circulaire et la durabilité attirent davantage l'attention des gouvernements, de l'industrie et des universités, l'innovation des modèles d'entreprise pour la circularité et la durabilité intégrale devient fondamentale pour maintenir l'avantage concurrentiel des entreprises. Alors, dans le but de contribuer au développement d'un pool de décideurs politiques, de chercheurs et d'industriels aidant à façonner les politiques, ainsi que les capacités institutionnelles dans la région MENA, la FS et UNIDO ont lancé ses deux cours. »

De son côté, M. Bassel El Khatib directeur à l’UNIDO et représentant de son pôle régional en Egypte, a affirmé qu’  « aucun pays au monde n'a pu passer d'un statut à faible revenu à un statut à revenu élevé, sans le processus d'industrialisation. La transformation structurelle, ajoute El Khatib, a toujours lieu en raison des changements technologiques, des avantages comparatifs et de l'économie mondiale. Il est nécessaire de définir des principes directeurs sur la meilleure façon, pour une société, de déplacer son capital humain et ses ressources financières des secteurs à faible productivité vers les secteurs à forte productivité. Historiquement, l'industrialisation a été très importante pour la croissance et le développement, non seulement en raison de la dynamique de productivité qui se produit dans le secteur manufacturier, mais aussi en raison des effets positifs qu'elle a sur l'économie. En raison de la nature complexe du secteur manufacturier, il entretient traditionnellement des liens étroits avec d'autres secteurs, ce qui entraîne un renforcement positif et un processus cumulatif de transformation structurelle. »

« Cependant, s’alarme El Khatib, la croissance économique et le développement ont été réalisés aux dépens de l’environnement. Cela crée une urgence pour les décideurs d'aujourd'hui. Nous avons besoin de politiques industrielles qui accélèrent la transformation structurelle vers une économie à faible émission de carbone, d'une manière qui permet également la productivité. »

Quant à la place du Liban dans ce processus, El Khatib a considéré que le défi majeur pour le pays du Cèdre est « le manque de capacités appropriées pour entreprendre, de manière indépendante, des diagnostics industriels approfondis et pour suivre un processus de formulation d’une stratégie, qui est suffisamment fondé sur des preuves. Le manque d'analystes nationaux conduit souvent à une interdépendance vis-à-vis des conseillers internationaux. L'USJ et l'UNIDO ont uni leurs forces pour le développement d'un programme de master commun sur le développement industriel, qui renforcera les capacités des décideurs politiques au Liban à formuler et à concevoir des stratégies, fondées sur des preuves, pour un développement industriel inclusif et durable. »

Le doyen de la FS, Pr Richard Maroun, a considéré de son côté, que « dans un monde où l'industrie 4.0, ou la numérisation des sites de production, est devenue une routine dans les entreprises et l'industrie, la prochaine étape de cette tendance globale s'appelle : Intelligence industrielle. C'est pour cette raison, ajoute Maroun, que depuis 2016, l'UNIDO et le ministère de l'Industrie ont lancé un nouveau projet de développement de zones industrielles dans le pays. Le projet vise à aider à résoudre les problèmes liés à l'infrastructure des entreprises, à attirer des investissements, à favoriser la main-d'œuvre qualifiée et à faciliter la croissance des petites et moyennes entreprises locales. »

« À cet égard, explique le doyen de la FS, et même avant 2016, la FS a lancé plusieurs collaborations avec l’UNIDO, visant à développer notre expertise dans le domaine du développement industriel, d'autant plus que notre faculté avait mis en place un master en Technologie industrielle depuis 2002. »

« Ayant en tête l'objectif d'attirer les étudiants les plus motivés du pays, poursuit Maroun, et même de la région, nous avons pris la décision d'opter pour une accréditation internationale de notre programme à travers le processus de validation de la certification ISO 9001. Cela a été fait en 2016 et même mis à jour en 2019 à la norme ISO 9001 2050. À notre connaissance, nous sommes le premier programme académique du pays à obtenir une telle certification. Par ailleurs, et afin d'acquérir plus de visibilité internationale et de faciliter l'insertion professionnelle de nos étudiants, nous avons opté pour une autre accréditation internationale, cette fois en collaboration avec le réseau FIGURE en France, afin de proposer à nos étudiants d'obtenir un master en ingénierie appelé Cursus master en ingénierie CME. Nous sommes également en train de proposer un nouveau programme sur le leadership industriel dans notre campus universitaire à Dubaï. Les deux cours en ligne que nous lançons s'inscrivent dans notre vision de l'innovation. »

Maroun s’est aussi félicité de l’étroite collaboration avec le ministère de l'Industrie et a encouragé les étudiants à suivre les cours mentionnés et à en tirer le maximum d'informations et de connaissances.

« Nous faisons nôtre la mission de l'UNIDO, lance de sa part le Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ, celle qui consiste à contribuer au développement d'un vivier de talents de décideurs politiques, de chercheurs et d'industriels, aidant à façonner les politiques ainsi que les capacités institutionnelles dans la région MENA. Ce partenariat permettra à notre université de se positionner sur le marché du travail en offrant une formation unique dans le domaine industriel. »

« Dans cette situation difficile au Liban, martèle Daccache, où tout semble s'écrouler, notre conviction est que les établissements d'enseignement supérieur comme l'USJ, doivent continuer à former les leaders de demain, et une élite capable de reconstruire ce pays sur de nouvelles bases de confiance et de transparence. Nous faisons l'impossible pour garder les jeunes ici, en leur offrant des milliers de bourses et des opportunités d'avoir une excellente formation scientifique et intellectuelle. Nous voudrions aussi continuer à être une université de recherche ici au Liban, pour produire des connaissances, bénéfiques pour notre société et pour la communauté internationale. »

Le ministre Georges Bouchikian a estimé de son côté, que « l'industrie est l'un des secteurs les plus importants qui offrent des opportunités d'emploi aux étudiants universitaires, en particulier dans les secteurs du savoir, de la technologie, de l'électronique et des logiciels. J'ai le plaisir de vous informer, annonce Bouchikian, que l'inventeur du jeu mondial Nintendo qui est un Libanais, et qui s'appelle Claude Comair, qui a travaillé au Japon et s'est installé aux États-Unis, où il a créé l'une des plus importantes universités technologiques ; qu’aujourd'hui, il retourne au Liban, pour fonder une usine pour les industries alimentaires dans la vallée de la Bekaa. »


« Nous sommes tous conscients, ajoute le ministre, que le territoire du Liban est de petite taille, mais riche en capacités et qualifications humaines, scientifiques, intellectuelles, créatives et culturelles. Les Libanais sont ambitieux, intrépides mais ont besoin d'un peu de soutien de l'État pour se lancer et réussir. »

« Ce diplôme, affirme aussi Bouchikian, complète et accompagne les projets du ministère de l'Industrie, notamment le projet de zones industrielles, que nous travaillons à développer et à faire prospérer en leur sécurisant l'environnement d'incubation, en agrandissant les zones existantes et en y augmentant si possible le facteur d'investissement. Le ministère de l'Industrie compte beaucoup sur une coopération constructive avec la UNIDO, et sur le fait de bénéficier de son expertise dans de nombreux domaines industriels, notamment dans le domaine des statistiques et des enquêtes industrielles, la création de zones industrielles et le soutien aux industries alimentaires et autres secteurs. »

Bouchikian a noté, pour conclure, le haut niveau de coopération continue entre le ministère et l'Université Saint-Joseph qui « se développera et se consolidera de plus en plus. »

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