Il y a 83 ans

Inauguration de la Bibliothèque Orietnale.
Janvier 2022

Quatre-vingt-trois ans déjà, le bâtiment qui regroupait l’Institut de Lettres orientales (ILO) et la Bibliothèque Orientale (BO) a été inauguré. Un bâtiment considéré comme une mine documentaire dans les domaines : archeologie, religions, histoire, géographie, philosophie, linguistique, littérature et art.

Ce bâtiment spécial, destiné à réunir toutes les ressources de la Bibliothèque Orietnale et le fonds du collège séminaire de Ghazir, a été construit de 1937 à 1939. L’architecte M. de Cidrac, a donné à ce sanctuaire des lettres l’aspect des anciennes églises fortifiées de la France méridoriale.

Le rez-de chaussée réservé à l’enseignement de l’ILO, comprend un amphithéâtre, deux salles de cours, deux secretariats, ouvrant tous sur un grand hall largement éclairé. Au dessus s’élèvent, en deux étages, les magasins de livres et tout en haut, plus loin des bruits de la rue, la salle de consultation.

Le jeudi 19 janvier 1939, le R.P. Christophe de Bonneville procédait à l’ouverture de l’ amphithéâtre et des locaux de la BO : dans la conférence inaugurable il rappelait la mémoire et les travaux du R.P. Lammens.

En octobre 1939, les transferts des livres étaient achevés, et depuis, la salle de consultation reçoit chaque jour plus de cinquante lecteurs, érudits et étudiants du pays, étrangers chargés des missions économiques ou archéologiques, professeurs et savants de passage.

Cette bibliothèque fondée en 1875, en même temps que l'Université, reprend le fonds du collège séminaire de Ghazir. Son premier noyau est rassemblé par le P. Alexandre Bourquenoud, qui se lance dans le projet d'explorer et d'inventorier les richesses archéologiques de la région. Elle connaît un nouvel essor sous l'impulsion du P. Louis Cheikho qui en est le directeur entre 1880 et 1927. Il lui donne son nom de Bibliothèque Orientale en 1894 et l'enrichit par les disciplines de l'orientalisme et l'acquisition des manuscrits.

Ouverte au public, la BO compte aujourd’hui 225 000 livres en arabe, en français, en anglais, en italien, en arménien ; 2 000 périodiques et revues ; 3 500 manuscrits en syriaque, en grec, en latin, en persan, en turc, en hébreu, à 90 % microfilmés ; 2 400 cartes de géographie, et une photothèque de plus de 200 000 clichés.

Des travaux de rénovations du bâtiment ont eu lieu en 2015 et l'inauguration des locaux rénovés de la Bibliothèque orientale  et de la Photothèque a fait en 2016 l'objet d'une cérémonie placée sous le patronage du ministre de la Culture, Rony Arayji. Une cérémonie qui a vu la présence notamment du Recteur de l'Université Saint-Joseph, le Professeur Salim Daccache, du cofondateur de la Fondation Boghossian, Albert Boghossian, et de l'auteur de L'amour des livres et membre de l'Association des amis de la Bibliothèque orientale de Beyrouth, Éric Schell.

Ce bâtiment fut temoin de plusieurs évèments : guerre civile, occupations diverses, et pour couronner le bilan, la catastrophe de l’été 2020. L’explosion a fait voler en éclats vitres, portes et fenêtres de la BO ; elle a aussi entrainé des fissures dans les murs, notamment au niveau de la salle des manuscrits et de la chambre froide de la photothèque. Sans oublier la perte d’un déshumidificateurUn 4 août qui marquera les Libanais à jamais. Malgré tout, les chantiers de rénovation de la BO continuent toujours pour pouvoir ȇtre accessible le plus vite possible au grand public.