Dès
son retour en Syrie-Liban en 1831, la nouvelle mission de
la Compagnie de Jésus se lance aussitôt dans
les oeuvres scolaires créant en très peu de
temps tout un réseau d’écoles réparties
sur ce vaste territoire.
Dans cet effort pédagogique et apostolique, le Père
Joseph Delore occupe une place particulière en tant
que directeur d’école mais aussi comme photographe.
A partir de Ghazir et dès 1904, il fonde et dirige
une quarantaine de petites écoles implantées
dans les villages les plus démunis et les plus reculés
du Mont-Liban. Son oeuvre s’étend du Ftouh Kesrouan
au pays de Batroun, du littoral (Halat, Tabarja) à
la haute montagne (Aqoura, Jâj, Qartaba, Tartej, Bcha’lé…).
Immense région aux chemins escarpés qu’il
parcourt pendant quarante ans à pied , un bâton
à la main, ployé sous deux sacs en bandoulière,
gonflés d’objets disparates - et quand par hasard
ils n’étaient pas remplis, on dit que par esprit
de pénitence il y mettait des pierres….
Soixante
ans après sa mort, le souvenir de «Bedri Yousef»
, comme on l’appelle toujours, reste encore vivant dans
la mémoire villageoise.
Très tôt il met la photographie au service de
son apostolat. Ses archives photographiques, conservées
à la Bibliothèque orientale de l’Université
Saint-Joseph, comprennent des clichés de groupes scolaires,
de première communion, de Croisés eucharistiques,
de processions des Saints Sacrements....
On y trouve aussi des photographies de paysages du Mont-Liban
et de la Syrie. Ces dernières sont d’une grande
importance pour suivre l’évolution du paysage
rural. Des prises de vue actuelles seront mises en regard
pour visualiser les grandes mutations qu’a connues le
Mont-Liban dans la deuxième moitié du XXè
siècle.
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