La présente recherche est une des premières qui se base essentiellement sur les anciennes archives inédites des couvents pour étudier le rôle des moines dans l’histoire rurale du Liban depuis l’époque ottomane jusqu’après l’indépendance (1710-1960).
L’étude met en lumière l’autonomie relative du Mont-Liban et le statut privilégié de la terre, les modes de délimitation et les régimes d’irrigation des propriétés agricoles, la diversité des systèmes de datation, les poids et les mesures, les monnaies et les prix, les genres d’impôts, les abus du système fiscal et les soulèvements populaires, l’activité agricole des moines et leur stratégie dans l’expansion territoriale, les contrats de métayage et la situation des métayers, le rayonnement culturel des couvents : premières imprimeries arabes au Liban, écoles, bibliothèques et conservation du patrimoine.
La longue période étudiée et le recours de l’auteur à la méthode quantitative sérielle ont permis de saisir, plus que les évènements, les mutations sociales, économiques et culturelles. La micro-analyse dépouille la recherche historique de son aspect idéologique pour l’insérer dans la réalité vécue du peuple.
L’histoire rurale place sur le devant de la scène la foule des paysans et des travailleurs qui ont peiné de leurs mains pour transformer les rudes montagnes du Liban en des terrasses fertiles qui leur assurent le pain et la liberté.