017HERMM2 | L'herméneutique contemporaine dans l'islam |
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Nous assistons quotidiennement sur nos écrans à des actes terroristes et des crimes perpétrés au nom du Coran, ou plutôt au nom d’une certaine interprétation du Coran. C’est pourquoi, l’islam donne aux yeux d’une large opinion l’image d’une religion conservatrice, agressive paralysée et régressive. À la fois, il « inquiète et inspire » (Malek Chebel). Or le visage de l’islam de demain dépendra d’abord de l’interprétation du texte coranique. Car le fondement d’une possible réforme de la religion musulmane est l’interprétation de son livre fondateur. D’ailleurs l’intérêt pour le thème de l’interprétation de Qur’ān se reflète par exemple par le succès auprès des lecteurs occidentaux de romans comme celui d’Éric-Emmanuel Schmitt intitulé L’homme qui voyait à travers les visages. En effet, puisque qu’il se définit comme « la religion du livre », l’islam est la religion de l’interprétation. Or ainsi que l’a affirmé Ali ibn Abi Talib : « Le Coran est muet, ce sont les hommes qui parlent en son nom ». Des voix musulmanes se sont donc élevées et ont appelé à des lectures du Coran qui soient à la fois nouvelles et fidèles aux valeurs de l’islam et qui répondent aux exigences des sciences humaines (sociologie, anthropologie, linguistique, histoire, etc.). Ces « nouveaux penseurs de l’islam » (Rachid Benzine) remettent en question une lecture littérale et juridique imposée par les écoles coraniques canonisées et qui a mené, selon eux, à un islam rigide, violent et intolérant. Ils appellent à l’ouverture des portes de l’ijtihad. Ils appellent à un « retour aux sources » et à une connaissance directe du Coran pour que celui-ci puisse répondre aux attentes des fidèles musulmans d’aujourd’hui, redevienne pour eux une source d’inspiration et leur offre une nouvelle manière d’être et d’agir. Ces appels sont condamnés par les autorités musulmanes officielles, et leurs auteurs sont généralement taxés de « traîtres » et d’ « apostats » parce que toute innovation herméneutique est considérée comme un blasphème (Mouchir Aoun). Et pourtant ces penseurs confessent unanimement leur foi musulmane et leur appartenance à la communauté de l’islam, et assurent qu’une lecture nouvelle du texte coranique ne remet aucunement en question la conviction de sa sainteté. Ce cours veut offrir aux étudiants la possibilité d’approfondir des questions controversées qui posent aujourd’hui problème au sein de l’islam, et d’aller à la découverte de quelques figures musulmanes qui ont proposé de nouvelles herméneutiques. Parmi elles, Mohammed Arkoun, Abdelmajid Charfi, Nasr Abou Zeid et Farid Esack. En effet, bien qu’isolées et sans coordination entre elles, les voix de ces penseurs sont le signe d’un malaise que ressentent un grand nombre d’intellectuels musulmans face à un patrimoine qui ne répond plus, selon eux, aux exigences modernes. Temps présentiel : 17.5 heures Charge de travail étudiant : 82.5 heures Méthode(s) d'évaluation : Exposé oral, Participation, Travaux pratiques contrôlés Référence : |
Ce cours est proposé dans les diplômes suivants | |
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Licence en histoire - relations internationales Master en lettres françaises Master en relations islamo-chrétiennes |